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Beastie Boys › Hot Sauce Committee Part Two

cd • 16 titres • 44:17 min

  • 1Make Some Noise03:30
  • 2Nonstop Disco Powerpack04:09
  • 3OK02:49
  • 4Too Many Rappers04:51 [New Reactionaries Version]
  • 5Say It03:25
  • 6The Bill Harper Collection00:24
  • 7Don't Play No Game That I Can't Win04:11
  • 8Long Burn the Fire03:33
  • 9Funky Donkey01:56
  • 10The Larry Routine00:30
  • 11Tadlock's Glasses02:19
  • 12Lee Majors Come Again03:43
  • 13Multilateral Nuclear Disarmament02:54
  • 14Here's a Little Something for Ya03:09
  • 15Crazy Ass Shit01:57
  • 16The Lisa Lisa/Full Force Routine00:51

informations

Enregistré à Oscilloscope Laboratories.

line up

Mike Diamond (MC), King Adrock (MC), Mix Master Mike (DJ), Adam Yauch (MC)

Musiciens additionnels : Nas (MC [4]), Santigold (chant [7])

chronique

Pas facile de passer après Progmonster. Pas facile de conclure la discographie (rap) des Beastie Boys. Pas facile de se dire qu'il s'agit de leur dernier-dernier album. Pas facile de se dire que MCA est mort. Pas facile de se dire que Mike D surfe à Malibu plutôt que de faire de la musique avec Ad-Rock. Pas facile d’arrêter de râler.

Les Beastie Boys ont décliné avec les États-Unis. Un album froid post-11 septembre et une tournée militante en 2008 pour soutenir Obama. Il a gagné mais c’est toujours le même drama, comme dirait GZA. La suite, on la connaît.
Et pourtant, shazam ! Trois secondes après avoir lancé cet album, tout s’efface. Ce premier titre est encore meilleur que Super Disco Breakin'. Pas aussi bon que Sure Shot mais Sure Shot est le meilleur morceau de rap-fait-à-l’arrache du monde. Sinistrose envolée, clavier qui fait pouêt-pouêt, beat qui claque et Ad-Rock est « back on the mic, it’s the anti-depressor ». Me voilà rassuré, c’est parti pour quarante-cinq minutes à l’ancienne, beats tordus et rimes absconces. « Make some noise if you’re with me » ! Attends, je le mets en majuscules : MAKE SOME NOISE IF YOU’RE WITH MEEEE !!

J’hésite quand même un peu entre l’irrésistible envie de sauter dans mon salon et celle de passer par-dessus le balcon, bouffé par la nostalgie de ce concert à Bruxelles en 2004 auquel je n’ai pas compris grand chose si ce n’est d’avoir fait du noise avec them et tous mes congénères réunis pour la messe, et d’avoir sauté, sauté, sauté.

Mais je suis adulte et digne donc je me ressaisis pour passer cet album qui passe…bien. Ils ont même rebranché les guitares et la fuzz. Plein de couleurs sur une pochette à la géométrie parfaitement adaptée à la tracklist. C’est quoi ce foutoir ? Des morceaux de trente secondes, une minute, deux minutes, trois minutes, quatre minutes. Ils ont fait un pari je pense, celui de s’en battre les steaks si les morceaux n’étaient pas finis ou n’en avaient pas l’air. Quelques-uns ont été soignés, dont le feat bien fat avec Nas et le presque pop « Don’t Play No Game That I Can’t Win » mais pour le reste, ce n’est pas très cohérent, avec beaucoup d’effet sur les voix et ce qui ressemble fort à des chutes de prod. Très bidouillé tout cela. Très… bricolé ? L’album a du Hello Nasty en lui mais sans l’ambition et la maîtrise. Celui-là, il sent un peu l’urgence de boucler le bouzin plus vite que les métastases. Ah, ça y est, de nouveau l’angoisse qui monte, il faut que je relance du début ou bien je fonce directement au fond de l’album, là où les mômes de Mike D, formés à bonne école, lancent en chœur ce message d’espoir aux désormais vieux fans du groupe : « On and on, till’ the break of dawn, you can’t stop, you got to keep on ». Et plus au fond encore, quand sur un autre morceau bancal, ils lancent une ultime rime approximative qui s’achève sur un New York City en crescendo, on se dit qu’on l’a échappé belle. Mais quand même, là au creux de l'estomac, comme une envie de chialer, et de danser, de pas vieillir, de pas être lundi, de pas remettre la cravate, de fight for my right to party, de revoir les nineties plutôt que les twenties, de poursuivre la fête et d'être, encore un instant, un Beastie pour la vie.

note       Publiée le dimanche 26 février 2023

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    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Justement, je ne le trouve pas "pas ambitieux". C'est l'album d'un groupe qui reprend et cristallise absolument son style, après quasi 20 ans sans l'avoir vraiment pratiqué à ce point. C'est leur premier album où ils synthétisent tout sans être aussi pluriel que sur Hello nasty, et toutes les intrus sont basées sur leurs propres jams. C'était inédit dans leur carrière. C'est inédit tout court. Et c'est vrai que cette histoire de sample est fun, mais je pense que leur "actu" a occulté cet élément à ce moment là.

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    Sans réfléchir, je mets 6 boules à tout ce qui touche de près ou de loin à ce groupe. Cet album me semble juste moins ambitieux que par le passé et contraint par le contexte.

    Cela dit, Leur idée de rédiger de faux crédits pour ces "samples" joués par eux-mêmes est marrante mais ce qui l'est encore plus, ce sont les lamentations d'Ad-Rock dans l'excellentissime Beastie Boys Book sur le fait que cette "big idea" soit passée totalement inaperçue !

    Message édité le 06-03-2023 à 19:33 par dimegoat

    Note donnée au disque :       
    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Note un peu dur... ? Je pense que c'est un des très très grands disques de leur disco, qui sort à un moment où tout le monde se fout du groupe mais eux arrivent avec une mixture inédite (et qui depuis n'a jamais été approché par qui que ce soit). Tout composé à base de leur propre jam, claviers énormes, beats crade, voix distordus, morceaux étonnamment inédit (long burn the fire), approche punk (pas entendu tel quel depuis 1994), basses carnassières.

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