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Glenn Branca › Symphony No. 3 (Gloria): Music for the First 127 Intervals of the Harmonic Series

cd • 3 titres • 45:32 min

  • 1First Movement22:19
  • 2Second Movement18:11
  • 3Third Movement5:02

informations

Brooklyn Academy of Music, New York City, USA, 16 janvier 1983

line up

Craig Bromberg (guitare maillet), Barbara Ess (guitare maillet), Michael Gira (guitare maillet), Jeffrey Glenn (basse), Greg Letson (claviers), Thurston Moore (guitare maillet), Lee Ranaldo (guitare maillet), Stephan Wischerth (batterie), Margaret Dewys (guitare maillet), Amanda Linn (guitare maillet), Arleen Schloss (guitare maillet), Dan Witz (guitare maillet)

chronique

  • avant garde > microtonal

Il y a quelque chose de monumental dans la musique de Glenn Branca. Un dénominateur commun à toute l'oeuvre du guitariste. Mais sa facette la plus inquiétante est peut-être illustrée ici, avec le plus de panache et de splendeur. Quelque chose est en train de s'ourdir, c'est évident... Ces impalpables vibrations organiques s'approchent de nous une fois encore, et leur présence rend l'atmosphère si lourde. On retrouve cette approche minimaliste familière qui, de LaMonte Young à Terry Riley, a fait depuis bien des disciples. On trouverait presque un aspect ambient à la musique de cette troisième symphonie, surtout dans les premiers deux tiers de son premier mouvement, finalement pas loin de Brian Eno dans ses développements les plus élastiques, voire Gavin Bryars (conferatur les profondes résonances du troisième mouvement)... Mais l'anglais ne maîtrise pas la texture comme l'américain. Pour ce nouveau gros oeuvre, Glenn Branca s'est avant tout focalisé sur l'harmonique. Depuis longtemps adepte d'un accordage particulier qu'il fût alors le seul à employer, le système qu'il a ainsi mis en place lui permet de déterminer et de produire des tonalités bien spécifiques, en corrélation directe avec les intervalles des sept première octaves des séries harmoniques. Comme l'indique l'énoncé de "Gloria", c'est l'exploration de ces 127 intervalles qui définit le corps même de cette troisième symphonie. Ça, c'est pour le théorique, mais en pratique, l'ambiance qui s'en dégage possède la force irrésistible d'un orchestre de cors et de trombones qui résonnent à tue-tête. Un appel aussi sourd qu'épouvantable, craquelant sur lui-même comme le ciel qui se déchire. L'assise métronomique de la batterie est toujours bien présente, mais s'exprime ici avec plus de retenue ; elle intervient tard sur le premier mouvement, en guise de conclusion, et sa participation au second mouvement s'avère être beaucoup plus nuancée. Une certaine idée de la fatalité et de la résignation qui l'accompagne filtrent à travers cet enregistrement en concert. Par sa permanente tendance à l'abstraction, il s'agit là sans aucun doute de la plus contemporaine de ses symphonies rock.

note       Publiée le vendredi 2 septembre 2005

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Ah merci Nicola, c'est top ça !

nicola Envoyez un message privé ànicola

Si la construction des gammes (à 5 notes, à 12 notes, à 41 notes ou plus) et leurs contraintes (respect des quintes ou non, des octaves ou non, de la transposition ou non, etc) en intéresse certains, c’est par là (attention, c’est très mathématique).

Note donnée au disque :       
Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

@(N°6) Ta question du pourquoi on aime ce genre de son est vraiment intéressante. Personnellement, j'y vois 2 réponses qui se complètent. Tout d'abord, ces échelles pythagoriciennes ont été formulées par Pythdagore qui y voyait les sons les plus plaisants à l'oreille. Aussi, le sentiment de plénitude qui se dégage de la fin de diamond sea de Sonic youth ou d'harmonie du soir de Chatham pourrait venir de là. Ensuite, peut-être qu'à la manière de Nietzsche qui va chercher son inspiration chez les presocratiques pour proposer de l'inédit, le fait d'aller chercher dans les musiques anciennes pour dépasser les canons occidentaux fait peut-être vibrer en nous des souvenirs d'un autre âge (paie ta théorie new age!). Moi non plus je ne suis pas musicologue, il se trouve juste que j'ai choppé un album de Rhys Chatham qui s'appelle Pythagorean Dream. Ce titre m'intriguait... En gros, j'ai le syndrome du mec qui a lu un livre et qui veut absolument en parler dans n'importe quelle discussion.

Message édité le 13-01-2022 à 14:37 par Giboulou

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Après la question est, surtout pour un absolu non-musicologue comme moi, pourquoi est-ce qu'on est particulièrement sensible (ou pas) à justement ce genre de micro-tonalités (ou bien tout autrement, les quarts de ton orientaux par exemple). Que les mecs de Sonic Youth soient sur les trois première symphonies c'est cohérent avec le fait que justement, j'ai été tout aussi sensible de suite au son particulier de ce groupe. Pas étonnant que ça soit des sorte de clavecins en fait, c'est le Branca qui me fait le plus penser à Charlemagne (non, l'autre) et son Strumming pour clavecins justement, à certains moments.

Message édité le 13-01-2022 à 14:18 par (N°6)

Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

@dioneo Ce qui est remarquable avec Branca et Chatham, c'est qu'ils étaient obsédés (surtout Rhys) par la micro tonalité et l'échelle pythagoricienne en harmonie (utilisée jusqu'au 16e en gros) . Or, comme cette dernière ne correspond pas à la tonalité d'instruments plus "modernes" comme la guitare et le piano (en gamme tempérée), il était nécessaire, concernant la guitare, de la désaccorder, pour retrouver cette échelle de Pythagore. Ce qui a ouvert, à mon avis, un nouvel univers de possibilités à ces musiciens (Sonic Youth, Helmet et Swans en particulier). Le fait que Glenn Branca utilise des clavecins sur cet album poursuit cette logique : les vieux clavecins (d'avant 1800,date à laquelle le la 440 a été adopté) ont une richesse harmonique proche de la micro tonalité et à partir de 1950, les facteurs de clavecins ont à nouveau proposé des tables harmoniques permettant de faire de la musique ancienne. Si on ajoute le système de pincement de cordes spécifique aux ancêtres du piano (et donc cousin de la guitare), ce choix paraît logique.

Message édité le 13-01-2022 à 14:12 par Giboulou