Guts Of Darkness

La persévérance paie, dit-on. Avec son dernier enregistrement en date, Night Sins livre son oeuvre la mieux réussie. Etrange cocktail d’ailleurs où Kyle Kimball croise tout ce qu’il aime sans filtre pastel: des restes de gothic rock (Sisters of Mercy époque ‘Vision thing’), beaucoup de Depeche Mode, des traces de Cure (la basse de ‘Violet Age’ qu’on croirait piquée à ‘Let’s go to bed’) et même des miettes de Nine Inch Nails (‘Corium’, ‘Sleepwalker’). Un vrai coucou qui sait pondre ses oeufs dans les nids de haut de vol mais qui ne parvient pas à éjecter ses habitants bien trop costauds pour lui. Du coup, Night Sins reste derrière, un peu écrasé par le reste de la nichée. Je ne parlerai pas du manque de cohérence du disque ni de la coupe de cheveu au bol ridicule du musicien (ça, c’est gratuit, j’avoue) parce que niveau atmosphère, ça volète dans pas mal de directions entre dark wave, new wave, quelques instants plus rêches et encore et toujours, on recherche le morceau se détachant, le hit, et je n’en vois pas même si rien n’est désagréable, tout est bien produit. Pourquoi persister avec ce groupe alors ? Difficile de l’expliquer rationnellement mais j’ai l’impression que le zig est sincère, qu’il essaie d’écrire de la bonne musique et a plaisir à la partager. Le souci est que malgré son intégrité probable, son projet manque tellement de personnalité, d’affect profond, qu’il demeure pour l’heure un second couteau. Si je porte un t-shirt, c'est uniquement en raison du superbe artwork de 'Dancing chrome'; un peu dommage, non ? 3,5/6