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Gonzaguinha › Recado

  • 1978 • EMI records 31C 064 422800 • 1 LP 33 tours

détail des votes

Membre Note Date
Copacab      jeudi 28 janvier 2021 - 19:24

lp • 11 titres • 36:04 min

  • Face A
  • 1Por Aí0:30
  • 2O Que Foi Feito Devera3:40 [reprise de Milton Nascimento et Fernando Brant]
  • 3Lindo4:50
  • 4Vai Meu Povo3:33 [participation d'Ivan Lins]
  • 5Odaleia, Noites Brasileiras2:52
  • 6E Por Falar No Rei Pelé?3:57
  • Face B
  • 7Recado2:48
  • 8Pessoa4:02 [participation de Toninho Horta]
  • 9Guerreiro S. João4:28
  • 10Todo Dia2:42
  • 11Petúnia Resedá2:42

informations

Enregistré en 1978

line up

Non renseigné à part les invités mentionnés dans la tracklist.

chronique

Quoi de plus triste que de voir la magie s'évaporer ? Recado est le début d'une longue agonie artistique pour Gonzaguinha, une panne d'inspiration qu'il est intéressant de documenter tant elle est symptomatique de la disparition d'une façon d'écrire et de jouer de la MPB en cette fin des années 70. A partir de Recado, plus de grand disque signé Luiz Gonzaga Jr, peut-être une collection pas trop dégueulasse si l'on s'amusait à compiler les meilleures chansons de cet album et des trois suivants, et encore... Autant de disques qui restent imaginatifs mais sont désespérément mal branlés, sans qu'il soit toujours facile de mettre le doigt sur ce qui cloche.

Déjà, il n'est pas anodin que Recado commence par un aveu de faiblesse : Gonzaguinha, auteur-compositeur envers et contre tous, reprend du Milton Nascimento ! « O Que Foi Feito Devera » est bien une composition du Mineiro qui l'a tant inspiré mais lui a toujours fait de l'ombre. Il s'agit d'une belle reprise, classieuse, pas avare en beauté albâtre et en rien gâchée par des synthés quelque peu surannés, mais hélas inférieure à la version chantée par Elis Regina sur Clube da Esquina 2, sorti la même année que Recado. « Lindo » échappe in extremis au mièvre grâce à sa superbe écriture ; « E Por Falar no Rei Pelé » est quant à elle l'ultime râle de la bête Gonzaguinha, la dernière goutte de poison dans la fiole ; anguleuse et pleine de tension, son texte m'échappe mais pue le sarcasme, avec sa description de footballeurs brésiliens comme autant de bêtes de somme.

Le reste ? De belles chansons qui forment un disque agréable mais terriblement tiède, sans souffle. Tous les éléments des disques précédents sont pourtant là, cet élégant mélange de jazz, de chanson et de musique brésilienne ; peut-être que la clé de ce semi-ratage se situe dans la tentative de simplification de sa musique ? Pas de suite épique ni de chausse-trappe ici, Gonzaguinha se contentant de bien écrire des chansons, ce qu'il n'avait finalement plus fait depuis son deuxième disque éponyme. Mais son opus de 74 était bouillonnant et angoissé, quand Recado est plan-plan au possible. Quelques petits repères biographiques me donnent envie de diagnostiquer au petit Gonzaga le même mal qui a touché tant d'artistes torturés : en 1978, il semble simplement s'épanouir, perdant par là tout mordant, l'un des matériaux principaux de ses réussites précédentes...

Il aurait donc été temps de laisser place à des entrants qui ont les crocs ; mais Gonzaguinha ne le fera pas plus que les autres figures de la MPB des années 70, malditos ou non. Il fera même bien pire que Recado, explorant des territoires de plus en plus fades, avant de devenir une star de la chanson romantique, débarrassé de toute forme d'aspérité. Il y a encore de quoi un peu prendre son pied ici, autant en profiter...

note       Publiée le jeudi 28 janvier 2021

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