Necro › Die!

DIE! a un petit fumet horrorcore amateur pas dégueu. Rien que le titre déjà : "CRÈVE!" C'est con, mais fallait y penser ! "Une syllabe suffit pour exprimer beaucoup de haine", dixit un nazi... Le fait que Necro aie lâché les essais de rap à grosses guitares poussives me semble bénéfique. "Un point c'est tout, un point c'est toi, sans artifice", dixit une Zazie. Braunstein a aussi élagué toute autre présence humaine que la sienne : ni featurings, ni rien. Necro-dry, euh, Die ! Passée la première impression un peu Jedi Mind Tricks / Army of the Pharaohs de l'intro, il passe pas mal ce Necro ultra-prévisible, sans hésiter bien mieux que Death Rap et ses grumeaux metalmoches, y a pas à chier du cul pour tortiller droit. Il a comme un côté Gory Days un peu plus tuné-chromé du sample... Moins lo-fi, plus hollywoodien, à la Jay-Z, toutes proportions gardées. Je me prends à hocher de la tête, alouette, sur "F.U.B.A.R." ou sur le titre épo, ou à avoir une pensée émue pour ce pauvre vétéran du Vietnam qui passait juste par votre village et ne demandait rien de plus qu'à passer m'sieur l'shériff fasciste de droite, sur la mélancolique "First Blood". Tiens en évoquant l'père Stallone, même le côté triomphal-Balboa lui va pas si mal ("Thugcore Cowboy") ! Et l'hymne tout simple "Viva Necro" non plus. De la merde encore, mais de la chaloupée, de la chantournée, de la bien galbée. Pas si médiocre, hein, pour du Necro vieillissant, au vrai (Hugues est-tu là ?) Même s'il n'y a pas ses meilleurs beats - il les dégaine souvent en dehors de ses solos - DIE! est tout à fait comestible. Pas de quoi casser trois pattes à une brique, OK, mais de quoi soulever une stèle tombale en épaulé-jeté, pour l'abattre sur un fan de Kanye.