Mon Dieu qu’il est triste de traîner la patte pour écrire une chronique d’un groupe qu’on aime; en même temps cela devient relou de débuter ainsi à chaque fois, tout le monde aura compris que le feu sacré a quelque peu déserté les compositions de Mephisto Walz depuis une petite dizaine d’années. Sauf que là, je ne comprends pas. Bari-Bari, comme l’indique le titre, a repris les morceaux de l’album de 1998 qu’ils a ré-arrangés, re-mixés et remasterisés. Dans quel but ? C’est la question qui explose des lèvres après écoute. Certes, j’avais pu lire de-ci de-là quelques réticences quant au mixage qui satisfaisait peu l’intéressé, idem de la part de certain(e)s auditeur(trices) pas forcément adeptes du ‘wall of sound’ version Mephisto Walz. Niveau mastering, j’admets que l’original manquait de punch et qu’une correction pouvait être effectuée mais pour le reste, j’ai du mal à saisir. Sur la plupart des titres, il a réduit la voix au mixage, ce qui ôte l’effect spectral de l’original, les guitares sonnent parfois moins torturées, le grain est plat même si l’impression d’un son plus propre peut se ressentir mais c’est justement retirer aux compositions leur moelle obscure. Il suffit d’aller sur Bandcamp comparer; le ‘Immersion II’ est la version proprette de son jumeau maudit, celle que l’on présentera aux futurs beaux-parents aux lèvres et à l’esprit pincé, celle que l’on aura lavée, frottée, briquée, maquillée, défrisée, pour lui donner un look passe-partout, en réalité insipide et insignifiant. Pour suivre la mode des chaînes Youtube, je serais tenté de vous inciter à ‘laisser votre avis dans la barre des commentaires’; personnellement, je ne saisis pas le bien fondé de ce travail dont personne ne sort gagnant, ni la chanteuse, ni aucun instrument en particulier, encore moins l’aura générale d’un album certes plus direct et moins alambiqué mais qui dégageait la vraie patte noire de Mephisto Walz, celle qui est généralement appréciée…