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Valborg › Der Alte

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born to gulo      mercredi 7 décembre 2022 - 08:29
Raven      jeudi 17 novembre 2022 - 02:48

cd 1 • 13 titres • 37:33 min

  • 1Asbach
  • 2Höhle Hölle
  • 3Kommando Aus Der Zukunft
  • 4Urecho
  • 5Die Glut Der Ersten Stunde
  • 6Saturn Eros Xenomorph
  • 7Hektor
  • 8Der Alte
  • 9Attacke
  • 10Sehnsucht Nach Unendlichkeit
  • 11Mortum
  • 12Verdacht Im Palast
  • 13Mutter Des Bösen Sterns

informations

line up

Jan Buckard (voix, basse), Christian Kolf (voix, guitares), Florian Toyka (batterie)

chronique

Une pochette Tête de Mort bien minimaliste, c'est souvent succulent. Valborg, qui avaient déjà signé un fascinant squelette de soldat cyclope, ont sobrement "crâné" de la pochette au moment où je les ai un peu lâchés, avec Endstrand. Parti-pris esthétique beaucoup moins organique que jadis, plus logoté EBM (voire "made in Paint"), coïncidant avec une certaine mécanisation de leur musique. Comme s'ils étaient revenus "golemisés" de leur périple dans les catacombes, plus brutaux que jamais, mais exsangues d'avoir trop flirté avec le monde des vampires... Étrangers à la viande. Car de chair ici, il n'y a point trace. Le Valborg cru 2022, dans la droite continuité du Zentrum, est une brute de machine dont les vocalises hurlées, indescriptibles de laideur, sont la seule excentricité ("Die Glut der ersten Stunde", "Verdacht im Palast", aaargh, ou plutôt : ÖÖÖRGH !) Elle a abandonné son passé de métamorphe grandiose pour se muer en un blindé aux piquants maniaquement alignés, et dont le but premier est de broyer... Cette façade radikäle, colorée mais pour le moins glaçante, reflète assez bien la musique du Neue Valborg dans l'effet qu'elle provoque : plus aucune humanité à laquelle s'accrocher, ni même aucune forme de vie rassurante, pas même bactérienne... Juste la mort, dans des teintes effroyablement synthétiques, in-humaines. Retranscrite par une majorité de morceaux expéditifs, sortant comme de grosses échardes de titane... L'alliage blindé d'une machine bloquée sur une seule fonction : "équarrissage de la zone". Valborg, qui surent se fondre dans n'importe quelle saveur du metal extrême, optent à présent pour une approche des plus frontales et monolithiques : en montrant pourquoi leur blase rime avec Cyborg. En acidifiant et chromant les guitares, tout à la fois, comme si leur son amalgamait Today is the Day et Rammstein, noyant à sec dans une saturation d'un futur où l'avènement des machines rime avec le retour à la plus primitive barbarie... On se sent ici coincé dans le rêve éveillé d'un terminator - si tant est que ces engins-là en fassent. Des machines crachent des lasers, pissant du liquide épais et noir par les orifices balistiques, marchent sur des cages thoraciques, scrutant un horizon tout en brouillard pixelisé. L'os et l'acier se confondent... Rien ne viendra rassurer dans ce bunker acide. Ni les rares accalmies, ni la texture plus shoegaze/drone des guitares imitant un mur à la Justin Broadrick ou Glenn Branca ("Urecho", "Sehnsucht nach Unendlichkeit"). Si la musique de Valborg a indéniablement perdu en envoûtement gothique (quoique, ce morceau-titre...), ce "chant" toujours hautement malsain, étranger, hostile, la hante toujours - jusque dans ces phrasés incantatoires, très germaniquement maîtrisés. Valborg, qui a laissé derrière lui le monde sensible des racines et des caveaux, marche à la surface stérile d'une Lune autrefois nommée Terre, et charcle non-stop dans une nuit noire d'écran éteint. Le son Valborg n'est plus qu'une masse aveugle et corrodée, foncièrement malveillante. Un metal extrême qui ne provoque plus la moindre fascination romantique : juste une forme de terreur aussi maximale que monotone, un monochrome d'horreur cryogénique. Quelque chose qui ne cherche surtout pas à vous donner envie d'acheter son disque ; plutôt à s'en éloigner prudemment, par hygiène mentale.

note       Publiée le jeudi 17 novembre 2022

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Note moyenne        2 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Ah ? Je l'ai plutôt vécu comme une pulsion, à environ la première écoute du disque (le morceau-et-demi il y a un mois ne compte pas, mais en effet, alors l'effet repoussoir avait joué à plein ; et tout aussi épidermiquement).

Message édité le 09-12-2022 à 22:15 par born to gulo

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Mais dites-moi, tout cela me semble bien cérébral, Morray ! ^^

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Je dois trop être un narvalo, de ouf : j'ai eu envie de l'acheter ; et je l'ai fait, parce que je suis un narvalo consumériste.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Décidément solide. Solidement décidé.

Message édité le 07-12-2022 à 08:30 par born to gulo

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