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Rammstein › Zeit

cd 1 • 11 titres • 44:04 min

  • 1Armee Der Tristen
  • 2Zeit
  • 3Schwarz
  • 4Giftig
  • 5Zick Zack
  • 6OK
  • 7Meine Tränen
  • 8Angst
  • 9Dicke Titten
  • 10Lügen
  • 11Adieu

informations

Photographies de pochette et livret par Bryan Adams (le musicien canadien !) Le bâtiment utilisé est le Trudelturm, une tour de soufflerie et d'expérimentations en aérodynamique bâtie pour l'aviation entre 1934 et 1936, à Berlin-Adlershof.

line up

Till Lindemann (chant), Richard Zven Kruspe (guitare), Paul H. Landers (guitare), Oliver Riedel (basse), Christoph Schneider (batterie), Christian Lorenz (claviers)

chronique

gothic metal / cold wave / pop / hard rock / rammstriste / mutter de vieux

Le temps passe vite, disent les vieux depuis la nuit des temps. Mais on les écoute jamais à temps. Puis un jour, on dit pareil. Rien de tel qu'un bon gros cliché pour vous serrer la gorge : Ramchtaïne l'ont pigé depuis un bail. Et ils nous démoulent tristement, froidement, leur dernier... presque new romantic, dites-donc... Rammsteineineinein, mais qui comme qui dirait se remémore sa RDA. L'intro de ce nouveau Till & Co suinte en effet d'un synthétiseur à la saveur plus Guerre Froide qu'un Ultravox de 1982... 2022 ? Un album hivernal de vieux allemands tristes, à l'heure de l'huile rare ? Du gras plein les poignées d'amour (amouuurrrrrrr), du gros sel de larmes sèches, et les tempes noircies par le charbon. Si nos pyromanes sont toujours aussi pompiers, ici, l'œil est lourd. Les guitares soulèvent déjà le cercueil. Le joli piano triste est statue de cire. La recette ? La même, le calibrage idem... mais y a quelque chose de plus profond. Le temps qui passe, ça les travaille, nos pop-stars tannées de chez faisandées par le succès, qui descendent les marches du haut blockhaus, post-confinement. Leur Rammsténième est bien délavé et grisâtre comme sa pochette, avec un sentiment d'accablement, de fatalité. Le précédent, hélas inférieur à la somme de ses parties, faisait usine à tubes trop carrée comme son digipack, trop cahier des charges à remplir... Ici on sent plus la charge que le cahier. On les sent fatigués, pas toujours chauds pour aligner des gros hits, un peu comme sur Rosenrot en fait, dont Zeit partage les teintes arctiques de pochette, mais... sur Zeit ce n'est pas un défaut, et c'est ce qui donne à ce disque un cachet (lexo), une saveur assez à l'image de sa pochette : du Rammstein plus pierreux que plastique, avec de la pruine, de la chaux, des rides, un lien au temps et à sa musique quelque part entre Depeche Mode et Motörhead, en tout cas cas d'un tout autre gabarit que ce que des pompes à vélo comme Metallica infligent à leurs fans depuis trente ans. On pourrait presque ici les comparer à Killing Joke, dans ce rapport au vieillissement, à la moisissure noble, alors qu'on aurait pas parié un boulon en voyant les piercings dégueulasses s'amonceler sur la trogne blette du vieil ogre Till... Tenez, écoutez-moi donc ce morceau-titre : c'est power-triste comme du Mutter, mais avec un arrière-goût plus amer, pas vrai ? Bien sûr, que c'est beau. Regardez cette malhabile mais touchante "Meine Tränen", dans sa patauderie doomstein... Quant au rayon des chansons à la con, passage obligé : "Gros Nichons" ne gagnera pas, désolé, trop fade pour une ode aux loches, même s'il est toujours agréable de voir nos bons germains épanouis au milieu de girondes aux mamelles naturelles, dans leurs clips, tels des Carlos ayant troqué la salopette contre la Lederhose (même s'ils portent très bien la chemise hawaïenne cf. "Mein Land" !), prêt à bramer des BIG BISOUS ÜBER ALLES. Tout ça est bon enfant, nous sommes d'accord, mais comme je vous le dis l'humeur de cet album n'est pas trop aux papouilles, bien plus au tristouille. Et s'il faut révérer une chanson-sexe ce sera "Sans Capote" : riff redoutable, refrain imparable, chœurs de tendres nonnes au diapason. "O.K." ("Ohne Kondom") s'inscrira dans leurs plus mémorables tubes j'en suis sûr, plus que la cavalière "Angst" avec son Till écorché suif qui essaie de refaire "Puppe"... "Zick Zack" se défend pas mal non plus avec son petit gimmick-à-un-doigt made in Flake, mention honorable, tout comme le petit break Vangelis du final à briquets. Je conserverai de cette ultime sélection, aussi expérimentale qu'AC/DC quand ils ont ajouté une grosse cloche et puis plus tard un gros canon à leurs concerts, mais Sombre, comme un songe de vieux gorille ermite de l'Oural avant l'éclair dévastateur de la Tsar Bomba, j'en garderai, disais-je, le râle d'un gros caillou pleureur, qui attend sa fin, dans sa case carrée accordée par l'univers... Rammstein est bien vivant. Morne, mais vivant.

Bon
      
Publiée le dimanche 6 novembre 2022

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Note moyenne        7 votes

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ashara Envoyez un message privé àashara

Un peu plus de vulgarité, ça renforcerait l'argumentaire, allez, un petit effort...

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Conceptuellement, j’entends. Après, musicalement, c’est en effet moyen. Ou plus souvent médiocre. Voir juste à chier, non?

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Moyennement laidbach, quand même.

Note donnée au disque :       
Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Pour le coup, j’ai les mains propres, même si les oreilles sont sales. Ce groupe a toujours été une merde sans nom, dans quelque circonstance que ce fût. Le Laidbach métallisé du pauvre. Un concept débile avec une musique encore plus couillone.

Tallis Envoyez un message privé àTallis

Merci de nous faire partager ce commentaire d'une rare finesse.

Ou pas, d'ailleurs.