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Mobb Deep › Hell On Earth

cd • 14 titres • 59:05 min

  • 1Animal Instinct
  • 2Drop A Gem On 'Em
  • 3Bloodsport
  • 4Extortion
  • 5More Trife Life
  • 6Man Down
  • 7Can't Get Enough Of It
  • 8Nighttime Vultures
  • 9G.O.D. Pt III
  • 10Get Dealt With
  • 11Hell On Earth (Front Lines)
  • 12Give It Up Fast
  • 13Still Shinin'
  • 14Apostle's Warning

informations

Une piste 15 ("In The Long Run") est disponible uniquement si le disque est lu par ordinateur.

line up

Prodigy (MC), Havoc (MC, production)

Musiciens additionnels : Big Noyd (mc), Method Man (MC), Nas (MC), Raekwon (MC), Twin Gambino & Ty Nitty (MC's), General G (MC)

chronique

  • ... n.d.e.

Si on me demandait de choisir entre The Infamous et Hell on Earth, je ne pourrais pas me décider. Choisir entre une tuerie et une tuerie, franchement, ça n’a pas de sens. Alors je mets 6/6 à chacun. Eh oui… mais il faut bien l'avouer, même si ces deux disques sont à mon avis aussi terribles l’un que l’autre, Hell On Earth est incontestablement le plus sombre, le plus glauque, comme si Prodigy et Havoc étaient passés de l’autre côté, pour nous offrir un disque post-mortem, mais toujours plus menaçant, du genre paralytique et vénéneux. Si je dis post-mortem, ce n’est pas une métaphore gratuite : les échos fantomatiques de cet album évoquent avec quelques années d’avance l’atmosphère d’épouvante qu’on retrouvera plus tard chez un Dälek. A aucun moment on ne respire, ici. Plus homogène - pour ne pas dire "compact" - que son prédécesseur en raison de la main-mise de Havoc sur la totalité des prods, Hell on Earth fait très très mal. Les titres s’enchaînent sans qu’un seul rayon de lumière ne vienne perturber le long rituel, ils créent un tout d’une cohérence et d’une noirceur implacables. Un album indivisible, imprégné de curare et de violence froide. La production de Havoc a gagné en maturité même si elle se fait plus linéaire et brute que jamais, ne se basant désormais plus que sur des boucles ténébreuses et minimales, viciées par des petits sons dégueulasses, des samples morbides, vaporeux ou pesants : rythmiques sèches, mélodies de piano à se pendre ("Get Dealt With", "Drop A Gem On 'Em"), violons funèbres ou angoissants ("Extortion") et nappes de claviers s’accumulent et nous enfoncent inéluctablement dans la nuit la plus noire et la plus tragique. Tout est recouvert par le craquement sinistre d’un vieux vinyl – où plutôt ce qui y ressemble, car en y prêtant une oreille plus attentive on pense davantage à une brûlure, un crépitement, comme si les instrus se faisaient grignoter par les flammes. L’enfer, quoi. Hell On Earth s’avère être à la hauteur de son intitulé, de part en part : une plongée urbaine, dans les bas-fonds, les égouts, au milieu de la rue mais en dessous, dans le smog, sans aucun repère pour s’échapper et en permanence observé par les malfrats qui rôdent alentour, tapis derrière les carcasses de bagnoles et les poubelles, attendant le moment opportun pour nous sauter dessus. Lugubre. On entend des échos flippants, des murmures, des chuchotements, comme autant de menaces sous-jacentes, tandis que les lascars – en tandem ou avec les invités traditionnels – crachent leur venin à tour de rôle, racontant leurs histoires habituelles, les règlements de compte, les sales affaires, rendant aussi hommage aux frangins tombés à grand renfort de "R.I.P". Mais la musique rattrape toujours les paroles : Mobb Deep sonne le glas, nous plonge dans ses eaux insalubres, nous force à voir les choses sous leur angle le plus funeste, et même si on les entend faire mumuse avec un flingue à la fin de "Man Down", on a à aucun moment l’impression d’une once de déconnade dans cet album, rien ne rassure, rien n’aspire à quelque chose qui ressemble de près ou de loin à de la légèreté ici. Terne et désolé, "More Trife Life" sample le Islands de King Crimson pour en faire quelque chose de sinistre. Spectral, "Still Shinin’" envoie des visions de mort dans la gueule, porté par les flows ahurissants du binôme, ici au sommet de sa chute, rappant au cœur des instrus pour ne faire plus qu’un avec. Sordide reprise du thème instrumental de Scarface sur un vieux clavier moisi, "G.O.D. Part III" reste l’un des moments les plus malsains de l’album, tout comme "Nighttime Vultures", avec ses synthés trempés dans le cyanure. Hell On Earth, c’est du sérieux, du lourd comme disent les jeunes, le genre qui glace le sang et tétanise, sans esquive possible, une errance nocturne dans un tunnel sans fin. Le Pornography du hip-hop ? Peut-être bien… Un album hautement toxique quoiqu’il en soit, cafardeux, oppressant, comme le rap en a rarement offert. Summum.

note       Publiée le mercredi 23 avril 2008

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Note moyenne        22 votes

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No background Envoyez un message privé àNo background

Summum. Toutes les instrus déboîtent, quasi pas de skits qui viennent perturber le flot et pas un seul refrain rn'bisant (seuls petit défauts de The infamous pour moi quand on le réécoute souvent, ces skits un peu longs et le refrain de Temperature's rising).

Message édité le 18-09-2023 à 15:16 par No background

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Y'a des jours où je trouve Shook Ones Pt. I meilleure que la II, cette ambiance.. Ils me l'ont collée sur ma copie de Hell On Earth, ça jure un peu avec le reste mais c'est cool de l'avoir.

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Cera Envoyez un message privé àCera

l'influence que cet album a effectivement eu sur le rap français m'a fortement incité à le contourner pendant des années. grave erreur. les prods ne sont pas aussi poisseuses et urbaines que sur leur premier, mais ça claque presque autant.

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luapluap Envoyez un message privé àluapluap

ALC s'est pas foulé sur les prods mais c'est bon ouais, et son complet sur "LA LA" https://www.youtube.com/watch?v=rv2...

brianm Envoyez un message privé àbrianm

Je dois avouer que je connais moins cette période, par contre j'adore Return of the Mac !

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