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Massacre (usa/g-b) › Lonely heart

  • 2007 • Tzadik # 7619 • 1 CD

5 titres - 58:01 min

  • 1/. Send (19:48)
  • 2/. Step (05:10)
  • 3/. In (07:40)
  • 4/. Gracias a la Vida (18:31)
  • 5/. Return (06:52)

informations

Enregistré live en 2003 au Festival de Roskilde au Danemark, en première partie de Metallica, et au Festival Sons d'Hiver à Paris.

line up

Fred Frith (guitare électrique), Charles Hayward (batterie, melodica), Bill Laswell (basse électrique)

chronique

  • improvisation rock expérimentale

Il y a des albums comme ça, qu'on découvre, et qu'on vit littéralement de l'intérieur, avant de les mettre de côté, sans savoir pourquoi, et d'oublier d'y revenir. Lonely Heart étant un disque improvisé, aucun extrait n'en est ressurgi dans mon cortex, compartiment juke-box mental, pour me rappeler à son bon souvenir. Puis j'ai remis la main dessus. Comment ai-je pu délaisser un pareil disque ? Ce n'est pas pour rien que Massacre, sorte de all-star band des musiques en friches, est adulé par à peu près tout ceux qui le connaissent... Ce live fait partie de la Key Series de Tzadik, celle qui regroupe les musiciens "importants" du monde de l'avant-garde. Un beau grand écart si l'on considère qu'il a été enregistré en première partie de Metallica au festival de Roskilde, devant 10 000 fans du groupe de James Hetfield, qui leur auront délivré une standing ovation ! Il faut dire que c'est assez prodigieux pour de l'improvisation, surtout sur un titre comme Gracias a la vida, qui accroche l'oreille avec ses multiples détours mélodieux. Mais c'est par Send que l'on entre dans l'album ; énorme morceau de bravoure, parcouru de fulgurances à chaque instant, porté à des hauteurs stratosphériques par l'inventivité de Frith, qui déploie ici tout le panel de son savoir-faire. Il développe même longuement à la 14ème minute un effet que Tom Morello n'esquisse que le temps d'un court solo sur "Take the power back" de Rage Against The Machine, avant de le faire morpher en un calme solo reptilien, sur lequel Laswell étire ses notes aquatiques, tandis que Hayward lâche ses fûts pour pousser quelques notes de melodica... Il y a déjà, dans ce premier titre, assez d'idées de matière pour tout un album. Et on pourrait en dire autant de chaque morceau. La transition avec Step est incroyable, opérée par un Frith qui semble jouer en boucle les premières notes du "Tourbillon de la vie" de Jeanne Moreau. Sur In, c'est quasiment le fantôme bigarré de Jimi Hendrix qui vient se frotter aux amplis, occasionnant quelques cascades de notes aigues. On regrettera juste que, Fred Frith étant en forme olympique, Laswell et Hayward ne soient pas plus mis en avant... Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard si on les entend bien plus sur Return, le morceau final, sublime hommage au dub d'Augustus Pablo, où la guitare orientalisante semble passée à l'envers. Un album tout de même difficile d'accès, idéal pour marcher la nuit dans une zone industrielle vide, alors qu'on vous a "invité" à votre insu dans une skins party se déroulant quelque part entre Cash Express et Norauto. Massacre lave les oreilles de toute scories, et c'est un vrai bonheur de les entendre ici jouer sur la scène de grands festivals, car le son s'en ressent considérablement, et jette une nouvelle lumière - si rare pour ce genre de groupe, underground oblige - sur cette musique.

note       Publiée le vendredi 4 juin 2010

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