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Miles Davis › Miles in Tokyo

5 titres - 54:29 min

  • 1/ If I Were a Bell (11:30)
  • 2/ My Funny Valentine (12:53)
  • 3/ So What (8:07)
  • 4/ Walkin' (9:19)
  • 5/ All of You (12:40)

informations

Kousei Nenkin Hall, Shinjuku, Tokyo, Japon, 14 juillet 1964

Il s'agit du pressage cartonné à tirage limité

line up

Ron Carter (contrebasse), Miles Davis (trompette), Herbie Hancock (piano), Sam Rivers (saxophone ténor), Tony Williams (batterie)

chronique

  • post moderne > hard bop

Dans sa quête éperdue d'un nouveau ténor digne de ce nom, Miles Davis crut un temps trouver son bonheur en la personne de George Coleman. Quand celui-ci déclina l'offre d'une collaboration longue durée, l'ange noir n'eut pour lui qu'un mépris proportionnel à la déception qu'il lui infligea alors bien malgré lui et qui le prit par surprise. Une chance pour nous, cette osmose qu'ils mirent tant de temps à bâtir ne s'évaporera pas du jour au lendemain ; Coleman retrouvant bientôt Carter et Williams sur le superbe "Maiden Voyage" de Hancock, album mythique s'il en est du style modal. Mais revenons à Miles... Faute de mieux, il se rabat sur Sam Rivers. Choix empli de dépit devrais-je dire puisque, on le sait, le trompettiste ne veut absolument pas se sentir piégé par l'effet de mode généré par les formes de jazz les plus audacieuses qui circulent à l'époque et dont Rivers s'est toujours montré particulièrement friand. Un saxophoniste solide, racé, puissant, qui semble agir comme une éponge face aux contextes dans lesquels il évolue. Ce live à Tokyo est la seule trace existante de ce mariage contre nature sur papier mais qui, dans les faits, ne provoque pas un conflit ouvert entre ces éléments déchaînés au tempéraments bien distincts. Sam Rivers se glisse parfaitement dans ce costume malgré tout trop étroit pour lui, se montrant capable d'un esprit de synthèse tout à fait remarquable, chose qui n'est pas pour déplaire à Miles. Mais ce dernier se méfie. La réserve dont fait preuve le saxophoniste n'est peut-être qu'une tentative mal placée de vouloir séduire à tout prix. Cela lui laisse en tout cas tout le loisir de faire résonner les sentiments contrariés qui l'habitent ; le désarroi et le doute. Et une certaine forme de stress aussi sans doute (il faut entendre à quelle vitesse il claque des doigts pour donner le tempo de "So What"). Mais c'est encore cette forme d'espérance blessée qui semble pouvoir l'aider à se relever de tous les coups bas qui lui sont portés (magnifique version de "My Funny Valentine") qui confère à cette prestation son cachet si unique.

note       Publiée le jeudi 31 août 2006

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
    Un bémol: même l'édition cartonnée jap' n'arrive pas à restituer le piano de Hancock avec un son correct. Totalement étouffé, ce qui est d'autant plus dramatique que Herbie avait l'air en verve (comme souvent à l'époque dira-ton) ce soir là. Sinon, c'est une merveille, dès les premières secondes de '"If I Were A Bell" (après la fameuse intro à la con), on sent qu'on a affaire à une formation hors norme, ça joue avec le tempo, avec les harmonies, c'est aérien et vif, aiguisé et souple. Sam Rivers se montre capable d'adapter son jeu à l'univers de Miles tout en laissant transparaître les signes du sien.
    Note donnée au disque :