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- aux groupes / artistes Iron Maiden, Deftones, Jane's Addiction, Rammstein, Ghost (sue), KoЯn, Amon Amarth, Children Of Bodom, Megadeth, Gojira
Download Paris 2016
par Nicko › jeudi 30 juin 2016
Style(s) : metal / metal extrême / pop / rock / rock alternatif / heavy metal / metal alternatif / metal atmosphérique / neo metal / death metal / thrash metal / hard rock / grunge / indie rock
Après une dizaine d'année d'existence, le festival du Download s'exporte enfin en France, à Paris plus précisément. J'oserais dire que ce n'est pas trop tôt ! Nous avons enfin un grand festival rock/metal à Paris. Certes, cela fait deux ans que nous avons le Fall Of Summer, sur la base de loisirs de Torcy à 30km de la capitale, mais ce dernier est bien plus axé metal extrême. Là, avec le Download, nous avons enfin un festival de hard rock/metal pouvant proposer de grosses pointures de la mouvance générale du genre. Et pour cette première édition, nous avons quand même droit à deux très grandes têtes d'affiche, les légendes du heavy metal traditionnel que sont Iron Maiden, ainsi que la grosse artillerie et la pyrotechnie des allemands de Rammstein. Pour seconder ces pointures, nous avons une sélection de formations établies (entre autres Megadeth, Korn, Anthrax ou Saxon) et de jeunes loups (Black Rain, Rival Sons, Babymetal pour n'en citez que quelques-uns) de la scène rock/metal, le tout étant programmé sur 3 jours, sur 3 scènes, à l'Hippodrome de Longchamp à l'extrême ouest de la capitale, dans le Bois de Boulogne.
Ed Force One à Paris
Avant d'arriver sur le site, ce qui est appréciable en sortant du métro, c'est de voir que l'organisation a prévu des navettes gratuites pour se rendre à l'hippodrome. Et c'est loin d'être une mauvaise idée vu que le site est à 45 minutes à pied de Porte Dauphine. Après, par contre, quand on arrive à destination, les festivaliers doivent s'armer de patience pour récupérer le précieux bracelet permettant l'accès à l'Hippodrome, parce que j'ai rarement vu des files aussi longues. Nous arrivons sur place alors que Gojira est sur la Main Stage devant un public déjà très bien fourni. Les français sont visiblement en forme et très heureux de faire partie de cette première édition française du festival. Cela faisait une bonne dizaine d'années que je ne les avais pas vus. Ce que j'ai apprécié, c'est de voir leur professionnalisme et leur maîtrise sur scène. Je me suis rendu compte de l'évolution de leur musique, surtout avec l'ajout de deux morceaux de leur prochain album, "Magma", intégrant de plus en plus de parties instrumentales limite post-rock amenant un côté aérien à l'ensemble contrastant avec leur death metal assez moderne. Cette évolution permet d'apporter un groove certain à l'ensemble, avec des parties vraiment brutales, bien énergiques amenant du contraste avec les parties plus douces. Cela faisait plaisir de voir ce groupe évoluer et réaliser un show super maîtrisé. Je les aurais même vu un peu plus haut sur l'affiche
Set-list Gojira :
- Garbage Island
- L'Enfant Sauvage
- The Heaviest Matter of the Universe
- Silvera - nouveau morceau
- Stranded - nouveau morceau
- Flying Whales
- Wisdom Comes
- Backbone
- Terra Inc.
- Explosia
- Vacuity
Après ça, l'envie d'une bonne bière s'est fait sentir. Et là, ce fut un peu le parcours du combattant. Avec le système de cashless sur une carte liée au bracelet, il faut au préalable la créditer. Il y avait une nouvelle file d'attente gigantesque en plein milieu du site. Heureusement, quelques personnes bien intentionnées nous ont indiqués qu'il était possible de charger la carte directement via l'application du Download. Le temps de tout télécharger, de créditer la carte, d'attendre sa prise en compte et de commander les bières, nous avons loupé une partie de la performance d'Avatar. Il faut ben avouer que ces nouveaux systèmes demandent quelques changements d'habitudes de notre part, parce qu'une fois ces problèmes réglés, les achats pouvaient se réaliser très rapidement. Les suédois de Göteborg jouent une sorte de death metal mélodique moderne typique de leur ville, allié aux côtés rock n' roll et grandiloquent de Marilyn Manson. Leur style est plutôt bien ficelé et efficace, tout à fait taillé pour les concerts avec un jeu de scène bien fun, l'accoutrement des musiciens faisant penser à des sortes de marins steampunk colorés et déjantés. J'aurais définitivement aimé en voir plus de leur part.
Je n'ai jamais été fan des Deftones. Après la performance des suédois, nous nous sommes approchés timidement de la Mainstage où les californiens entâmaient leur set. Sans connaître une note, j'ai trouvé le début du concert clairement mou du genou. Je m'attendais à une performance plus énergique et brut de décoffrage. Nous ne nous sommes pas éternisés et avons décidé de ce moment pour visiter le site. Les trois scènes du Download sont situées en plein milieu de l'hippodrome, Mainstage et Stage 2 se faisant face et alternant les concerts, la Stage 3, beaucoup plus petite, sous un chapiteau, étant juste à côté de la Mainstage et dont les concerts avaient lieu en même temps que ceux de la Stage 2. Sur tous les côtés de cet espace où le public pouvaient assister aux performances des groupes, étaient positionnés tous les stands de bouffe et boisson, avec en plein milieu les espaces de merch officiel ainsi qu'un barbier et un tatoueur. A côté de l'espace des concerts a été aménagé le Metal Market avec une dizaine d'exposants, principalement des vêtements et des disques autour de quelques arbres et de quelques stands de restauration. L'ensemble du site reste fonctionnel et bien aménagé mais il manque énormément d'ambiance et de charme.
Le temps de faire quelques emplettes, de nous restaurer, de boire quelques bières avec des potes et des confrères, nous retournons en face de la Mainstage pour attendre avec pas mal d'excitation la légende du heavy metal, Iron Maiden. Nous assistons de loin à la fin de la performance des français de Blackrain sur la petite Stage 3. Les français délivrent un glam rock très typé années 80 d'assez bonne facture, mais sans véritable personnalité. Mais est-ce véritablement un problème ? Ca balance la purée dans la veine de Mötley Crüe, de Poison et de toute cette scène californienne de l'époque, avec quelques pincées de W.A.S.P. de leur grande époque (de "W.A.S.P." à "Inside the electric circus"). Bref, vous l'aurez compris, avec Blackrain, on ne cherche pas midi à 14h, c'est du rock 80's pied au plancher avec la dégaine et l'attitude qui va avec. Rarement vu autant de clichés réunis, mais il faut l'avouer, la performance est loin d'être déplaisante. En tout cas, ça permet de rendre l'attente de voir débarquer la Vierge de Fer sur scène bien plus agréable.
Les voilà enfin ! Parce qu'il faut être honnête, pour cette première journée du festival, le groupe qu'on attend, c'est eux ! Après une petite intro vidéo présentant le jeu vidéo "The legacy of the beast" incluant leur mascotte Eddie, c'est l'intro du dernier album qui retentit. Ayant vu une bonne dizaine de fois le groupe sur scène, on sait que lorsqu'ils défendent un nouvel album, on a droit à une bonne dose du p'tit dernier. Et ce coup-ci, c'est pareil ! Ca commence pied au plancher donc avec "If eternity should fail" suivi du single "Speed of light". Plusieurs choses à dire, déjà Bruce Dickinson est super en forme, tout en maîtrise et quand même bien en voix. Il semblerait presque que ses problèmes de santé à la gorge ne soient qu'un mauvais souvenir. En tout cas, c'est tout ce qu'on peut lui espérer. La mise en scène nous plonge dans l'univers Inca, très forestier. La performance du groupe est très classe, tout en maîtrise, bref, la force tranquille. Nicko McBrain est écœurant de facilité et de groove. On sent aussi qu'Adrian Smith a pris l'ascendant sur ses autres camarades aux 6-cordes avec une énergie et une virtuosité à faire pâlir tout apprenti guitariste. Autre constat qui se vérifiera tout le long du concert, les morceaux du dernier album passent admirablement bien sur scène. Malgré quelques incursions dans leur glorieux passé (l'inattendu mais tellement bon "Children of the damned", l'ultra-classique "The trooper", l'énorme "Powerslave"), le groupe revient toujours au dernier album avec notamment un fabuleux "Tears of a clown", dédié à l'acteur Robin Williams. Malgré ses longueurs, "The red and the black" passe super bien avec des solos impressionnants et ses parties taillées pour faire chanter tout le Download en chœur. Maiden reste ce groupe ultime alliant toutes les qualités qu'on recherche en concert, puissance, maîtrise, classe, rythme, morceaux imparables et mise en scène recherchée. Eddie fait quelques apparitions sur scène avec notamment une scène où Bruce Dickinson lui arrache le cœur pour l'envoyer vers le public. On a aussi droit à quelques mots de Bruce concernant les attentats de novembre dernier avec un hommage particulier et touchant à un journaliste tué lors de ces événements. La fin du concert se compose de classiques avec l'enchaînement "Hallowed be thy name"-"Fear of the dark"-"Iron Maiden" qui ne nécessite pas d'étalage complémentaire, avant que le groupe ne revienne pour un rappel dantesque et plutôt original composé de "The number of the beast"-"Blood brothers" (en hommage aux victimes des attentats du Bataclan)-"Wasted years". Voilà, les anglais sont venus et ils ont tout défoncé comme à leur habitude !
Set-list Iron Maiden :
- If Eternity Should Fail
- Speed of Light
- Children of the Damned
- Tears of a Clown
- The Red and the Black
- The Trooper
- Powerslave
- Death or Glory
- The Book of Souls
- Hallowed Be Thy Name
- Fear of the Dark
- Iron Maiden
- The Number of the Beast
- Blood Brothers
- Wasted Years
On a à peine le temps de se remettre de nos émotions que les suédois de Ghost enchaînent sur la Stage 2. On a clairement un quart d'heure de retard quand on arrive près de la scène pour découvrir que Papa Emeretus III a lâché sa cape pourtant si caractéristique pour arborer un costume typé années 50 noir et blanc extrêmement classe, tout en gardant son masque/maquillage. La groupe a clairement évolué depuis ses débuts et cela se ressent d'autant plus sur scène avec un show beaucoup plus axé sur les morceaux les plus softs et pop de leur répertoire, abandonnant presque totalement leur imagerie satanico-kitsch des débuts pour un show plus édulcoré et bien moins subversif. En plus, n'aidant pas pour la prestation, Papa est malade et indique pendant le show qu'ils ont songé un moment à annuler leur prestation. Il est vrai que le show ne fut pas des plus mémorables, molasson et manquant d'ambiance. Le fait d'enchaîner après Iron Maiden ne les a pas aidé non plus. Bref, leur show ne restera pas dans les annales.
Ce sont donc les anglais qui alimentent les discussions sur le chemin du retour vers le métro à travers le Bois de Boulogne. Iron Maiden a été LE groupe du premier jour, sans aucune difficulté, mais avec classe et professionnalisme. Encore une fois on se fait avoir, ce groupe, c'est que du bonheur !
Néo-metal à l'honneur
Pour le deuxième jour, on arrive sur le site vers 16h alors que Saxon s'apprête à jouer sur la Mainstage. Je n'ai jamais été trop fan de la formation de Biff Byford. Je les avais déjà vu au Hellfest il y a quelques années sans que j'en garde un souvenir impérissable. Cette deuxième expérience fut bien meilleure. J'ai senti le groupe bien plus appliqué et énergique qu'à l'époque. Le groupe joue à la lisière entre hard rock à la AC/DC et heavy metal à la Accept et Judas Priest. Saxon a délivré une très belle performance, énergique à souhait et bien rythmée, avec autant de vieilleries des années 80 que de morceaux récents. Voilà en tout cas une performance qui me réconcilie avec le groupe.
Pour la suite, nous sommes assez embêtés parce que pas grand chose ne nous emballe a priori. Nous faisons tout de même un tour vers la Stage 2 où un jeune groupe est sur scène, One OK Rock. Et là, je me demande réellement ce que cette formation vient faire ici. Il s'agit d'un groupe lambda de pop avec des guitares (un peu) saturées. En gros, pour simplifier, ils jouent des morceaux pop un peu emo avec des slows cul-cul la praline sans aucune personnalité et sans génie. J'ai trouvé ça bien vide.
Comme on n'est pas loin du Metal Market, nous décidons d'aller nous y poser tranquillement. C'est de cet espace que nous entendons ensuite, de loin, la prestation des Babymetal sur la Mainstage. Je ne pourrai pas juger de la prestation scénique, mais par contre musicalement, j'ai trouvé ça plutôt étrange. On a droit à une sorte de heavy-metal super speed et technique à la Dragonforce avec des vocaux de filles pré-pubères absolument horribles et insupportables. Peut-être avons-nous loupé un jeu de scène original (à ce qu'il paraît), mais rien que vocalement, c'est déjà too much. C'est dommage parce que musicalement, les zicos font véritablement preuve de virtuosité.
Sans transition, nous nous approchons de la Stage 2 pour voir les viking d'Amon Amarth, seul véritable groupe de metal extrême du festival. Les suédois sont rodés et bien en place. On sent qu'ils veulent enfoncer le clou et passer à la vitesse supérieure avec une mise en scène particulièrement travaillée composée de serpents géants placés de chaque côté de la batterie et crachant de la fumée, le tout étant agrémenté d'effets pyrotechniques plutôt sympas. Johann Hegg est en forme et particulièrement à l'aise sur scène. Le groupe enchaîne leurs hymnes sans baisse de régime. Le style du groupe est taillé pour le live avec des morceaux faciles d'accès et bien directs. J'aurais même tendance à dire que depuis une dizaine d'années, le groupe est en roue libre avec des morceaux trop convenus et sans magie, comme s'ils réutilisaient la même recette ad vitam æternam, d'autant plus que la set-list était très axée sur les derniers albums. Cependant, sur scène, ils ont fait le job pendant une heure et ont permis de nous tenir en haleine pendant cette journée assez calme.
Set-list Amon Amarth :
- The Pursuit of Vikings
- As Loke Falls
- First Kill
- Runes to My Memory
- Destroyer of the Universe
- Death in Fire
- Deceiver of the Gods
- War of the Gods
- Raise Your Horns
- Guardians of Asgaard
- Twilight of the Thunder God
Biffy Clyro, inconnu au bataillon, ne nous convaincant pas plus que cela, nous attendons patiemment la performance de Jane's Addiction, prévue sur la Stage 2. Les américains sont de retour 20 ans après leur heure de gloire. Je dois vous l'avouer, je ne connaissais que de nom et j'étais assez curieux de les découvrir sur scène. Ce fut une bonne surprise et en quelque sorte ma découverte du festival. Le groupe joue du rock alternatif très typé années 90. On retrouve l'ex-Red Hot chili Peppers, Dave Navarro, à la guitare et effectivement, j'ai retrouvé sur scène quelques similitudes avec un album comme "One hot minute" surtout dans les sonorités et les rythmes syncopés. Même si les morceaux sont plutôt alambiqués, ma curiosité a été piqué au vif. Le chanteur m'a paru de prime abord peu convaincant, on sent que la drogue a fait son effet sur lui, mais au final son style s'est bien intégré à l'ensemble. Pour ne rien gâcher à notre plaisir, le groupe était accompagné sur une grande partie de leur prestation de quelques danseuses bien sexy, ni trop sages ni trop vulgaires. La petite surprise qui sauve un peu ce samedi bien morne.
Pour clôturer la journée, on a droit aux californiens de Korn. Même s'il s'agit d'un groupe de ma génération, que j'étais même allé voir dans les studios de l'émission culte "Nulle Part Ailleurs" il y a une vingtaine d'années, je n'ai jamais accroché à leur style, trop néo metal. Et ce n'est pas la performance de ce soir qui me fera changer d'avis. Pas que ce soit mauvais, ce n'est simplement pas mon truc. Pourtant, on sent bien le groupe impliqué avec un son bien puissant et un Jonathan Davis bien en voix, mais rien n'y fait, Korn n'est tout simplement pas un groupe que j'apprécie. Cette journée, bien moins intéressante que la veille, se terminait donc pour nous au milieu de cette prestation.
Tout feu, tout flamme !
Pour la dernière journée du festival, nous arrivons en plein milieu d'après-midi alors que Trivium assène son power/heavy metal sur la Mainstage. Je ne suis pas super fan de ce style moderne, mais il faut le reconnaître, ça dépote sévère. Le chanteur est en plus un communiquant hors pair et réussit à capter l'attention en rien de temps. Il a un débit de paroles rapide tout en étant clair et direct. Mettre le public dans sa poche n'est semble-t-il pas un problème pour lui. En tout cas, si sa carrière au sein de Trivium doit s'arrêter, il sait qu'il peut sans problème devenir animateur à la télévision sans problème ! En tout cas, Trivium pour débuter une journée de festival c'est idéal, ça pulse, c'est inspiré, c'est bien technique avec des solos de guitares très bien sentis. Nous ne nous sommes pas ennuyés !
Ensuite, nous nous dirigeons rapidement vers la Stage 2 où les finlandais de Children Of Bodom sont annoncés. Cela faisait une quinzaine d'années que je ne les avais pas vus sur scène et je les ai retrouvés là où je les avais laissés à l'époque, à nous jouer du gros heavy metal technique avec des vocaux black/death bien brutal. Franchement, il n'y a pas à dire, Alexi Laiho sait créer une musique avec des riffs qui accrochent et sur scène ça le fait. Certes cela manque de variété mais dans le cadre d'un festival, c'est bien plaisant. Par contre, je n'y arriverai jamais je pense avec leur son de claviers trop mis en avant et que je ne trouve absolument pas adapté au style délivré. J'aimerais tellement une deuxième guitare à la place. Mais je suis assez content de voir que le groupe ne s'est pas fourvoyé à créer une soupe immonde et qu'il a su garder intact sa hargne et sa virtuosité.
Comme je n'ai jamais pu supporter Sabaton, nous patientons. Sur la suite du festival, seule la tête d'affiche et Megadeth nous attirent véritablement et il faut bien avouer que l'ennui pointe le bout de son nez. Bien évidemment, il y a toujours un groupe sur scène, on fait un p'tit tour voir le rock 70's, très inspiré par Led Zeppelin, de Rival Sons mais franchement nous ne sommes pas du tout convaincus, très bluesy, sans personnalité et avec un manque d'inspiration flagrant. Le groupe essaye d'y mettre du sien mais rien n'y fait, on se fait chier devant leur prestation. Quelques gouttes de pluie nous poussent à quitter prématurément la Stage 2 à la recherche d'un abris.
Là, on commence à trouver le temps long avant Rammstein. La prestation de Volbeat nous laisse de marbre. C'est donc avec Megadeth que l'intérêt remonte légèrement. La mise en scène est sobre mais colle à l'imagerie futuriste du groupe. Ca commence direct avec "Hangar 18" et là, dès le début, on peut faire un constat rapide, les nouvelles recrues que sont Kiko Loureiro (ex-Angra) et Dirk Verbeuren (Scarve - présent pour remplacer momentanément Chris Adler, occupé par Lamb Of God) apparaissent comme étant les plus impliquées dans le groupe. Honnêtement, l'énergie et la frappe du belge font du bien à la formation parce que sinon, on sent le pilotage automatique. Dave Mustaine fait le job comme il irait au bureau. Pas ou très peu de communication avec le public, il ne montre pas beaucoup d'envie. Cela faisait 4 ans que je n'avais pas vu Megadeth en live et déjà à l'époque, on sentait cette petite lassitude. Là, j'ai l'impression que ça a empiré. Certes, il reste les morceaux phares du groupe, et ça fait toujours du bien à entendre, mais la prestation générale reste moyenne. En plus, les morceaux du dernier album sont clairement un bon ton en dessous du reste.
set-list Megadeth :
- Hangar 18
- The Threat Is Real
- She-Wolf
- Post American World
- Trust
- Fatal Illusion
- Sweating Bullets
- Dystopia
- A Tout Le Monde
- Symphony of Destruction
- Peace Sells
- Holy Wars... The Punishment Due
Arrive enfin le tour de Rammstein. Certes je n'ai jamais été trop fan du groupe d'après les quelques morceaux que j'avais pu entendre mais connaissant la réputation des allemands quant à leur prestation scénique et surtout à leur show, j'étais extrêmement curieux de voir l'expérience d'un de leurs concerts, vu que je ne les avais encore jamais vu sur scène. Les quelques morceaux que j'avais pu entendre m'avaient paru un peu trop simples, convenus et très (trop ?) calibrés mais il n'y a pas à dire, en live, ils prennent une autre ampleur. Et quand en plus, on voit leur show hallucinant, on assiste à une performance vraiment bluffante. Franchement, les allemands arrivent avec leur attirail pyrotechnique, leur mise en scène super élaborée et proposent vraiment un spectacle son et lumière qui décoiffe (et grille quelques poils de menton !). Je ne suis pas devenu un aficionados de la bande à Till, mais j'ai vraiment adoré ce show. Les effets pyrotechniques ont été omni-présents. On avait d'ailleurs l'impression que le groupe avait transformé la scène en mine souterraine qui crachait du feu, du souffre avec des lumières chaudes, rouge, jaune, marron. J'aurais du mal à tout décrire, mais le coup de la flamme qui traverse la fosse jusqu'à la table du son et qui revient vers la scène a fait son p'tit effet ! J'ai aussi super apprécié les feux d'artifices super bien synchronisés que ce soit sur scène ou au-dessus de la scène... Il n'y a pas à dire, qu'on soit fan ou pas, Rammstein en live est une expérience à vivre une fois dans sa vie tant le show proposé est maîtrisé, grandiose, unique et puissant. Les morceaux sont très directs et facilement assimilables avec des refrains à reprendre en choeur, et même sans les connaître, on rentre facilement dans leur show. Quand on voit un tel spectacle, on se dit qu'on en a pour notre fric et que le groupe ne se fout pas de la gueule de ses fans parce que l'investissement pour un simple concert est impressionnant. Franchement, je suis bluffé et admiratif.
set-list Rammstein :
- Ramm 4
- Reise, Reise
- Hallelujah
- Zerstören
- Keine Lust
- Feuer frei!
- Seemann
- Ich tu dir weh
- Du riechst so gut
- Mein Herz brennt
- Links 2-3-4
- Ich will
- Du hast
- Stripped
- Frühling in Paris
- Amerika
- Engel
- Sonne
Au final, le bilan est relativement mitigé. Certes il y a de très bonnes choses. Cela fait plaisir d'avoir un grand festival dans la capitale, sur 3 jours, plutôt bien organisé malgré quelques soucis qui devraient rentrer dans l'ordre facilement à l'avenir, notamment les files d'attente impressionnantes à l'entrée du festival le premier jour. Mais à côté de cela, si on enlève les deux principales têtes d'affiche de sont Rammstein et Iron Maiden (dont les prestations ont été bien au-dessus de tout ce que les autres groupes ont pu proposer), pour le prix du festival, le reste est bien maigre d'autant plus que la plupart des groupes sera sur scène quelques jours plus tard au Hellfest. Certes cela fait une alternative pour les parisiens qui ne peuvent pas se déplacer à Clisson, mais une affiche vraiment différente aurait peut-être attirée plus de monde. Aussi, le Download en France arrive 10 ans après le Hellfest et si on doit faire une comparaison (c'est à quelques jours d'intervalle, les festivals sont proches et proposent une affiche similaire), il n'y a pas photo. Le festival francilien manque clairement d'âme, de fun et de passion. L'affiche était beaucoup trop calibré, sans aucune prise de risque. Il est beaucoup trop lisse et propret, bref, ça manque de sueur. Oui, le festivalier est bien accueilli avec tout un tas de stands pour se restaurer et faire ses courses, mais on n'est pas immergé dans une atmosphère metal comme on peut l'être à Clisson où le souci du détail est omniprésent. Au Download, quand les groupes sur scène ne nous conviennent pas, l'ennui arrive rapidement, ce qui n'est pas du tout le cas au Hellfest. Si le festival devait revenir l'année prochaine, ce que j'espère beaucoup, il faudrait que l'organisation travaille ce point ainsi que l'affiche pour proposer une réelle alternative au Hellfest. Il s'agissait pour eux d'une première édition, je ne me fais pas de soucis quant à l'amélioration de ces points les prochaines années. C'est en tout cas tout le mal que je leur souhaite !
Mots clés : Nicko, concert, Iron Maiden, Rammstein, heavy metal, hard rock, pop, rock, glam, Paris et Download
Dernière mise à jour du document : jeudi 30 juin 2016
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