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Miles Davis › In A Silent Way

cd • 2 titres • 38:12 min

  • 1Shhh/Peaceful18:19
  • 2In A Silent Way/It's About That Time19:53

informations

Columbia 30th Street Studio, New York City, USA, 18 février 1969

Il s'agit du pressage cartonné japonais à tirage limité

line up

Chick Corea (piano électrique), Miles Davis (trompette), Herbie Hancock (piano électrique), Dave Holland (contrebasse), John Mclaughlin (guitare), Wayne Shorter (saxophone ténor), Tony Williams (batterie), Joe Zawinul (piano électrique, orgue)

chronique

  • jazz électrique

Et s'il fallait n'en retenir qu'un, serait-ce celui-là ? De cette période électrique qui dépose à cet instant précis ses toutes premières pierres, "In A Silent Way" et "Bitches Brew" se sont toujours disputés les premières places, et continueront sans doute à le faire pendant longtemps encore. Il ne m'appartient pas de vous dire lequel des deux devrait emporter vos faveurs. Les deux ont le même dessein. Les deux ont atteint le même objectif. Mais chacun à leur manière. Pour tout vous avouer, je ne me sens pas la force de me lancer dans des envolées lyriques pour vous décrire ce que cette musique céleste véhicule. La plupart d'entre vous savent déjà tout cela et comprendront mon point de vue selon lequel l'utilisation du langage écrit alourdira à l'excès un disque qui, par essence, se veut aérien. "In A Silent Way" a tout de même cet avantage sur son cadet ; c'est qu'il est le premier à instaurer un genre nouveau. Jazz électrique, certes, puisque Miles pousse sa logique bien plus loin que ce que l'on venait d'entendre sur "Filles de Kilimanjaro", à savoir trois claviers électriques et une guitare. Mais avant tout, serais-je tenté de dire, jazz at-mo-sphé-rique. Rien d'étonnant à ce que un des papes de l'ambient, j'ai nommé Brian Eno, considère ce disque comme un des rares essentiels à emporter avec soi sur une île déserte. C'est donc une réussite esthétique d'un genre nouveau mais qui est fondamentalement tributaire des avancées techniques en matière d'enregistrements studio. De "Shhh", "Peaceful", "In A Silent Way" ou "It's About That Time" n'a été retenu que l'essentiel, la substantifique moëlle, parfois mis en boucle, pour servir le concept, la "direction musicale" imposée par un Miles tout simplement visionnaire. Depuis, le jazz a accosté sur des tas d'autres rivages, s'est mêlé à d'autres peuplades pour donner des résultats parfois bien surprenants. Mais depuis ce 18 février 1969, rien d'aussi novateur a vu le jour. "In A Silent Way", c'est un peu le point de non-retour. Un cap important qu'il fallait franchir un jour mais au-delà duquel il n'y a plus rien.

note       Publiée le jeudi 9 novembre 2006

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Note moyenne        42 votes

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Je crois qu'il ne faut pas écouter ce disque comme du jazz... Perso je trouve que ça ne "joue" presque pas, comparé à la folie de Filles de Kilimandjaro par exemple... Et c'est pour ça que c'est - à mon avis - le meilleur Miles (et pourtant, y'a de la concurrence, ouais)

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Après, y'a-t-il grand chose dans l'univers ECM qui se rapproche du Miles électrique, réellement, en dehors du Bennie Maupin, des deux Julian Priester (plus Sun Ra-esque dirons certains)? Rien que la prod' ECM, qui est l'invariant du label, est assez loin du traitement sonore à la Miles, toute la reverb du monde n'y changera rien.

Message édité le 26-11-2021 à 09:50 par Coltranophile

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Si tu pars avec un tel biais de confirmation, c'est évident que tu vas t'ennuyer puisque tu l'as plus ou moins déjà acté. Donc c'est pas la peine de s'imposer une écoute pour de mauvaises raisons. Plutôt y retourner soit avec l'esprit le plus vide possible, en oubliant tout acquis (je sais, c'est pas évident), soit sur une pur impulsion qui ressemblerait à une vraie envie, soit s'écouter un petit ECM qui va bien et qui fera plaisir. L'ennui est une notion très relative après tout, et puis si Tony Williams se faisait chier (parait-il) à jouer dessus, y a de la marge.

Quant à moi, réécouté il y a quelques jours, toujours un bonheur, l'entrée définitive dans le Miles électrique, déjà effleurée dans les deux albums précédents du quintet magique, a quelque chose d'un peu magique.

stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

Tous les 5 ans, j'essaie de l'écouter pour me l'approprier, mais rien n'y fait, je n'y arrive pas. Je vais encore essayer d'ici quelques jours, mais je sais que je vais trouver ça globalement ennuyeux, alors que je suis fan de jazz à la ECM. Cherchez l'erreur...

vigilante Envoyez un message privé àvigilante

Parfait ce CD 3 pour accompagner un shot vite fait en mode série noire au ronronnement du ventilo