Necro › Death Rap

Tiens, ça faisait une paye que j'avais pas remis un skeud de ce gros flan carnivore... Et c'ui-ci, j'me dis toujours que j'ai été bien trop optimiste quand je l'ai régularisé. La pochette avait un certain raffinement, même si moins karacho que celle d'Ed Repka pour Pre-Fix, et l'intitulé vendait un programme chargé... "Death Rap" en même temps, fallait pouvoir suivre ! Une fusion enfin réussie de death-metal et de rap ? Perdu ! Mieux vaudra se replonger dans ses albums goregrind en les mixant avec ses RATM, ça donnera un groove plus gouleyant. Essai encore non transformé du Brundle-Braunstein, comme qui dirait à jamais frustré de n'avoir pu devenir ce musicien de metal extrême accompli, depuis la fin d'Injustice. Death Rap prouve, si besoin était à ce stade, que ses mélanges foireux de rap et de metal ne nécessitaient pas des (ex-)zicos de groupes cultes (Megadeth ou Cro-Mags) et moins cultes (Lamb of God, bouh caca) pour pondre de telles daubes flasques... Cro-Mags ? Cro-ondes plutôt, blagues gores réchauffées - faites des petits trous dans la barquette, mettez 2min30 à 700 watts... et jetez à la poubelle, votre flore intestinale mérite mieux. La fusion c'est pas juste assembler deux gros trucs avec de la patafix et dire "OK c'est bon", ça se saurait sinon. Qu'importe, ce ne sont pas ses tentatives foireuse de fusion metal-rap qui nous intéressent, ni le son cheap de ses prods faites en deux heures, mais son flow. Et il est toujours aussi adipeux et carnassier sur ce skeud, moche mais polarisant comme ce gros laid ultra-antipathique du fond de la classe, qui portait des t-shirts Pantultura, collait sa morve sous la table et insultait la prof. Avec sa gueule de chiotte et son double menton poilu il était répugnant, mais on l'attendait toujours pour sortir une bonne grosse vanne crade. Necro c'est ce type. Necro c'est l'effet Cartman, axé slashers. Et sur Death Rap ses vannes n'ont aucune odeur. Médiocrité manifeste de la plupart des beats et pétards mouillés comme "Belligerent Gangsters" (quel gâchis d'appeler H. Flannagan pour ça), verdict aussi prévisible qu'une pauvre rime riche avec "amputation" et "décapitation". Je n'en retiens que "Keep on Driving" et son odeur vintage-seventies, "Exploitation", court shoot de Necro classicos avec le cousin Hyde, et surtout "Technician of Execution", armée d'une prod archi-minimale qui fait le taf comme du bon Kool Keith... Le seul mérite de ce skeud est d'être court, pas si gavé que ça de titres métallo-foireux finalement, juste de morceaux nécro-nazes. Necro relèvera un peu le niveau sur le suivant, en revenant si j'ose dire à ses fondamentaux, "unplugged"... Death Rap a le charisme d'un vieux bout de mou de veau oublié sur l'étal.