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Albert Ayler › Bells / Prophecy

cd • 6 titres

  • 1Bells19:55
  • 2Ghosts: First Variation11:20
  • 3The Wizard8:26
  • 4Spirits7:53
  • 5Prophecy7:07
  • 6Ghosts: Second Variation7:06

informations

Titre 1 : Town Hall, New York City, USA, 1 mai 1965 - Titres 2 à 6 : New York City, USA, 14 juin 1964

Il s'agit d'un pressage cartonné européen à tirage limité

line up

Albert Ayler (saxophone ténor), Donald Ayler (trompette), Sunny Murray (batterie), Gary Peacock (contrebasse), Charles Tyler (saxophone alto), Lewis Worrell (contrebasse)

chronique

  • free jazz

Pour cette somptueuse réédition cartonnée sur le label italien Get Back, les albums "Bells" et "Prophecy" ont été réunis sur un seul disque. Il faut dire que la courte durée de la performance du titre "Bells" (vingt minutes) qui constituait le seul matériel de l'album éponyme d'origine s'y prêtait volontiers. Tout ceci fait que nous nous retrouvons face à un imposant album en concert, de qualité inégale, mais d'impressionnante intensité. S'il fallait illustrer ce penchant d'écorché vif qui habitait Albert Ayler, sa prestation sur "Bells" a elle seule fera comprendre face à quel type de phénomène on se trouve. Dans une toute nouvelle formation (où seul demeure l'impérial et immuable Sunny Murray), Albert Ayler se retrouve dans une configuration particulière où il se voit appuyé par la trompette de son frère, Donald, et le saxophone alto de Charles Tyler. Les échanges se font donc incandescents et foudroyants, et le saxophoniste vedette s'abandonne plus encore qu'auparavant à ses digressions dont lui seul à le secret, éructant des infâmies torturées issues d'un enfer guttural que l'on devine bouillonant. Après ce bombardement en bonne et dûe forme, c'est l'album "Prophecy", chonologiquement antécédant à "Bells", qui défile et où il réintègre la formule de son trio bien connu, décortiquant, avec la fureur qui s'impose, l'intégralité de son précédent album sur ESP, "Spiritual Unity". A la lumière de cette prestation, on s'étonne des timides incartades finalement consenties sur "Vibrations" en compagnie de Don Cherry qui, au final, semble, en comparaison, bien gentil. Si la rage et la furie prennent de plus en plus d'ampleur dans son discours, la musicalité, elle, reste intacte. Tout comme John Coltrane ou Pharoah Sanders, la musique d'Ayler appelle à un état de conscience supérieur (les titres ne sont pas innocents), mais chez Ayler, cela ne peut se faire sans avoir au préalable livré bataille avec ses démons intérieurs.

note       Publiée le jeudi 21 novembre 2002

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Note moyenne        6 votes

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darkmagus Envoyez un message privé àdarkmagus

plus le chemin est escarpé, plus le Nirvana est proche.

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Ce qui sur ce disque était paru parfois sous le nom de "Live at The Cellar Café" est effectivement à peu de chose près la version live du "Spiritual Unity" qu'Ayler allait enregistré avec la même formation deux semaines après. Et si l'idée de réunir "Bells" avec ce disque est en soi une bonne nouvelle pour le portefeuille, le fait que "Bells" ouvre la bal rend la pourtant superbe performance de 64 un peu moins fascinante que lorsqu'on l'écoute à part. Car "Bells" est un monument, un moment d'incandescence rare, un truc qui joue avec votre tête et qui mène la beauté sur les rives de la folie.

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beetlejuice Envoyez un message privé àbeetlejuice
J'aime beaucoup, mais je prefere encore les live (1964 a Greenwitch ou 1966 a Paris) ou l'aspect ecorche vif de cet musique ressort encore plus. Je suis bien d'accord avec la derniere phrase de la chro pour le coup, c'est le genre de musique qui appelle a une remise en cause complete, mais il en ressort une grace certaine.
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