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Klaus Schulze › La Vie Electronique 1

  • 2010 • Spv SPV 306522 3CD - REV 108 • 3 CD digipack

cd • 14 titres • 234:29 min

  • 1CD1 78:58
  • 21 I was Dreaming I was Awake and then I Woke Up and Found Myself Asleep 24:51 (70/71)
  • 32 The Real McCoy 12:54 (68/71)
  • 43 Tempus Fugit 26:24 (68/71)
  • 54 Dynamo 14:19 (70/71)
  • 65 Interview 1970 00:24
  • 7CD2 78:11
  • 81 Traumraum 31:36 (70)
  • 92 Study for Brian Eno 07:20 (70/71)
  • 103 Cyborgs Traum 39:15 (72)
  • 11CD3 77:20
  • 121 Die Kunst, Hundert Jahre alt zu Werden 64:09 (71/72)
  • 132 Study for Terry Riley 05:08 (71/72)
  • 143 Les Jockeys Camouflés 08:03 (72)

informations

Composé,joué et enregistré à Berlin entre 1968 et 1972 par Klaus Schulze

chronique

J’ai reçu des courriels me demandant quand et/ou si je chroniquerai cette longue saga autant musicale que conceptuelle qu’est La Vie Electronique (LVE) de Klaus Schulze. Je suis resté silencieux, et pour causes! Lorsque l’envie de respecter ma parole, écrite dans la chronique ; The Ultimate Edition CD1 à CD 5, m’a rattrapée, j’ai entendu dire (avec raison) que SPV avait fait faillite. Donc pourquoi faire une chronique qui serait incomplète, tout comme cette édition de SPV? Dernièrement, de nouveaux développements se sont produits et MIG reprenait la production et la distribution des LVE. Les volumes 5 et 6 sont sur le marché et devraient me parvenir sous peu après achat sur eBay. Donc, voici la suite de mes 2 chroniques sur The Ultimate Edition de Klaus Schulze, car LVE n’est ni plus ni moins un remixage de cette méga-collection depuis longtemps discontinuée qui comprenait les coffrets Silver Edition (10cd) paru en 1993, Historic Edition (10cd) paru en 1995 et Jubilee Edition (25cd) paru en 1997. The Ultimate Edition (2000) englobait toutes ces collections avec l’ajout de 5 cd supplémentaires.
Donc, si vous possédez The Ultimate Edition, je ne crois pas que cette nouvelle collection de Klaus Schulze vous soit destinée. Bah! Il y aurait un repiquage (remixage) sonore. En réalité, il s’agit plutôt d’un nouveau mastering où les sonorités sont égalisées et où les basses et les aigues sont mieux découpées que sur The Ultimate Edition. Ce n’est pas mon constat, mais celui d’amis qui se sont laissé tenter par La Vie Électronique 1, à cause d’un titre inédit; I was Dreaming I was Awake and then I Woke Up and Found Myself Asleep. Ne possédant pas The Ultimate Edition, je me suis jeté devant cette nouvelle réédition que je trouve plus intéressante parce que chaque coffret de 3 cd est par ordre chronologique, au lieu d’être éparpillé dans les 40 années de musique et sonorités que Schulze laisse en héritage depuis 1970. La Vie Électronique 1s’étend à partir de 1968 jusqu’à 1972, soit les années précédant Irrlicht. Mais comment décortiqué et analysé toute cette profondeur sonore des années 70 en 2010? Soit après plus de 40 ans d’évolution tant technique que sonore dans le merveilleux monde de la ‘’zizique’’! C’est le défi de cette chronique et de celles qui suivront à propos des LVE. Je tenterai, tant bien que mal, de bien situer les phases et contextes, afin de mieux rendre l’œuvre de Schulze égale à son génie créateur et ses rudimentaires équipements qui ont évolués au fil des années, en concordance avec les LVE.
I was Dreaming I was Awake and then I Woke Up and Found Myself Asleep ouvre cette grande fresque musicale exactement comme Irrlicht fut créé; soit à partir de sonorités d’orgues triturées et rafistolées comme seul Schulze pouvait réaliser bien avant les premiers balbutiements de la MÉ. Un titre planant, aux lentes oscillations qui déboulent dans un néant caustique où les sonorités amplifiées et moulées en boucles percutent une imagination illimitée. La dernière partie nous transporte au-delà des frontières planantes avec de fines percussions que Schulze manipule délicatement, à l’ombre des lourdes nappes d’un orgue planant qui se déroulent comme une marche funèbre pour zombies mal adaptés. The Real McCoy épouse une douce sonorité ecclésiastique avec un Farfisa, ou un vieux Teisco, aux ondulations sobres qui serpentent parmi des chuchotements incertains, instaurant un étrange climat de paranoïa, et de faibles tambourinements de Tablas. Plus vibrant, et totalement hypnotique, Tempus Fugit nous fait découvrir le solitarisme de Schulze qui bien souvent était seul dans sa petite chambre avec son vieil orgue, des bongos, son enregistreur Telefunken et autres équipements électroniques de fabrications domestiques, à errer ses pensées avec une étonnante mélancolie pour un jeune de son âge. Ici, le son est ambiant, avec de fines modulations qui traversent un lourd champ magnétique où de limpides accords d’orgues s’entremêlent à des sinuosités décapantes pour une époque aussi reculée. Plus éclectique et rythmique, avec ses percussions qui déboulent en boucles, Dynamo fait figure d’un bon vieux rock cosmique avec une orgue sombre et méphistophélique qui hante en symbiose la cadence des percussions. Je vous ferai grâce d’Interview qui est le 2ième bonus de ce coffret! Expérimental à souhait, avec une légère influence Pink Floydienne, Traumraum est proposé en 4 temps avec une approche rythmique bien arquée pour l’époque. C’est planant, Schulzien et truffé de sonorités déjà exploratoires pour une période si lointaine. Study for Brian Eno est un superbe titre ambiant, plein d’émotion et de strates mouvantes qui planent et se juxtaposent avec une richesse planante et psychédélique qui déteindra sur les premières inspirations de Black Dance et du Dream sur Zeit et Atem. Un très beau titre où l’on perçoit les horizons pas si lointains dans les œuvres de Schulze. Écrite en 1972, Cyborgs Traum pourrait sans doute être aux origines de Cyborg car on y entend toute les caustiques et spectrales subtilités, tant cadencées qu’atmosphériques, qui règnent sur ce difficile album double, et ce en même pas 40 minutes. Les avis peuvent être partagés; moi j’ai bien apprécié Cyborg…mais sur le très tard. Mais ceux qui le trouvaient trop long vont se régaler de cette version écourtée.
Die Kunst, Hundert Jahre alt zu Werden est vraiment un titre étonnant avec ses percussions démentes qui frappent une mesure disproportionnée par la lenteur des oscillations d’orgue. Un titre ravageur où le rythme est sans cesse bourdonnant sous de lourdes réverbérations hachurées et de lentes oscillations bouclées d’un orgue aux effluves du Moyen Orient que Schulze fait vibrer de toutes ses cordes. Si la 1ière moitié est débordante de rythmes débridées par une batterie explosive, l’approche rythmique de la 2ième partie repose sur les boucles oscillatoires du Farfisa qui s’entremêlent aux caustiques réverbérations, créant un univers cadencé parallèle, mais sans le relief d’une batterie. Un long titre très éclectique qui démontre tout le travail d’un génie de la créativité sonore, mais qui demande une bonne ouverture d’esprit et d’écoute afin de mieux l’aborder. Study for Terry Riley est une explosive chevauchée rythmique minimalisme hyper active où l’orgue et ses variations est la pièce dominante. Bongos déchainés et premières apparitions d’un synthé analogue, Les Jockeys Camouflés est l’anthologie idéale du rythme sur des élans cosmiques. Le paradoxe poétique ou la dualité des perceptions astrales de Schulze qui s’étalent sur un synthé très cosmique et aux élucubrations analogues des années 70 sur des tam-tams débridés. Ceux qui ont aimé Black Dance en redemanderont encore!
La Vie Électronique 1démontre que Schulze maîtrisait autant les rythmes que les atmosphères à sa période initiale. À ce niveau, je dirais qu’Irrlicht et Cyborg sont moins représentatif des habitudes de percussionnistes qui habitaient Schulze dans sa période primaire. Présenté dans son contexte conceptuel chronologique, LVE 1 est un vrai délice sonore où l’on constate tout l’ingéniosité qui habitait l’énorme créativité et, surtout, l’audace de Klaus Schulze qui fait des merveilles avec un Farfisa et un enregistreur de table Telefunken. Un beau petit coffret avec un tout gentil livret et des photos inédites qui nous montrent un Schulze juvénile…tout le contraire d’une étonnante maturité musicale. Avis aux intéressés; les discontinués de SPV traînent à très bon prix sur eBay!

note       Publiée le samedi 17 juillet 2010

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Putain Klaus Schulze quoi, ça fait tellement d'année que j'écoute inlassablement sa musique, je suis totalement sous le choc !

    Note donnée au disque :       
    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    J'ai le CD 1 sur un double vinyle. La suite me manque du coup. Moins emballé par Tempus Fugit.

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Un premier volume tout à fait fabuleux, c'est fou ce que Klaus Schulze était capable de faire avec les moyens de l'époque, quelle folie sonore ! plus de 3 heures de bonheur !

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    snooky Envoyez un message privé àsnooky

    Riche idée que d'avoir réédité ces anciens morceaux initialement parus sur Ultimate Edition et Contemporary Works que tout le n'a pas le privilège de posséder(c'est mon cas).Et la chronologie est un avantage, et pas des moindres.Ce LVE1 auraimonde t été composé, apparemment, bien avant Irrlicht et Cyborg.Et comme les albums sus nommés, LVE1 en possède toute la substance et la difficulté d'accès également.Cela dit, quarante ans se sont écoulés et pas mal de choses ont changées.Mais pour moi, Irrlicht ou Cyborg, deux pièces maîtresses de l'œuvre de Schulze n'ont pas foncièrement vieillies( dans l'esprit du moins). Le premier CD glisse tout seul.La musique y est lente, solennelle, mystique voire religieuse( la sublime première partie de Tempus fugit, la beauté de The Real Mc Coy), émotionnelle(déjà), à l'image de Cyborg. Le deuxième Cd lui, est pour moi, le plus difficile.La suite Traum Ram va bien plus loin qu'avait été déjà le très expérimental Irrlicht.Et j'ai un peu de mal, je l'avoue.Il faut que je réécoute. Le troisième CD lui, est celui de la découverte, où Schulze triture allégrement les sons pour y faire des trouvailles et exprimer son énergie créatrice avec force et puissance dans la longue suite(64mn)"Die Kunst...."dont la partie 7 et 8 évoque irrésistiblement Irrlicht."Study for Terry Riley est franchement une petite merveille et Les jockeys camouflés nous renvoient à Black Dance.Géant déjà !

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Un satisfecit à Phaedream pour l'attaque de la série "La vie électronique", plus que cinq volumes à chroniquer pour rattraper le rythme des sorties sans compter les vol.7 et 8 qui vont sortir à la fin du mois pour le premier et fin août pour le second. Quand on voit le matériel plus que rudimentaire utilisé sur ce volume et les mondes qu'il arrive à créer avec, on ne peut être qu'admiratif devant la première phase de la carrière du berlinois et la chronique décortique tout ça avec les mots adéquats et le petit plus concernant la syntaxe et l'orthographe expérimentales.