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Henry Cow › Leg end

cd • 8 titres

  • 1Nirvana for Mice4:56
  • 2Amygdala6:57
  • 3Teenbeat [Introduction]4:32
  • 4Teenbeat6:47
  • 5Extract From "With the Yellow Half-Moon and Blue Star"3:38
  • 6Teenbeat [Reprise]5:04
  • 7The Tenth Chaffinch6:03
  • 8Nine Funerals of the Citizen King5:30

informations

Manor Studios, Angleterre, mai - juin 1973

Il existe deux éditions ; la première avec un remixage orchestré par Tim Hodgkinson, Fred Frith et Martin Bisi, rajoutant au passage des pistes qui n'étaient pas présentes à l'origine, et la seconde qui restaure le disque comme paru à l'époque. C'est cette dernière qui est chroniquée ici.

line up

Chris Cutler (batterie, percussions, piano, voix), Fred Frith (guitare, violon, violoncelle, piano, voix), John Greaves (basse, piano, voix), Tim Hodgkinson (orgue, saxophone alto, clarinette, voix), Geoff Leigh (saxophones, flûte, clarinette, flûte à bec, voix)

chronique

Rattaché au courant progressif, Henry Cow dépasse pourtant de loin ce cadre. D'ailleurs, il y a fort à parier que tout ce que vous croyez avoir appris sur le groupe est faux. On les dit issus de la scène de Canterbury (en raison de l'influence évidente de Soft Machine sur leur premier disque), mais rien n'est moins vrai. Lentement mais sûrement, le groupe va se constituer autour d'un quintette époustouflant qui va s'efforcer de condenser le fruit de leurs longues années d'expérimentations en réalisant un fabuleux premier disque sur le nouveau label alors en vogue, j'ai nommé Virgin. "Leg End" - jeu de mot évident - est un véritable coup de génie. Un premier album d'une mâturité et d'une densité exceptionnelle. Les rôles sont partagés entre Tom Hodgkinson (claviers), Fred Frith (guitares) et les recrues déterminantes que sont Chris Cutler (batterie), John Greaves (basse) et Geoff Leigh (saxophones). "Nirvana for Mice", premier titre du groupe, s'inscrit pourtant de prime abord dans la lignée de ce jazz britannique décrit plus haut, mais rapidement le morceau bascule dans des structures plus complexes, volontairement abstraites et qui vont utiliser toutes les techniques studio possibles et imaginables (dédoublage des bandes, avec différents niveaux de vitesse, ou sans) pour tenter de capturer le foisonnement irrépressible d'idées qui assaillent nos musiciens. La longue suite en quatre actes, "Teenbeat" est, elle aussi, marquée par les travaux de Soft Machine. Mais Henry Cow va plus loin ; il se fait en quelque sorte le relais de l'ancien groupe de Robert Wyatt qui avait délaissé ce goût pour l'exploration après leur illustre troisième album, pour se fondre dans une approche mercantile et consensuelle. Il y a du Zappa dans la musique d'Henry Cow (son lyrisme, son humour, son approche sérieuse et détâchée à la fois) et, à travers lui, tout un pan de la musique concrète et contemporaine (on pense une fois de plus à Stravinski, que le travail rythmique impressionnant de Chris Cutler évoque inmanquablement, mais aussi Schoënberg ou Bartok pour les plus évidents). Le free jazz n'est pas loin non plus ("The Tenth Chaffinch"), sans pour autant verser dans l'esbrouffe facile et téléphonée. Les pièces de cet album se suivent dans une parfaite harmonie, les thèmes principaux se retrouvant d'un titre à l'autre. Le répertoire d'Henry Cow prend donc déjà racine dans ce savant dosage entre matériel écrit (d'une incroyable richesse) et matériel improvisé, et le mot de la fin revient au pamphlet politiquement engagé de "Nine Funerals of the Citizen King" qui annonce déjà les revirements importants que le groupe sera amené à négocier ultérieurement afin de préserver son intégrité artistique. Avec son premier album, Henry Cow jète les bases d'un puzzle étourdissant qu'il va se donner pour tâche de reconstituer disques après disques.

note       Publiée le jeudi 25 juillet 2002

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Note moyenne        9 votes

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

@Cera « Unrest » avec ses « abstractions » qui vont un peu défricher du côté d’Art Zoyd ou Univers Zéro, « In Praise.. » et sa théâtralité ou Art Bears même qui est plus arty que Henry Cow, ça aurait pu me faire l’effet pompeux/prétentieux que tu évoques même si je me laisse toujours séduire. Celui-ci, je n’ai rien de ça, je le trouve même assez spontané et joueur.

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Cera Envoyez un message privé àCera

@ Coltrano: ton commentaire me donne envi de lui redonner sa chance. j avais pas mal écouté fut un temps, mais toujours resté sur une impression d'un truc indigeste et pompeux/prétentieux.

edit : en atteste la note que j'avais laissé à l'époque, j'avais zappé.

Message édité le 23-12-2023 à 10:23 par cera

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Après la je-ne-sais-combientième écoute, toujours rien à dire de pertinent sur ce disque. Alors, oui, y'a du Soft Machine (période 3rd/4th)/ essence de Canterbury concentré. Du Free Jazz, y'en a. Ça peut s'écouter au petit déjeuner. Les deux suivants seront tout aussi fascinants (In Praise..... demandant "d'accepter" les voix).

Message édité le 16-12-2023 à 11:34 par Coltranophile

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Ah mais carrément ! Du coup (et après lisage de la kro) je m'en vais écouter.

Jacques Capelovici Envoyez un message privé àJacques Capelovici

Pochette fabuleuse