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Charlene Darling › Finnish Eyes

téléchargement • 8 titres • 17:21 min

  • 1Pauvrevieillemadame1:35
  • 2Mamido3:21
  • 3La fille drague le vieux (avec Oso el Roto)4:04
  • 4Judy oh2:15
  • 5Verynice (avec Nina K.)0:52
  • 6Forcing spring2:18
  • 7And the ghost0:58
  • 8Finnish eyes (de et avec Nina K.)1:39

informations

Non renseigné. Manifestement enregistré chez elle. Au magnétophone, quatre, deux, une piste, que sais-je ? Au dictaphone ? (Je ne crois pas mais en ces lieux il ne faut jurer de rien).

Visuel réalisé par ("le légendaire") Jolly Seb. L'intégralité du disque est en écoute sur les pages bandcamp et freemusicarchive.org de l'artiste (voir liens ci-contre). Le disque - EP ? Démo ? - disponible en téléchargement libre sur le site du label Los Emes del Oso et sur freemusicarchive.org, est d’abord sorti (à priori en 2008) sous la forme d’un CDr initialement autoproduit « à presque dix exemplaires ».

line up

Charlene Darling

Musiciens additionnels : Oso el Roto (sur 1, 3, 5, 6 et 8), Nina K. (sur 1, 3, 5, 6 et 8)

chronique

L’effet "mais c’est quoi ce truc ?". C’est une voix de vieille. Qui répète un zéro neuf en boucle. Qui a l’air de peiner avec on ne sait quel service en ligne, après-vente ou affilié. L’effet lo-fi : si vous êtes un esthète chiant – ou simplement, ça peut se comprendre, si vous n’aimez pas "ces trucs" – il y a de fortes chances que vous vous enfuyez en haussant ou en pestant pour ne plus ne jamais y revenir. Quand la mamie s'arrête de parler, ça fait une sorte de bruit parasite électronique, synchronisé sur la fréquence du bip d’attente, sûrement – qu’on n’entend pas, d’ailleurs, lui, seulement ces ploploploplops.

Ayant ce genre de curiosité pour les drôles de bidules qui ne présentent pour autant pas "excentrique pour la galerie"... Eh bien je suis resté. Et ma question suivante fut "mais c’est qui cette fille ?". Celle sur la photo, ligotée en collégienne ? Musicienne amatrice dans toute la splendeur du mot, en tout cas. C’est à dire : pour le plaisir, par goût – sans chercher, n’en doutons pas à complaire aux platitudes de celui qui se décrète "bon" ; mais j’ai l’impression, aussi : sans chercher à faire grincer par souci seul ou principal de la provoc. Charlene Darling joue de la batterie dans ce groupe déjà bien hors-cadre qui s’appelle La Ligne Claire – tapeurs de grooves à l’obtus-aigus-impossible, rythmes dérapants-déconnants mais bien réjouissants une fois qu’on s’est fait à l’angle pas fixé de l’assise. Ailleurs, Charlene s’appelle Charlotte et se dit "apprentie guitare". Ici, en solo, il y a surtout des claviers, sûrement souvent de ceux qu’on dit "jouets". Des boucles de sa voix qui font des tours voilés, faussés comme l’axe d’une roue de vélo qui a vécu plutôt que faux au sens où ça gênerait, où ça compterait pour erreur.

Il y une drôle d’atmosphère, aussi. Elle a le timbre parfois bien enfantin – raccord avec cette image à l’ambiance "Gabrielle Wittkop nous a concocté un powerpoint" ; si ce n’est pire personnage (parce qu’au vrai je l’aime plutôt, sa littérature, à celle-là) ; et ça ne s’arrange pas avec "La fille drague le vieux" – qui est exactement ce qu’annonce le titre (avec une certaine Nina K., qui joue peut-être la gamine en question ; et Oso el Roto, le type qui tient ce très étrange label en ligne, où "ça sort", en espagnol douteux : "ay ay ay, mi prostate me hace mal"… euh, ah ah ah, hum)… "Vous êtes comme mon grand-père mais en beaucoup plus mignon"… Hum (bis). Je gage que cet humour là ne va pas chatouiller tout le monde dans les bonnes zones. C’est trouble, OK. Un peu flou aussi dans la définition. Pas clair – mal éclairé. "Mal"... C’est relatif d’ailleurs, discutable : tout dépend de l’effet recherché. Mais en fait tout ça – la leçon de piano-débutant rebidouillée de Mamido, les chants de sirènes basse-tension de Judy Oh ou Finnish Eyes, les détails – si ! – qu’on entend qu’au casque – si, mais si – bouts de voix enfouies de la même (?) ancêtre qu’au début ou d’une gamine véritable, ça n’est pas tellement, pas vraiment glauque. Pas du Costes en jupe, finalement.

C’est un intriguant montage, certes, du fagoté au brin de chanvre à poil rêche. Mais ça vous a son charme pas du tout idiot, pas foutaise sur l’éternel féminin, surtout. C’est plus chambre que cave, au fond. Ça fait résonance de pièce habitée – plutôt matte, oui, courte. Sorte de flottement spectral qui ne vous fait pas risette mais qui ne fait pas de manières. J’aime bien ce côté parfaitement indépendant, détaché de tout souci de rendre la chose vendable, conforme – ce disque là ne s’est apparemment jamais trouvé autrement que sous la forme d’un téléchargement (à quelques CDr près, comem dit dans les remarques) ; et ses autres n’ont de toute évidence jamais été tirés qu’à trop peu d’exemplaires – et son cédés si vous voulez acheter à des prix bien trop bas – pour qu’on puisse soupçonner que ça s’appelle un commerce, une carrière… La musique de toute façon, quand c’est joué comme ça, ça ne s’obsède sûrement pas de rentrer dans ses frais. "Ça" a mieux, ou autre chose à faire. Mais "ça" quoi ? Et à faire quoi ? Je ne sais pas mais vraiment ça me plaît bien. Ça me convient que rien ici n’ait l’air d’essayer de me convaincre. J’aime la franche singularité d'expression de ces pistes courtes – et leur meilleurs tour : de ne pas révéler ce que ça, si ça veut dire ; ne pas dire ce que ça, si ça exprime, justement. (Ça peut me parler volontiers, ce genre de jeux plus finauds qu'ils en ont d'abord l'air). Je préfère ce sourire bien planqué – mais si ça se trouve elle n’est pas trop le genre à tirer la gueule, hein ; qu’est-ce que j’en sais… Bref : je préfère ça de toute façon à un quelconque rictus de convenance.

Je ne sais toujours pas "ce que c’est". Je le remets assez souvent, ces soirs. J’ai parfois l’impression d’entendre une sorte de bout de jardinet sauvage qui pousserait oublié là par Klimperei ou des gens comme ça ; où elle s'amuserait à essayer des trucs avec des boutures tranchées aux dents et des produits en guise d'engrais, à base de colle ou plus insolite encore. Dans une sorte de coin de courette, même. Je le vois de sa fenêtre, tiens, presque. J’entends causer les voisins. On s’en fout. Ça semble un peu promiscuiteux, Montreuil, d'ici – libre à ceux derrière la paroi de trouver que ça sonne un rien pervers. Charlene, tu veux bien me rechanter Judy ? J’ai quand même cru saisir un truc louche dans la rime.

note       Publiée le samedi 4 octobre 2014

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Merde, Dio avait défriché le champ de coke, mais Libé a carrément répandu le glyphosate chilenos. https://next.liberation.fr/musique/.... Prochaine étape Klari chie hors de ses gogues et heiro récolte la vermine.