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Nas › Illmatic

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Dead26      lundi 8 août 2016 - 23:26

cd • 10 titres • 39:49 min

  • 1The genesis
  • 2NY State of mind
  • 3Life's a bitch
  • 4The world is yours
  • 5Halftime
  • 6Memory lane
  • 7One love
  • 8One time 4 your mind
  • 9Represent
  • 10It ain't hard to tell

informations

1992-1993

line up

Large Professor (production), Nas (MC, production)

Musiciens additionnels : AZ (MC), DJ Premier (production), Q-Tip (production, MC), Pete Rock (production), L.E.S. (production)

chronique

  • boom bap

Un train passe… la petite virée peut commencer. "The Genesis"... Intro magique. Parmi les grands standards du hip-hop new-yorkais, le Illmatic de Nas a été – et restera - comme l’un des plus brillants exemples de poésie et de simplicité que ce genre peut fournir quand il se déleste de toute ambition bassement mercantile pour viser le cœur et la tête avant tout. 1993/1994. Un moment-clé où la Côte Est était en ébullition et sur le point de déborder de tout un tas de rappeurs et d'albums géniaux. C'est le moment précis que choisit un petit gars brillant du nom de Nasir Jones pour se fait entendre depuis Queensbridge. Avec des références plein la poche mais un style personnel, plus spirituel que violent, plus nuancé dans son propos que pas mal de ses cousins, il détonne, tout en étant peut-être le plus rakimien de tous. Même si des clichés qui ne sont pas encore devenus des manies hip-hop bassement mercantiles abondent ici (identification à Tony Montana, mythomanie éhontée sur certaines anecdotes), derrière cette attitude de roquet tête à claques se cache un parolier à la tchatche superbe, capable de se tourner en dérision bien qu'il joue les durs, et surtout un rappeur capable de faire oublier tous ceux qui sont apparus entre Rakim et lui, le temps d'un morceau. Contrairement à d’autres rappeurs qui ont tendance à vouloir s’imposer par la force et le bruit avec une cohorte de MC’s, Nas envisage les choses sous un angle moins tapageur, plus sobre, intime, et table sur son charisme vocal incontestable, des mots d'adulte désabusé dans une voix juvénile. Le timbre de Nas est unique, son flow identifiable en moins d'une seconde, mais ce sont aussi ses textes qui l'ont défini, son regard sur New York et la vie en général qui lui ont donné toute sa splendeur : amer, cruel mais juste, et volontiers poétique. Proche des gens, proche de la rue, il frappe moins large que ses congénères et se concentre sur le monde qui l’entoure, zébrant son journal intime de punchlines féroces et mordantes, comme sur "Halftime", un egotrip à la verve bien trempée. Les instrus, assurées par des orfèvres incontestés tels que Premier, Pete Rock ou Q-Tip d'A Tribe Called Quest, ne pouvaient être que de très grande tenue. Réunion de grands maîtres aux platines. Ces prods, même si elles peuvent paraître dépouillées et sans profondeur à première vue, voire évanescentes, soulignent au mieux le style vocal de Nas et posent une ambiance intime et urbaine avec trois fois rien, miettes de mélodies, scratches rachitiques. Les répertoires jazz et soul sont choisis comme base de données pour les samples: une pincée de claviers, pas mal de cuivres, enchevêtrés avec finesse et intelligence pour soutenir le flow du jeune Nasir de façon minimale mais éloquente. A mon goût, seul "One Love" reste un peu faiblarde en comparaison au reste malgré la beauté enfantine de son instru et son statut culte-intouchable. Mais à part ça, chaque titre est une perle, et j’avoue avoir une affection plus particulière pour "N.Y. State Of Mind", avec son rythme haletant, ses drips de piano et ses paroles sublimes ("I never sleep, 'cause sleep is the cousin of death"... en voilà un qui a tout compris), et surtout "Represent" : la zone d’ombre de l’album, un de ces morceaux qui suffisent à vous bâtir une réputation et marquer durablement les esprits sans la moindre surenchère. Juste par ce fluide urbain. Nas est imprégné d’une hargne pure et inoxydable, celle du petit mec des bas quartiers qui vise le haut avec pour seule arme le micro et le bagou, multipliant les verses accrocheurs et inventifs. Illmatic est un skeud dont la fraîcheur et l’authenticité restent hors du temps, tout comme sa simplicité, et sa remarquable concision (exemple rarement suivi dans le rap, hélas). Nas ne sortira qu'un seul album dans sa discographie qui soit capable - du moins partiellement - de rivaliser avec celui-ci : le suivant, qui aura globalement plus la teinte d'un "Life's a Bitch" que d'un "N.Y. State of Mind". Avant de sombrer dans le rap alimentaire et la surexposition médiatique comme pas mal d’autres géants de l’époque, même s'il ne perdra jamais complètement cette aura particulière. Illmatic restera son diamant brut, grâce à la musique, mais aussi à la spiritualité des mots qui frappent juste et s’ancrent profondément dans la mémoire. "Life is parallel to hell but I maintain..."

note       Publiée le mardi 22 avril 2008

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Etienne20399 Envoyez un message privé àEtienne20399

30 ans aujourd'hui et toujours aussi bon

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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"I freak beats, slam it, like Iron Sheik". C'est toujours un petit bonheur de trouver une référence au catch dans des lyrics de hip-hop, ce qui arrive assez régulièrement, on a toujours ce sentiment d'appartenir un petit peu à une société secrète. C'est pas étonnant d'ailleurs, le catch étant basé entre autre sur l'art de la "promo", c'est à dire se vendre soi (et vendre un match), avec égotrip et démolition verbale de son adversaire, et au final vendre des billets pour faire du biff, de la moula (du caramel...). C'est pas pour rien que Mohammed Ali, un peu le parrain de tous les rappeurs, avait lui-même repris ce principe "float like a butterfly, sting like a bee" en s'inspirant directement de la star du catch Gorgeous George. Voilà, c'était le Pro-wrestling Professor dropping knowledge on ya bitches.

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Si ce truc avait servi de modèle à tout le hip-hop qui s'en est suivi, aussi bien dans la forme que dans le fond (concision comprise, 10 titres ça suffit parfaitement), ben ça aurait été vachement bien. Une certaine définition de la classe, sans esbrouffe ni poudre aux yeux.

varg Envoyez un message privé àvarg

un hip hop comme écho aux soubressauts urbains, metaphore aussi utilisée que galvaudée dans cette scène qui érige la street cred comme autant de faux dollzz dans des clips surjoués, mais Nas veille, distribue, n'oublie personne, et arrose de sa classe une génération entière

brianm Envoyez un message privé àbrianm

"It drops deep as it does in my breath, I never sleep, cause sleep is the cousin of death, Beyond the walls of intelligence, life is defined; I think of crime when I'm in a New York state of mind"

Je crois que ces quatres vers suffisent à démontrer l'incroyable capacité de Nas a écrire des punchlines aussi mémorables les unes que les autres, et rassurez-vous, cet album en est parsemé! Les prods quand à elles sont magnifiques: intimistes, mélancoliques et/ou agressives, jazzy, et plus subtiles qu'il n'y paraît (Memory Lane, It Ain't Hard To Tell...) Au niveau du flow, je suis loin d'être d'accord avec la chronique, perso je le trouve assez superbe, très fluide et en général y'a pas besoin de lire les paroles pour comprendre ce qu'il dit (ça peut paraitre con, mais quand tu écoutes certains rappeurs actuels...)

Petite préférence pour N.Y State Of Mind, The World Is Yours, Memory Lane, It Ain't Hard To Tell...

Un des cinq chefs d'oeuvres du rap east coast, et certainement un des albums hip-hop les plus marquants...