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Albert Ayler › Music is the Healing Force of the Universe
informations
Plaza Sound Studios, New York, USA, août 1969
line up
Muhammad Ali (batterie), Albert Ayler (sax ténor, cornemuse, chant), Bobby Few (piano), Bill Folwell (basse), Stafford James (basse), Mary Maria Parks (chant), Henry Vestine (guitare)
chronique
Nous n'en avons pas encore fini avec Albert Ayler. Ses toutes dernières sessions d'enregistrement au Plaza Sound Studio de New York ont donné naissance à deux albums singuliers ; le posthume "The Last Album" et ce "Music is the Healing Force of the Universe". Rarement cités, ces albums valent malgré tout la peine qu'on s'y attarde, même s'il est évident qu'aucun des deux ne possèdent la puissance de ses premières publications. La démarche entreprise ici démontre sans ambages que si Trane s'est largement inspiré de Ayler pour ouvrir son champ d'exploration, c'est alors au tour de Ayler d'emprunter les chemins tortueux défrichés par le géant. Il n'y a qu'à écouter le travail de Bobby Few au piano pour s'en convaincre : l'empreinte d'Alice Coltrane est tangible, s'exprime et se renforce de titres en titres. Cela démarre par le morceau qui donne son nom à l'album ; une longue complainte aux faux accents bluesy, porté par le chant de Maria Parks qui n'est ni Abbey Lincoln, ni Jeanne Lee. Sa portée pseudo mystique nous renvoie quant à elles aux déclamations chères à Pharoah Sanders. Madame Parks persiste et signe sur "A Man is Like a Tree" et "Island Harvest", sans que rien de franchement étourdissant n'en ressorte. Plus loin, c'est au tour de Ayler de prendre le micro sur l'étonnant "Oh ! Love of Life", où racines gospel et soul se frottent avec délicatesse au langage free. Le propos commence réellement à s'emballer sur "Masonic Inborn Part 1", titre complètement barge où le saxophoniste abandonne son instrument fétiche pour s'emparer d'une cornemuse qui nous balladera dans un paysage chaotique et cauchemardesque à souhait. Bobby Few y fait des merveilles. On expérimente aussi en faisant intervenir les techniques studios les plus modernes ; en doublant les interventions de Ayler, l'effet de densité volontairement brouillon est considérablement accentué. Malgré la présence étonnante d'une guitare électrique sur le trop classique "Drudgery", "Masonic Inborn Part 1" demeure la seule fulgurance audacieuse de cet album aux portées des plus modestes.
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Maeght, c’est un de ses sommets, même s’il en a gravi quelques-uns avant. Les derniers Impulse sont, pour moi, un peu le cul entre deux chaises. On voit Albert désireux, comme d’autres (Miles, l’AACM, etc….) d’embrasser toute une tradition et ses embranchements, tradition qui révèle toujours du nouveau. Les studios n’y arrivent que très (très) imparfaitement. Maeght, c’est une fête furieuse et disciplinée. Ce qu’une tradition digne de ce nom pourrait enseigner.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ah cool... Le Maeght je le connais très mal tiens - écouté y'a très longtemps mais genre une fois. Faudrait que je me retrouve ça parce que ouais, de mémoire ça vaut le coup dans le genre "Ayler ? C'est ça aussi"... (Et plaisir de jouer, oui, on est d'accord - version exultation, quoi !)
Message édité le 11-12-2021 à 19:37 par dioneo
- Note donnée au disque :
- Tallis › Envoyez un message privé àTallis
Tu m'as donné envie de le réécouter, tiens. Vrai qu'il est tout aussi excellent que ses escapades free même si - bien évidemment - très différent. Et j'aime également beaucoup le concert "Nuits de la fondation Maeght" qui suivra.
Tout ça est bouillant, plein de vie et de joie de jouer. Plaisir !
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
(PS : en revanche c'est pas trop de la "musique pour chats" apparemment - en tout cas la notre n'a pas trop kiffé la montée de volume sur Masonic Inborn Part 1, alors que par ailleurs elle peut parfois avoir l'air toute joisse quand j'envoie des trucs drone, indus voire du blakmétal à trémolo ininterrompu (qui du coup bourdonne aussi, de fait, à sa manière). Aucun animal n'a été blessé ni maltraité durant cette écoute toutefois - elle a juste tenté de renverser des trucs en signe de protestation, bouffé rageusement un coup puis changé de pièce d'un air vexé histoire de montrer que son approbation ne peut pas s'acheter d'un vulgaire coup de pâtée... Bon, le disque est fini, l'incident diplomatique est clos. Je vais lui mettre un petit Blut Aus Nord pour sceller l'armistice).
Message édité le 11-12-2021 à 17:45 par dioneo
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Décidément, pas d'accord avec le chroniqueur sur ce coup-là - pas de quoi s'écharper pour autant mais n'empêche : deux titres qui défoncent les postes-frontières cosmiques en ouverture - en invitant les douaniers aux nombres de membres variables (ou de tout autre forme) à se faire un bong quantique avec deux cornemuses overdubbée sur Masonic Inborn Part 1 ; deux tranches de gospel en cinq dimensions (au moins) derrière dont une hululée par un Ayler complètement perché (tout en haut de ses poumons) en personne ; et une parabole plus loin - toujours celle que j'aime un poil (mais un tout petit poil, hein) moins, d'ailleurs Island Harvest - l'incendie dans un claque sous trip de Drudgery, avec la gratte de Vestine qui fait le lien vers une hippie-sphere allumée tout autant à la brute, défaite de tout souci de mondanité/branchitude pop... Bah oui, ça me réjouit toujours autant - autrement mais pas moins que le Live in Greenwich Village, Ghosts ou autres gros morceaux de free bien mieux réputés que celui-ci. J'arrive pas à y entendre de la tiédeur ou de la compromission ou quoi, moi, dans le brouet soul(ful). Toujours pas.
Message édité le 11-12-2021 à 17:43 par dioneo
- Note donnée au disque :