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Rammstein › Zeit

cd 1 • 11 titres • 44:04 min

  • 1Armee Der Tristen
  • 2Zeit
  • 3Schwarz
  • 4Giftig
  • 5Zick Zack
  • 6OK
  • 7Meine Tränen
  • 8Angst
  • 9Dicke Titten
  • 10Lügen
  • 11Adieu

informations

line up

Till Lindemann (chant), Richard Zven Kruspe (guitare), Paul H. Landers (guitare), Oliver Riedel (basse), Christoph Schneider (batterie), Christian Lorenz (claviers)

chronique

  • rammstriste / mutter de vieux

Le temps passe vite, disent les vieux depuis la nuit des temps. Mais on les écoute jamais à temps. Puis un jour, on dit pareil. Rien de tel qu'un bon gros cliché pour vous serrer la gorge : Ramchtaïne l'ont pigé depuis un bail. Et ils nous démoulent tristement, froidement, leur dernier... Presque new romantic, dites-donc... Rammsteineineinein, mais qui comme qui dirait se remémore sa RDA. L'intro de ce nouveau Till & Co suinte en effet d'un synthétiseur à la saveur plus Guerre Froide qu'un Ultravox de 1982... 2022 ? Un album hivernal de vieux allemands tristes, à l'heure de l'huile rare ? Du gras plein les poignées d'amour (amouuurrrrrrr), du gros sel de larmes sèches, et les tempes noircies par le charbon. Si nos pyromanes sont toujours aussi pompiers, ici, l'œil est lourd. Les guitares soulèvent déjà le cercueil. Le joli piano triste est statue de cire. La recette ? La même, le calibrage idem... Mais y a quelque chose de plus profond. Le temps qui passe, ça les travaille, nos pop-stars tannées de chez faisandées par le succès, qui descendent les marches du haut blockhaus, post-confinement. Leur Rammsténième est bien délavé et grisâtre comme sa pochette, avec un sentiment d'accablement, de fatalité. Le précédent, hélas inférieur à la somme de ses parties, faisait usine à tubes trop carrée comme son digipack, trop cahier des charges à remplir... Ici on sent plus la charge que le cahier. On les sent fatigués, pas toujours chauds pour aligner des gros hits, un peu comme sur Rosenrot en fait, mais... Sur Zeit ce n'est pas un défaut, et c'est ce qui donne à ce disque un cachet (lexo), une teinte, une saveur douce-amère, assez à l'image de sa pochette : du Rammstein plus pierreux que plastique, avec de la pruine, de la chaux, des rides, un rapport au temps et à sa musique quelque part entre Depeche Mode et Motörhead, en tout cas cas d'un tout autre gabarit que ce que des pompes à vélo comme Metallica ou U2 infligent à leurs fans depuis trente ans. On pourrait presque ici les comparer à Killing Joke, dans ce rapport au vieillissement, à la moisissure noble, alors qu'on aurait pas parié un boulon en voyant les piercings dégueulasses s'amonceler sur la trogne blette du vieil ogre Till... Tenez, écoutez-moi donc ce morceau-titre : c'est power-triste comme du Mutter, mais avec un arrière-goût plus amer, pas vrai ? Bien sûr, que c'est beau. Regardez cette malhabile mais touchante "Meine Tränen", dans sa patauderie doomstein... Quant au rayon des chansons à la con, passage obligé : "Gros Nichons" ne gagnera pas, désolé, trop fade pour une ode aux loches, même s'il est toujours agréable de voir nos bons germains épanouis au milieu de girondes aux mamelles naturelles, dans leurs clips, tels des Carlos ayant troqué la salopette contre la Lederhose (même s'ils portent très bien la chemise hawaïenne cf. "Mein Land" !), prêt à bramer des BIG BISOUS ÜBER ALLES. Tout ça est bon enfant, nous sommes d'accord, mais comme je vous le dis l'humeur de cet album n'est pas trop aux papouilles, bien plus au tristouille. Et s'il faut révérer une chanson-sexe ce sera "Sans Capote" : riff redoutable, refrain imparable, chœurs de tendres nonnes au diapason. "O.K." ("Ohne Kondom") s'inscrira dans leurs plus mémorables tubes j'en suis sûr, plus que la cavalière "Angst" avec son Till écorché suif qui essaie de refaire "Puppe"... "Zick Zack" se défend pas mal non plus avec son petit gimmick-à-un-doigt made in Flake, mention honorable, tout comme le petit break Vangelis du final à briquets. Je conserverai de cette ultime sélection, aussi expérimentale qu'AC/DC quand ils ont ajouté une grosse cloche et puis plus tard un gros canon à leurs concerts, mais Sombre, comme un songe de vieux gorille ermite de l'Oural avant l'éclair dévastateur de la Tsar Bomba, j'en garderai, disais-je, le râle d'un gros caillou pleureur, qui attend sa fin, dans sa case carrée accordée par l'univers... Rammstein est bien vivant. Morne, mais vivant.

note       Publiée le dimanche 6 novembre 2022

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Note moyenne        5 votes

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je les suis depuis 1999 et m'en vais seulement les voir en live pour la première fois ce soir.

EDIT Bon ben on dirait que Till aurait préféré rester a la maison avec une camomille.

Message édité le 23-05-2023 à 07:56 par wotzenknecht

allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Excellent le commentaire précédent mais pour ma part je trouve que l’album renoue, sans éclat certes, voir même laborieusement, avec la relative inspiration bourrine au très mauvais goût teuton des 3 1èrs albums.

Note donnée au disque :       
R_ONE Envoyez un message privé àR_ONE

Baveux, gluant, mou avec des relants de matières fécales dans son sillage. Ce disque pue la merde comme un vieux grabataire abandonné dans un couloir de son EPAD. Triste fin de vie indigne de ce que fut le groupe.

Note donnée au disque :       
born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Parfait pour avoir envie de se faire un grog dès potron-minet. November Grögelet.

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Motivant texte. Allez, avec le chauffage toujours pas allumé dans mon immeuble, c'est la matinée idéale pour l'attaquer enfin sérieusement.

Message édité le 06-11-2022 à 08:46 par born to gulo