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Klaus Schulze › Mirage 1977

  • 1977 • Island 1977 LP Island 9461 • 1 LP 33 tours

cd • 2 titres • 57:31 min

  • 1Velvet Voyage 28:16
  • 2Crystal Lake 29:15

informations

Enregistré en Janvier 1977 à Hambühren et Frankfurt

chronique

Mirage! Ouf je relis cette première chronique et je me dits que je m’en suis débarrassé… comme un Mirage. Et pourtant, si vous saviez comment je m’en mords les oreilles. Un ami Internet m’a fait remarqué que j’avais loupé cette chronique et que l’édition SVP de Mirage était plus froide, en plus d’y avait des erreurs au niveau mixage ainsi que des ‘‘tics et clics’’ harassants en ouverture de Velvet Voyage. Bref que j’aurais intérêt à réécouter cet album avec une autre édition pour reconstruire une chronique qui rendrait justice à Mirage. L’écoute de Big in Japan m’a plongé dans les terres rêveuses de Crystal Lake et par le fait même m’a amené à ré-écouter la version album qu’un ami m’a fait gracieusement parvenir et je dois admettre que j’ai carrément manqué le …Mirage!
Velvet Voyage est un long voyage synthétisé où Schulze juxtapose ses strates de synthé sur un lent développement musical où le tempo voit subtilement un rythme sinueux. L’effet de solitude est accablant. Nous sommes en pleine implosion planante, qui bouge finement sur des mouvements incertains, donnant une lourdeur conflictuelle. Un synthé aux multiples souffles de brume en ouvre les premières lignes. Nous pénétrons dans un bel environnement spectral avec des lamentations de sirènes aux chants difformes qui circulent parmi de dramatiques effets des Farfisa. Des nappes de clavier flottent dans une belle ambiance orchestrale alors que de fines oscillations font avancer le rythme flottant de Velvet Voyage qui présente, je dois admettre, une superbe intro onirique. Une intro qui devient plus caustique et irisée un peu après la 5ième minute avec une curieuse chorale qui y va de chants hachurés avant que Velvet Voyage ne reprenne ses droits d’ambiant cosmique avec de superbes couches de synthés qui se meuvent comme des ombres flottantes dans une faune aux lamentations psalmodiées. Sonnant comme des violons chimériques, les couches de synthé planent sur une belle ligne de basse vaporeuse aux sourdes implosions, alors que les bruits hétéroclites d’un cosmos étranger surgissent pour guider Velvet Voyage vers un doux dandinement séquencé. Des séquences cristallines qui scintillent et brillent plus qu’elles ne pulsent, nous guidant ainsi vers une 2ième partie hypnotique emplie de superbes solos de synthé qui chantent sous les impulsions d’une basse juste assez éveillée pour nourrir ce délicat rythme rêvasseur.
Des séquences de verre alternent et sautillent avec une fragilité innocente en ouverture de Crystal Lake, mon premier véritable coup de cœur musical pour Schulze. C’est un superbe mouvement séquentiel hypnotique et minimalisme qui est joint par une autre ligne séquentielle, au dandinement plus fluide, qui danse comme les anges passent sur une délicate structure cristalline. Un fluide mouvement séquentiel aux tonalités de multiples clochettes dessine cet horizon sonore aux notes de cristal. Des couches synthétisées aux intonations variables épousent ce mouvement de carrousel cristallin qui rayonne dans un crescendo croissant où les bourdonnements de synthé planent au dessus de ce maelström à notes autant aigues que basses. Minimalisme, circulaire et accrocheur le mouvement devient plus dramatique en 2ième portion mue par des élans d’une ligne de basse mordante qui donnent un effet ondulant aux lourdes impulsions animant ce lent fleuve tranquille. Solitaire, un synthé accroche son souffle sur ce fond de basse. De fines notes percent le silence de cristal et se nourrissent de leurs échos, propulsant le mouvement en une tornade synthétisé un peu similaire à celui de Velvet Voyage pour vriller de leurs résonances et flotter de ses solos symphoniques. Un titre sublime qui, malgré ses longueurs (phénomène inhérent aux œuvres minimalistes), est un pur classique de l’ère primaire de Schulze et dont ce mouvement séquentiel nourrira bien d’autres œuvres de MÉ contemporaine.
Ce qu’il y a de plus bénéfique dans l’écoute et l’analyse de Big in Japan aura été le désir renouvelé de réentendre Mirage, ainsi que d’autres vieilles œuvres de Schulze, avec une toute nouvelle approche. J’avais à peine fait un lien entre les mouvances séquentielles de Velvet Voyage et Crystal Lake. C’est peu dire. En fait j’y ai redécouvert un superbe album aux subtiles nuances et progressions séquencées qui sont toujours noyé dans le rêve ou le cristal. Donc faute avouée à moitié pardonnée, je recote Mirage et lui fout un 6 boules, car c’est bel et bien un chef d’œuvre! Mais, un petit conseil, tenter de trouver l’édition Island ou Thunderbolt. Il en circule à des prix très abordables sur eBay.

note       Publiée le mercredi 13 juillet 2011

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Valsturm Envoyez un message privé àValsturm

"un dimanche calme et posé " : c'est exactement ça. Un Dimanche digne de ce nom.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Cet album, cité dans l'ouvrage de Jean-Yves Leloup "Ambient Music" (Le Mot et le Reste), est parfait pour un dimanche calme et posé

dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Par contre, parole de noob, le début de Velvet Voyage m'a beaucoup fait penser à Echoes (et non pas Atom Heart Mother, ou bien les deux ensemble)

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Tu peux poursuivre avec Body Love 2, c'est une splendeur.

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dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Je découvre Schulze avec cet album. C'est beau