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Fred Frith › Guitar solos

cd • 8 titres

  • 1Hello music1:31
  • 2Glass c/w steel5:35
  • 3Ghosts3:12
  • 4Out of their heads (on locoweed)8:24
  • 5Not forgotten1:55
  • 6Hollow music2:44
  • 7Heat c/w moment1:43
  • 8No birds12:46

informations

Par David Vorhaus aux Kaleidophon Studios, Londres, Grande-Bretagne, en 1974.

"All pieces improvised; music heard as played except for No Birds which was recorded in two parts and Not Forgotten, from which two notes were removed. The extraneous noises heard on Heat c/w Moment are the amplified sound of my breath and feet while I was playing. The middle part of No Birds was played on two guitars simultaneously."

line up

Fred Frith (guitares électrique et acoustique)

chronique

"Que peut une guitare ?" Telle fut la question qui me fut un jour posée, au cours d'une colle de philosophie, par un professeur excentrique… À l'époque, je ne connaissais pas Fred Frith, bien que si je l'eusse cité, ma note n'en eût pas été meilleure ; mais tout cela dépasse des considérations platement musicales. Bref : "Que peut une guitare ?" Fred Frith tente d'y répondre, lui, sans quitter le champ musical, avec ce recueil historique. Faut-il rappeler le TRÈS lourd parcours du bonhomme ? Jetez plutôt un coup d'oeil sur la colonne de droite... Ce compositeur et multi-instrumentiste de génie s'est d'abord fait connaître comme une figure de proue du Rock In Opposition, guitariste au sein des mythiques Henry Cow et Art Bears. Mais dans le même temps, il apparaît aussi sur des disques aussi importants que "Rock bottom" de Robert Wyatt ou "Before and after science" de Brian Eno. Animateur insatiable de projets divers, chef d'orchestres "avant-garde" et compositeur de musique contemporaine "dure", il s'est ensuite laissé entraîné dans la galaxie John Zorn, animant diverses "game pieces", et tenant la basse au sein de l'éphèmère mais ô combien jouissif projet Naked City. Explorant ici seul sa guitare électrique ou acoustique, sa démarche d'une modernité furieuse n'est pas sans rappeler celle d'un John Cage avec son piano préparé, alors qu'on a souvent vu le Britannique en concert martyriser une six-cordes à coups de martinets aux lanières recouvertes de limaille de fer (franc succès). Sur disque, il ne va pas jusque-là : cet enregistrement présente un compendium de possibilités pour un instrument, qu'il contribue par là même à ré-inventer, un peu (toutes proportions gardées) comme le fit Bach avec son Clavier bien tempéré. Autant le dire tout de suite, le résultat n'est pas forcément agréable à entendre : ambiances grinçantes, effets "vieux films d'épouvante", arpèges mécaniques, résonnances inouïes... Tout n'est que dissonnances dans ces improvisations. Ha oui, car un des aspects décisifs de ce disque, qui le démarque de ses illustres ancêtres, est aussi là : il s'agit de musique improvisée, anarchique, qui vient le greffer en dernier ressort au monde du jazz contemporain - le plus austère qui soit. À l'écoute de ce jalon datant de 1974, beaucoup de choses s'expliquent - on comprendra mieux, par exemple, l'impact d'Henry Cow sur le monde plus sage alors du "rock", ou pourquoi John Zorn a jugé absolument nécessaire de venir le chercher. Mais il n'y a rien de catchy ici - tout n'est que sécheresse. Certes, il y a des passages qui nous fascinent, nous subjuguent. Mais cela reste de la musique avant-gardiste rognée jusqu'à l'os - si vous voulez passer du bon temps, les petits, allez jouer ailleurs.

note       Publiée le samedi 14 août 2010

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    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Je trouve qu'à l'inverse des "FIRST RECORDINGS", Fred FRITH conserve un sens très affirmé de la mélodie et du ludique. Passés les timbres, forcément inouïs, de la guitare préparée, et en tendant l'oreille à ce qui est joué, on se surprend à trouver de toute beauté certaines lignes. Il ne s'agit pas de quelque chose d'aussi écrit que les recherches sur la microtonalité du "BOOK OF HEADS" (à mes oreilles bien fastidieux) mais bien d'improvisation où la patte du compositeur et de l'arrangeur qu'est FF est toujours sensible. Bref, à mes oreilles, bien plus accessible que les recherches d'un BAILEY première période ou même d'un CHADBOURNE.

    Un des très grands disques de musique improvisée solo !

    Note donnée au disque :       
    Seb de Super Envoyez un message privé àSeb de Super

    The Book of Heads c'est quand même plus "conceptuel" et composé, tandis que sur celui là Frith improvise sur un instrument qu'il connait parfaitement et déplus préparé, ca pourrait se rapprochait du First recordings de Zorn les instruments mis a part.

    Note donnée au disque :       
    Nuxalk Envoyez un message privé àNuxalk

    Tiens, ça me rappelle vaguement "The Book of Heads" de Zorn, tout au moins dans la démarche. La chronique est bien sympa.

    Seb de Super Envoyez un message privé àSeb de Super

    C'est le premier disque de Frith en tant que "leader" chroniquer ici alors qu'il y en a déjà beaucoup en tant que side-man ou co-leader.

    Sinon, j'ai lu la chronique car elle est pas trop long comparée à d'autre ;)

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    tiens, enregistré par David Vorhaus, alias Monsieur White Noise !! J'ai toujours pas pondu ma chro de Electric Storm au fait... J'ai pas compris le sens du comm de Seb de super. Je connais "Gravity" de Fred Frith qui est excellent mais certais moments me hérissent quand même...