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Copenhague, Danemark, 14 septembre 1964
Albert Ayler (saxophone), Don Cherry (trompette), Sunny Murray (batterie), Gary Peacock (contrebasse)
A croire qu'Ayler n'était pas sans savoir que son temps était compté, on dénombre une quantité incroyable d'enregistrements du bonhomme au cours de cette année 1964. A son trio déjà bien rôdé autour du contrebassiste Gary Peacock et du batteur Sunny Murray, Ayler s'adjoint les services du trompettiste Don Cherry. L'aventure exceptionnelle en quartette au sein du collectif d'Ornette Coleman est déjà loin, si bien qu'il réédite l'expérience de la collaboration, après celle déjà avare en bonnes surprises qui l'avait poussé à enregistrer "The Avant Garde", trois ans plus tôt, en compagnie de John Coltrane pour le label Atlantic. Si tous les musiciens présents prennent à coeur leur rôle, ils n'en oublient pas de rester à l'écoute de l'autre, en parvenant à ériger une musique totalement émancipée mais équilibrée et structurée de l'intérieur. Comme tant d'autres, ce disque, intitulé "Vibrations" (et que l'on retrouve aussi parfois sous le nom de "Ghosts") nous propose juste de contempler la photographie d'un instant donné dans l'espace-temps. Cette rencontre valait-elle donc la peine d'être immortalisée ? Oui. Mais un bémol essentiel doit y être toutefois apporté. L'affiche met à pied d'égalité la présence d'Albert Ayler et de Don Cherry. Or force est de constater que ce dernier fait des apparitions bien timides, à tel point qu'on a bien de la peine à retrouver chez lui cette brillance et cet éclat qui firent de lui un des atouts majeurs sur des disques tels que "The Shape of Jazz to Come". Même s'ils se livrent à une antépénultième version de ses variations sur "Ghosts" (le titre le plus connu d'Ayler), en nous proposant d'autres titres tout aussi agités ("Children" notamment), ce "Vibrations" nous permet de sentir déjà un Ayler de plus en plus confiant et de plus en plus libéré, explorant, pour l'instant avec parcimonie, les profondeurs de son instrument dans la gravité duquel il va tout entier bientôt se noyer.
note Publiée le jeudi 21 novembre 2002
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Y avait Goin' Home, un disque de reprises gospel, je crois qu'il était de cette année. Et lui il est excellent! Absolument pas free, même très peu de chorus. Mais une authenticité qui fait bloc tout du long du disque!
"Love Cry" est le seul Impulse dernière période que j'aime bien. J'ai jamais vraiment digéré "Music Is The Healing Force..." ni "New Grass". Ne parlons même pas du "Last Album". Mais "Les Nuits de La Fondation Maeght" qui ont d'ailleurs été réédités récemment (c'était sur le label Shandar à l'origine) sont exceptionnelles et sont de loin ce que Ayler a fait de mieux à la fin de sa courte carrière. Et pour les amateurs de free, Shandar avait aussi publié un triple volume de "Nuits à la Fondation Maeght" de Cecil Taylor avec Jimmy Lyons et Sam Rivers comme duo de soufflants. Inutile de dire que ça joue dans la stratosphère.
la chro de Love cry, on peut l'esperer ou c'est mort de chez mort ?
Pas le meilleur Ayler de cette période, c'est sûr. Encore que le bonhomme reste incroyable d'intensité. Mais cette formation avec Don Cherry est autrement plus convaincante sur "The Hilversum Session". A l'origine ce disque était paru, et reparaît parfois encore sous le nom de "Ghosts", donc attention si vous le cherchez. "Spiritual Unity", sans Cherry, reste préférable pour aborder le bonhomme.