Pourquoi j’en reviens toujours à Rosetta Stone alors que je suis plutôt tiède dans mes commentaires ? Un peu pour la raison poussant un junkie à se shooter pour tenter de retrouver l’excitation du premier fix… Cette putain de k7 écoutée en 91 chez un pote et spécialement le morceau ‘Six before Dawn’, mon favori, que le groupe s’évertue à ignorer et bannir de ses compilations. Il y a plus. Je suis toujours un brin dubitatif quant aux collections de démos et raretés qui constituent trop souvent une suite de grosses daubes enregistrées live au sèche-cheveux depuis le corridor à moins qu’il ne s’agisse de morceaux de Frank Sinatra que le groupe utilise pour se chauffer en répète. Cependant, c’est aussi le syndrome du marché aux puces, on tombe parfois sur une mine de pépites oubliées au fond d’un grenier. Dans le cas de Rosetta Stone qui nous a gavés ad Nauseam de compilations et de remixes, c’est au niveau inédits qu’on lance la traque. Dans les trucs intéressants, on notera ‘Third Enigma’, une composition de la préquelle de Rosetta Stone, avec une chanteuse. Classiquement gothique rock mais plutôt cool. On trouve aussi la chanson ‘Rosetta’ extraite d’une démo. Même commentaire. Le souci de ‘Summer night city’ est qu’il est capturé live donc la qualité est piètre, pareil pour ‘Warrior of Gengis Khan’. Rigolotes, ces reprises (ABBA et Bad News 12), certains groupes ont des références inattendues. J’ai retrouvé la version originale du fameux ‘Six before dawn’; dommage que le son soit moyen. Globalement, les versions quatre-pistes sont ce qu’elles sont supposées être: des démos. Elle prouvent simplement que le combo a une approche assez basique et directe de l’écriture, les pièces se suffisant presque à elles-mêmes dans l’habillage restreint. Du coup, écouter les morceaux présents sur album en moins bonne qualité ne présente que peu d’intérêt. Retour aux inédits, ‘Fatherland’ montre que le groupe a beaucoup écouté les Sisters of Mercy, quel scoop ! Le bon aspect des choses, outre ces quelques pièces rares (mais en mauvais état), est de rappeler qu’à leurs débuts, nos Anglais essayaient de produire des atmosphères sombres qui se dilueront vite dès la fin des 90’s et qu'ils avaient la gnaque. Niveau packaging, c’est le service minimum: digipack classe, quelques commentaires sur la page de garde pour expliquer d’où proviennent les titres et basta, pas de livret avec photos d’époque ou autres. Bilan mitigé donc, pas complètement hors de propos mais typique du sceau d’un label passé maître d’un l’art du recyclage jusqu’à la lie. Pour les fans hardcore ou les passionnés de l’histoire du gothic rock et ses archives.