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Carl Craig › More Songs About Food and Revolutionary Art
- 1997 • Planet e communications SSR 188 • 1 CD
cd • 15 titres
- 1Es.30
- 2Televised green smoke
- 3Goodbye world
- 4Alien talk
- 5Red lights
- 6Dreamland
- 7Butterfly
- 8Act 2
- 9Dominas
- 10At les
- 11Suspiria
- 12As time goes by (sitting under a tree)
- 13Attitude
- 14Frustration
- 15Food and art (in the spirit of revolution)
informations
Detroit, Londres et Einhoven, 1997.
chronique
Le monde sonore de Carl Craig est très proche de celui de Derrick May, “inventeur” de la techno, dont il est le disciple. Le son très froid des machines y est souvent humanisé par des nappes de cordes synthétiques. Tous deux sont d’ailleurs originaires de Detroit, que Carl Craig décrivait en musique dans “Landcruising”, sorte de traversée robotique de cette cité industrielle, qui devait beaucoup à Kraftwerk. Dans “More Songs About Food And Revolutionary Art”, Carl Craig commence à trouver sa voie, entre la techno épurée de Derrick May, parfois aux limites de l’ambient, et un jazz qu’il vénère. Le résultat est un album très personnel, qui, s’il n’est pas sans défauts, a des moments de grâce inoubliables. L’introduction nous met bien dans l’ambiance de cette espèce de poésie des machines : c’est une sorte de volupté froide qui domine, et qui enveloppe l’auditeur. Puis avec “Goodbye World” et “Red Lights”, l’Américain signe deux morceaux merveilleux, la bande sonore d’une tragédie de science-fiction, hymnes d’un apocalypse machiniste à venir, quelque chose d’émouvant et de terrifiant à la fois. Le milieu de l’album est un peu plus monotone, davantage dans la lignée de “Landcruising”. Un titre comme “Butterfly”, une routine techno, est carrément décevant. Et puis, à partir de “At Les” et “Suspiria”, les machines de Detroit retrouvent leur âme, et cette âme s’envole vers les sommets de “As Time Goes By” et “Attitude“, une splendide improvisation vocale a cappella, réverbérée avec toute la science de l’Américain, qui ouvre de nouveaux horizons à sa musique, et prend ainsi définitivement ses distances avec le tout venant techno. Enfin, après la pulsation implacable de “Frustration”, vient le dernier sommet de l’album, « Food And Art », où la même boucle sonore, répétée à l’infini, est soumise à toutes les distorsions, pendant que la rythmique ne cesse de s’échapper. Après cette oeuvre mémorable, Carl Craig accentuera encore son virage vers l’electro-jazz avec Innerzone Orchestra, puis The Detroit Experiment. Il faut de toute manière que vous accordiez votre confiance à un type dont le manifeste poétique est le suivant : “Revolutionary art is not determined by its avantgarde content ; nor its formal or technical trickery, its interpretation of reality or its verisimilitude, but, rather, by how much it revolutionises our thinking and imagination ; overturning our preconceptions, bias and prejudice and inspiring us to change ourselves and the world...” (cf pochette).
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commentaires
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- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
Je viens un peu pour aller dans le sens de Code-12 concernant le son : j'ai souvent tendance à trouver le son en électronique un peu froid ouais... mais le mettre en opposition aux sons "trance" plus chaud non. En électronique, pour moi les sons plus chaud jusqu'au milieu des années 00 il faut plutôt aller chercher du côté early électronique ou alors chez Meat Beat par exemple, qui utilise pas mal, justement, de très vieux synthé. Qui donne ce grain très épais. Mais j'ai l'impression, quand j'écoute ce que Code nous donne en référence qu'il est assez séduit par des choses avec de très longs développement, avec des mélodies qui se déploient très progressivement (même si il semble ne pas aimer la trance progressive...). Mais je le rejoins mine de rien sur le côté moins... luxuriant, plus brut du son chez Craig.
Par contre je pense que Wotzy met le doigt sur un point essentiel : le matos. Et autant maintenant tout le monde sonne pareil, mais dans les 90's, on défriche pas mal, y a moins de matos et surtout, la plupart des producteurs et musiciens font avec le matos qu'ils arrivent à dénicher. Du coup, le "son" propre a bien des producteurs est aussi lié au matos récupéré.
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
(Je ne suis pas en France...)
- Lord Tom › Envoyez un message privé àLord Tom
Les synthés, le matos joue. Après Craig bossait sur un prophet, et en mono le SH101, avec lequels tu pourrais aussi de la trance finalement, et inversement avec lnaccess virus. Y'a le nombre de voix, mais en studio avec les overdubs tu accumules et modules comme tu veux finalement. Après le pitch du patch, ah nan ça c'est tranxen 200. Le cliché du "matos et de ce qu'on en fait" . Oui c'est multifactoriel, en somme, même si c'est pas très vendeur.
- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
Et pour finir, pour sur que les synthès sont une bonne partie de l'explication. Comme vous l'aurez compris, je suis très sensible à la polyphonie (permise par les synthès cités par Wotzy et beaucoup utilisée par la scène Trance) et par le son riche (permis aussi par ces synthès et qui se transformera malheureusement en son cheezy à partir de 1998 sous l'influence néfaste et dévastatrice de la progressive trance et de l'uplifting trance).
Content de voir que d'autres apprécient aussi Union Jack (je me sens moins seul en France...).
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oh oui, créons un topic "Techno/House/Trance et Umami" ! (Non non, pas obligé hein).
- Note donnée au disque :