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Acid Mothers Temple › La Nòvia
- 2000 • Eclipse records ECL-003 • 1 LP 33 tours
- 2001 • Swordfish SFAMCD2 • 1 CD
- 2012 • Prophase Music PMLP1104 • 1 LP 33 tours
- 2016 • Bam Balam BBCD 042 • 1 CD
cd • 3 titres • 61:55 min
- 1La Nòvia40:40
- 2Bois-Tu de la Bière ?3:49
- 3Bon Voyage au LSD17:26
extraits vidéo
informations
Enregistré par Makoto Kawabata à l’Acid Mothers Temple.
« Je dédies ce disque a la musique, la nature et la beauté d’Occitan et aux femmes. » (sic). L’appellation complète/la version du groupe, reportée sur la pochette, est cette fois-ci : « Acid Mothers Temple & the Melting Paraiso U.F.O. ». L’édition LP d’origine (Eclipse Records, 2000), propose uniquement le morceau La Nòvia, divisé en deux parties (une par face de vinyle). La version CD Swordfish Records de 2001, ici chroniquée, est la seule qui y ajoute en bonus les plages Bois-tu de la Bière et Bon Voyage au LSD. L’édition CD Bam Balam de 2016, quant à elle, reprend l’unique morceau de la version LP d’origine, en y ajoutant une interprétation en live, jouée à New York en 2016.
line up
Cotton Casino (voix), Hiroshi Higashi (guitare électrique sur 1, synthétiseur sur 3), Yoshimitsu Ichiraku (batterie sur 3), Makoto Kawabata (guitare électrique, violon, bouzouki, harpe-paon à l’archet, synthétiseur ; sitar électrique sur 3), Hajime Koizumi (batterie et percussions sur 1), Atsushi Tsuyama (basse, voix, guitare acoustique, flûte à bec)
chronique
Curieux choix de matériau ? Pas tellement, au vrai. Pas du tout, même, pour peu qu’on gratte un peu, qu’on traverse la surface – et c’est bien à ça qu’ils s’escriment depuis le début, les ci-présents Nippons chevelus avec leurs fétiches et gris-gris voltés, leur amplifiées magiques. Et puis Kawabata – il le confesse bien volontiers – s’est pris de passion depuis longtemps pour les musiques d’Occitanie, les bourdons et modes habités, ces vernaculaires-ci. Les chants gascons, en particulier. Alors en voilà un. Et puis… Après, tout, plus proches de nous (entre temps, et dans l’espace), des musiciens comme ceux du collectif La Nòvia (eh…) en jouent magnifiquement, de ce potentiel d’hypnose, d’élévation, d’ouverture aux espaces contenus là-dedans – les répertoires, les timbres des instruments traditionnels, terroirs, territoires. (La vielle à roue, divers violons et violes non-tempérés….). D’accord, là c’est autre chose, une toute autre forme. L’électrique psychédélique de cette bande là, traumatisés seventies, Gong, Hawkwind, space-rock ; les dérives, montées d’intensité calées sur un autre mode (décidément – mais cette fois au sens de démarche, modus, disons, allez) ; la batterie et le fuzz dilatant la pulsation. Pour autant, cette fois, c’est chanté dans le texte – en Gascon, donc. Harmonisé, certes – ce qui fait que ça sonne davantage « médiéval » que « trad », dirait-on si on était pressé. (Mais eh… Vous savez bien : ces musiques dites « anciennes », de par nos contrées et nos cours, celles et ceux qui les jouent les inventent en même temps, les recréent, jouent dans les vides des documents… C’est une autre esthétique, d’autres manières – mais à leurs façons, eux, elles-aussi sont « délirées »). La comptine, là – en fait une chanson de noce – est étirée quarante minutes quarante secondes durant (celle de la plage éponyme – la seule présente, d’ailleurs, sur l’édition première). La mélodie, cette fois, respectée – même, mais, sans arrêt reprise, tournée, les textures modifiées mais le dessin, le tour, filé sans fin. Et pour cette fois, aussi, la farce n’en est pas – Kawabata & Co. ne recourent à aucun calembour, pour faire sauter la trop rationnelle scrutation, captiver et délier l’écoute. Le son seul attrape. Les brins de la chanson, donc, tressés, grossis, tendus puis relâchés, la trame sur le simple motif. Le montage de la pochette, même – les visages de ces modernes d’Osaka collées sur une antique photo d’assemblée villageoise – ne fait pas blague. Ou alors le bizarre de cet humour convainc tout de suite, persuade qu’en effet, ils s’y sont transmués. Le prologue se prolonge – et puis les timbres, les lignes, les instruments, l’électricité, se lâchent en espace libre. Cris doux de voix et de guitares, filés, de claviers – doux mais débordants, intenses, densifiés. Le paysage nous happe – nous projette en pleins cieux sauvages. 40’40” – et le cycle nous relâche en plein dans cet air clarifié, dé-saturé ; le son chargé retombe en contrebas, précipité. (Tout juste une brume, rosée de gratte acoustique, un filament de synthé qui cercle encore, élastique). Sur le CD, certes, il y a une autre question, et une plage explicite – Bois-tu de la bière et puis comme dans leur nom : l’ACIDE. Ils n’y sont pas pour rien, d’accord. Mais on reste imprégnés de ce premier monde évoqué, la Mariée (ou Fiancée), les brillants sur la tête dont le nombre, à mesure des couplets, fond, s’évapore. Cette musique là aussi – ce n’est pas toujours, chez eux, mais celle-là, oui – s’orne en se dépouillant d’une plénitude, après la longue montée, se défaisant des prétextes. Il est beau que ce coup-ci, encore, ils n’y collent ni coda ni coryphée burlesque.
note Publiée le mercredi 14 novembre 2018
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Évidemment/Même si/Mais y'a pas de hasard, hein

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Mais uniquement dans les moments les plus psyché/pas prog de celui-là, alors
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- Alfred le Pingouin › Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin
A quand Pink Lady Lemonade? Parce que hein, les piouuuuuuuuuuuu qu'on dirait la télé de Jamy dans C'est pas Sorcier, et les riffs boiteux et touchants à la fois.
- Note donnée au disque :