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Klaus Schulze › Audentity

11 titres - 154:19 min

  • CD 1 74:25
  • Cellistica| 24:31
  • Spielglocken| 21:24
  • Sebastian im Traum| 28:21
  • CD 2 79:54
  • Tango-Saty| 5:47
  • Amourage| 10:37
  • Opheylissem| 5:11
  • Gem| 11:41 Bonus track
  • Tiptoe on the Misty Mountain Tops| 14:43 (Bonus track)
  • Sink or Swim| 10:02 (Bonus track)
  • At the angle of an Angel| 15:44 (Bonus track)
  • Of White Nights| 6:00 (Bonus track)

informations

Enregistré durant l'hiver 82/83 à Hambühren

line up

Klaus Schulze (claviers, ordinateurs, glockenspiel & sonorités programmées de Rainer Bloss), Michael Shrieve (Percussion), Rainer Bloss: Keyboards & glockenspiel Wolfgang Tiepold: Violoncelle

chronique

  • musique Électronique progressive

Voilà un album que j’ai eu de la difficulté à apprivoiser et dont la chronique fut difficile à accoucher. Pas parce qu’il n’est pas bon, mais parce qu’il est différent. Tranquillement Klaus Schulze nous amène dans son univers de fééries numérique qu’il tapisse de tonalités digitales avec des riffs de synthé qui marinent dans des tonalités de glockenspiel et des envolés orchestraux qui nous conduirons vers ses opéras. Audentity est un double album de ce qu’il y a des plus éclectiques où l’on sent nettement la coupure de Schulze par rapport à ses œuvres introductives. Et à l’époque je me demandais où la ligne du fanatisme s’arrêtait tellement nous étions loin des œuvres aussi profondes et flottantes que Mirage, Blackdance ou Body Love. Mais avec les années de découvertes musicales subséquentes à Audentity, force est d’admettre que cet album est précurseur et qu’il a ouvert une brèche dans l’univers toujours effervescent de la MÉ contemporaine. Cette nouvelle édition de Revisited Records, toujours présenté dans un très beau coffret digipack avec en prime un beau livret et près de 50 minutes de nouvelle musique, accentue la perception d’un univers très froid et métallique que l’on pouvait avoir d’Audentity.
À l’époque je n’avais aucune difficulté à apprivoiser le CD 1 et le long intro bigarrée de Cellistica où les sons voltigent dans une indiscipline de grandes improvisations de Klaus Schulze. Le moule prend tranquillement forme avec des riffs échoïques qui valsent maladroitement sur les cordes d’un violoncelle songeur. Géniales et punchées, les pulsations et percussions s’ajoutent pour soutenir cette symbiose alambiquée qui suit une étonnante tangente harmonique qui connaîtra un savoureux dénouement vers la finale. Entretemps c’est un rythme amadoué qui palpite sur les charmes du violoncelle de Wolfgang Tiepold. C’est minimaliste et hypnotique avec des variances dans les harmonies mais pas dans la forme. C’est un très beau titre qui demande plus d’une écoute car l’ingéniosité de Schulze pour structurer l’instructurable est aussi étonnante que charmante avec cet étonnant vers d’oreille aux saveurs arabiques qui survit à cette longue tirade musicale et qui meublera les rythmes et passages entraînants qui vont dessiner les structures musicales de la tournée Européenne de 1983. Spielglocken est mon titre préféré. C’est comme entendre du vieux Schulze analogue avec la technologie de cette époque. Le rythme est doux et dessiné dans un superbe jeu de glockenspiels qui scintillent sur de fines pulsations hypnotiques alors que les harmonies sont fantomatiques avec un synthé aux saveurs analogues. C’est un superbe titre qui servira aussi de rempart à sa tournée. Sebastian im Traum maintenant! Je sais, c’est une des pièces préférées de plusieurs fans de Schulze et je n’ai jamais compris pourquoi. Ce sont 30 minutes de délire froid. Une ode psychédélique digitale dont je n’ai jamais saisi les paramètres, encore moins sa définition. Certes il y a une superbe mélodie aux notes carillonnées, comme Freeze, qui flotte dans cette anarchie des accords. Elle part et revient avec douceur, mais sur des segments courts et qui s’espacent graduellement. Encore aujourd’hui je cherche à comprendre l’engouement, l’intérêt derrière ce titre. J’aime Schulze, et je crois que vous le savez, mais je n’ai jamais été capable de passer les émotions de Sebastian im Traum.
Tango-Saty part le CD 2 et semble sortir des sessions de Dig It, tant la sonorité et les rythmes s’y rattachent tout comme dans Opheylissem. Avant d’atteindre les douceurs d’Amourage, il faut se taper son intro. Mais une fois la minute passée, nous sommes subjugués par l’appel des synthés qui réveillent les chaleurs de Body Love et Mirage. Le prix de la beauté quoi! La pièce boni, Gem, est un titre divisé en 5 segments qui a servi de base pour écrire la trame sonore de Next of Kin, film d’horreur Australien qui a gagné le grand prix du Festival du film de Paris en 1983. L’intro est un long bourdonnement puissant où des striures difformes se grippent en une sonorité lugubre. Une atmosphère qui colle avec le réalisme d’un film d’horreur, quoique un peu long. Tiptoe on the Misty Mountain Tops explose avec une vieille sonorité et une séquence bouclée. Un titre galopant où l’éclectique croise le génie authentique de Schulze dans un tourbillon sonore aux époques éparses. Un superbe titre mouvementé qui capte l’intérêt auditif sur des modulations et des variances que seul Schulze peut décoincer sur des rythmes minimalismes. Du grand Schulze qui continue ces rythmes sautillants jusqu’à la finale de Of White Nights
Audentity est un petit chef d’œuvre. Et je sais, je sais, je sais; il y en a qui vont dire que je n’ai aucune crédibilité lorsque que je parle de Schulze. Ils ont sans doute raison. Mais croyez moi sur un fait, si la musique digitale a mis peu de temps à rejoindre une uniformité avec l’analogue c’est bien grâce à des génies comme Klaus Schulze qui a su comment adapter cette percée technologique à ses structures et non l’inverse. Et je connais plusieurs chrétiens, dont moi, qui ont levés l’oreille sur cet œuvre pour revenir repentant après avoir entendu ses intonations ailleurs, comme sur du Depeche Mode entre autres. Encore aujourd’hui, Sebastian im Traum ne passe pas. Mais le reste coule avec un plaisir démesuré. Car l’écoute active sur un bon système de son, avec du bon volume, est infernale pour les voisins mais jouissif pour l’auditeur. Je vous en souhaite autant avec cette superbe réédition et son beau livret qui contient des potins sur les habitudes de Stomu Yamashta!

note       Publiée le vendredi 16 février 2007

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    Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

    Babel et Angst valent le coup dans la suite proche.

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    ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

    perso je le trouve cool , mais je m'arrête à celui là dans la discographie de Mr Schulze , peut être le passage de l'analogique au numérique peut déranger aussi , le son est quand même différent dans la période 80ies.

    Message édité le 22-08-2022 à 18:39 par ProgPsychIndus

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    Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

    Bon sang c'est quand même incroyable de se dire que Schulze a laissé de côté un paquet de pistes incroyables dans les 70s, mais n'a pas été capables de tailler dans le gras de celui-ci ! C'est bien simple, il n'y a rien à sauver sur le premier LP. La 3è face est la seule vraiment réussie, la dernière piste se perdant dans des expérimentations laborieuses. Le pire album de Schulze sur les deux premières décennies sans aucun doute.

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Pas l'album de KS le plus facile d'accès mais un de ceux que je préfère au final. A la croisée entre musique électronique et musique contemporaine.

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    synluk Envoyez un message privé àsynluk

    Je suis d'accord c'est un double album qui semble difficile a la première approche mais qui au fil du temps se laisse apprécier. Klaus Schulze lui-même disant a propos de ces nouveaux albums " ils déplaisent aux fans de la première heure, qui préfèrent toujours ce que je faisais avant, mais dix ans après ce sont les mêmes qui ne jurent que par l'album qu'ils ont détesté ou peu apprécié sur l'instant " Il en va toujours ainsi avec l'œuvre du Maitre...

    tiré de mes souvenirs sur la lecture de l'ouvrage de Dominique Roux ( A.I.C 2002) " Klaus Schulze, un saut dans l'inconnu... "