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Nile › Those Whom the Gods Detest

cd • 10 titres • 56:39 min

  • 1Kafir06:50
  • 2Hittite Dung Incantation03:48
  • 3Utterances of the Crawling Dead05:09
  • 4Those Whom the Gods Detest08:07
  • 54th Arra of Dagon08:40
  • 6Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld03:32
  • 7Yezd Desert Ghul Ritual in the Abandoned Towers of Silence02:33
  • 8Kem Khefa Khesef06:18
  • 9The Eye of Ra05:01
  • 10Iskander dhul Kharnon06:41

informations

Enregistré au Serpend Headed Studio (Greenville, SC) et mixé aux Rax Trax Studios (Chicago, IL) par Neil Kernon. La batterie a été enregistrée au Mana Recording Studios (Tampa, FL) par Erik Rutan. Mastering par Alan Douches.

Pochette par Michał "Xaay" Loranc.

line up

Karl Sanders (guitare, voix), Dallas Toler Wade (guitare, basse, voix), George Kollias (batterie).

Musiciens additionnels : Mike Breazeale (voix), Pete Hammoura (voix), Chief Spires (voix), Jon Vesano (voix), David Merideth (voix).

chronique

« Cast Down the Heretic » disait déjà Nile deux albums auparavant. Amenophis IV, aka Akhenaton en était assurément un pour le clergé de la capitale, Thèbes. Du jour au lendemain, on change de Dieu et basta. Mais ce n’est pas tout et la pochette en donne un aperçu sauf que, vue de profil, la révolution politique, artistique et religieuse promue par le pharaon est moins percutante que de face. Lèvres épaisses, ventre rebondi, visage émacié bogdanovesque. Tout cela sera vite oublié et le culte d’Amon restauré. Plus de trois mille ans plus tard, les archéologues se grattent le crâne et Nile sort un album de death metal.

Je crois qu’ils n’ont pas joué Kafir lors de leur concert à Dubaï en 2017 : « There is no God but God…There is no God ». En reprenant et détournant la profession de foi musulmane, elle-même fruit d’une tradition de l’Ancien Testament sans doute puisée en Mésopotamie (comme à peu près tout, en fait), Nile bâtit un viaduc entre Akhenaton et Muhammad, 2000 ans à la louche, et Karl Sanders nous dégueule même un Allahu Akbar tout pété en guise de transition. Il devait trouver que l’arabe en super-guttural, ça sonnait bien, ce qui est vrai. Bref, encore une fois, c’est le bordel dans le cerveau de nos brutal-égyptologues favoris. Sanders a bien essayé de justifier les paroles en interview, visiblement inquiet à l’idée de se fâcher avec Al-Qaida tout en portant un message candide façon death metal : « ça change un peu du christianisme / Dieu c’est nul de toute façon / Je trouvais ça cool ». Pas faux mon bon Karl mais quel est le putain de rapport ?

Allez, on ne va pas épiloguer trois heures sur ce méli-mélo intellectuel car c’est un cas désespéré. Kafir est juste un excellent morceau de death metal qui squatte depuis la setlist du groupe. Le son est énorme et irréprochable dans son genre, sans doute la production la plus puissante et léchée que le groupe a pu avoir. La plus générique aussi. À toi de voir si c’est un avantage ou un défaut. Le groupe a retrouvé un peu de sel dans ses compositions, bien plus efficaces que sur l’album précédent. Même l’enchaînement des deux mammouths mid-tempo passe crème, surtout que 4th Arra of Dagon est meilleur que le morceau-titre. Le tout est enchaîné avec un autre gros tube rapide et épique : Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld. Sûr qu’avec une telle bande-son ils vont y arriver sans peine. L’album se conclut avec trois morceaux au tempo élevé bien épiques et de fort bonne facture car, c’est une habitude chez Nile, ils ne bourrent pas forcément les meilleurs morceaux en début de disque.

Je voudrais juste conclure sur le traditionnel morceau instrumental qui évoque les tours du silence du désert de Yazd. En amoureux de l’Orient, de l’Égypte et de l’Iran, votre serviteur est ravi. Yazd est une perle assoupie de terre crue aux portes du désert, parsemée de badguir, ces tours de ventilation plus esthétiques et moins bruyantes que les climatisations qui couvrent aujourd’hui les murs des étouffantes métropoles. Le morceau évoque, lui, les tours du silence où étaient exposés les cadavres dans les rites funéraires zoroastriens. Pas certain que la musique proposée soit fidèle mais j’ai déjà dit « bref » plus haut. Aujourd’hui à Yazd, même si le culte du feu est globalement respecté par les autorités, ces tours sont abandonnées et tu n’entends plus que les appels du muezzin. Et quiconque a assisté à l’un de ces appels au coucher du soleil, à Yazd ou au Caire, sait que c’est quand même beaucoup plus beau et trippant qu’un morceau de Nile. Allez, bon voyage !

note       Publiée le samedi 4 mars 2023

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Shane01 Envoyez un message privé àShane01

Très bon album ! Le son est excellent avec une mixage pour une fois bien équilibré entre la batterie et les guitares. À part Those Whom the Gods Detest et 4th Arra of Dagon que j'aime moins, toutes les chansons sont bonnes. Je le réécoute souvent mais mon préféré reste In Their Darkened Shrines.