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Miles Davis › At Fillmore

4 titres - 99:37 min

  • 1/ Wednesday Miles (24:17)
  • 2/ Thursday Miles (26:57)
  • 3/ Friday Miles (27:58)
  • 4/ Saturday Miles (22:25)

informations

Fillmore West, San Francisco, Californie, USA, 17-20 juin 1970

Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité

line up

Chick Corea (piano électrique), Miles Davis (trompette), Jack DeJohnette (batterie), Steve Grossman (saxophone ténor), Keith Jarrett (orgue), Airto Moreira (percussions)

chronique

  • jazz électrique > kozmigroov'

La différence majeure entre cette performance sur la côte ouest et celle de "Black Beauty" sur la côte est, c'est la présence de Keith Jarrett. Sur ce disque, outre la haute musicalité, l'audace et la densité qui lui confèrent tout son poids, il nous est aussi donné d'écouter un des très rares moments dans la carrière du pianiste où celui-ci cède à l'appel de l'électronique. "At Fillmore" est par ailleurs un album tout entier guidé par la magie (selon moi) déployée de concert par Corea et Jarrett. Ces altérations mélodiques persistantes constituent la véritable trame de fond de ce nouvel opus en deux volumes dont le potentiel abstrait se retrouve considérablement accru de par la façon dont cette performance a été agencée. Contrairement à "Black Beauty" qui reproduit presqu'en intégralité les improvisations du groupe telles qu'elles ont été jouées, "At Fillmore" se présente sous forme de quatre énormes versions condensées des prestations données par le groupe respectivement les mercredi, jeudi, vendredi et samedi de ce mois de juin 1970. C'est ainsi que l'on retrouve pêle-mêle des thèmes entendus sur "Directions", "Bitches Brew", "It's About That Time" ou "Sanctuary", plusieurs fois sur le même morceau, et ce sur chaque morceau ! Bien sûr, le propre de l'improvisation permet d'à chaque fois aborder les choses sous des angles toujours différents, et on ne peut pas dire qu'en ce sens le groupe nous déçoive. Il y a des télescopages dans tous les coins et cette concision extrême qui nous fait passer parfois du coq à l'âne, si parfois elle dérange, elle finit par surprendre aussi car le résultat reste unique. Un procédé que l'on a retrouvé depuis chez Frank Zappa ou King Crimson. Par contre, Teo Macero n'aura pas toujours la main si heureuse, on le verra plus tard. La formule, aussi magique soit-elle, a ses limites. "At Fillmore" est donc un live sans en être un, une expérience studio déguisée dont seuls Miles Davis et Teo Macero ont le secret.

note       Publiée le jeudi 9 novembre 2006

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    aur Envoyez un message privé àaur
    Curieux, je préfère celui-ci à Black Beauty, le duo de claviers restreint chacun dans ses impros, la musique devient plus rythmique, moins linéaire, et se compose de touches sonores, Miles est plus à son avantage, et Airto commence vraiment à se faire entendre. Le travail de montage de Macero est ici remarquable !
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    Ayler Envoyez un message privé àAyler
    Je pourrais presque faire un copié-collé de mon commentaire sur "Black Beauty". Le duo Chick Corea - Keith Jarrett relève plus de la guerre de tranchée que de la complémentarité... Paradoxalement, c'est le déséquilibre de la formation qui lui donne une partie de sa saveur. Un ratage passionnant en quelque sorte...
    Note donnée au disque :