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Nile › What Should Not Be Unearthed

50:06 • 10 titres

  • 1Call to Destruction05:45
  • 2Negating the Abominable Coils of Apep04:14
  • 3Liber Stellae Rubeae03:48
  • 4In the Name of Amun06:50
  • 5What Should Not Be Unearthed06:58
  • 6Evil to Cast Out Evil05:38
  • 7Age of Famine04:12
  • 8Ushabti Reanimator01:30
  • 9Rape of the Black Earth04:35
  • 10To Walk Forth From Flames Unscathed06:36

informations

Enregistré au Serpent Headed Studio (Greenville, SC). Mixé à l'OTB Studio. Batterie enregistrée au Sound Lab (Columbia, SC).

Pochette par Michał "Xaay" Loranc

line up

Karl Sanders (guitare, basse, voix), Dallas Toler-Wade (guitare, basse, voix), George Kollias (batterie).

Musiciens additionnels : Un paquet de guests vocaux dont Pete Hammoura, Jon Vesano, Mike Breazale, Brad Parris.

chronique

En 2014-2015, les actus internationales vivent au rythme des violences perpétrées par Daesh. Cela contrarie beaucoup notre Champollion du death metal, Karl Sanders, qui nous pond un Kafir II en représailles. Sur la forme, « Call to Destruction » est une excellente introduction qui sent vraiment la poudre et la rage. Sur le fond, c’est toujours un peu la tambouille, faisant le lien entre les carnages du pseudo-État islamique, certaines destructions du passé et celles à venir, peut-être. Se reposer sur les discours des penseurs les plus radicaux, les dévastations liées à des entreprises criminelles et militaires en Syrie ou au Mali, c’est un peu court sur la méthode. C’est oublier que le patrimoine égyptien est aussi bien pharaonique que copte, musulman et juif. Limiter son regard à une opposition binaire entre l’Islam sunnite, religion de la majorité des Égyptiens, et une Égypte antique largement fantasmée, est-ce bien sérieux ? Et relayer des écrits chrétiens bien postérieurs pour dénoncer les saccages par les Omeyyades, dont celui supposé de ce qu’il restait de la bibliothèque d’Alexandrie ? Sans même s’attarder sur les anachronismes et les omissions, M. Sanders, le jury estime que vous contribuez à véhiculer une image caricaturale de l’Islam auprès d’un public metal qui n’a pas franchement besoin d’être davantage convaincu et excité à ce sujet. Certes, le muezzin à quatre heures du mat’ et les dingos d’Al-Azhar, c'est bien relou, mais cela s’appelle une religion. Et pire encore : un clergé. Mais vous négligez, par exemple, le rôle établi de la culture islamique dans la transmission des savoirs de la Méditerranée antique. Mieux valait tomber malade à Damas qu’à Reims. En outre, vous craignez un saccage du Sphynx mais n’a-t-il pas déjà été défiguré à de multiples reprises, par le temps mais aussi sans doute par les Mamelouks pas franchement musulmans ? Et les touristes qui aujourd’hui jouent avec la perspective et la perche à selfie pour se photographier en train de lui faire un zou-bi ne mériteraient-ils pas la mort ? On les connaît, ce sont les mêmes qui redressent la Tour de Pise ! Voilà un bon sujet de morceau et je propose même un titre : « Burn the Invaders and Their Evil Lame Repetitive Jokes About Monuments of the, heu, Past ». Certes, nous comprenons et partageons votre mépris pour les religions prédatrices au sens large, surtout celles qui existent encore, et on chroniquera bientôt du Taqbir par ici, faites donc l’économie de ces accusations d’islamo-gauchisme, je vous prie. Vous tendez le bâton pour vous faire battre avec votre brutal death metal technique bourratif au service d’un discours tout aussi balourd. D’ailleurs, vous auriez mieux fait de ne pas tout jeter dans le premier morceau et de faire l’impasse sur le reste. Vous avez ressorti le gros son pour faire comme l’album-que-tout-le-monde-a-bien-aimé mais les compositions sont d’un ennui mortel. L’emploi de la force brute peut bien effrayer les mamans mais pas l’auditeur assidu de death metal qui saisit l’entourloupe et la pauvreté du riff dans ce spectre sonore saturé. Vous nous mettez au pied du mur en nous hurlant dessus mais la bave du hardos n’atteint pas la sombrex chauve-souris tapie au cœur de la pyramide rhomboïdale de Dahchour. Nous avons bien saisi la technique visant à caler un tube en plein milieu pour faire illusion, le « Evil to Cast Out Evil », là. Même l’instrumental est flemmard, pompant un thème de l’un de vos vieux morceaux, avec une interprétation indigne d’un…menu pause de Pharaoh ! Voilà, moi aussi je peux verser dans l’auto-plagiat. La fin du disque n’est que souffrance car il n’est qu’ennui et absolument pas à la hauteur d’un groupe comme le vôtre. Le jury vous déclare « ajourné », M. Sanders, et nous vous attendons à la session de rattrapage.

note       Publiée le samedi 8 avril 2023

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vicari Envoyez un message privé àvicari

Je signale d 'écouté se disque pour mon nouveau Venue dans gutsofdarkness .

nicola Envoyez un message privé ànicola

Par ailleurs, les plus givrés des islamistes ne pourront pas faire péter les pyramides (ben ouais, c’est avant Mahomet donc à rame) qui sont la fierté des Égyptiens, musulmans ou pas.

dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Oué, j'ai été un peu dur et on ne peut lui enlever le fait qu'il se documente sur les vieux cailloux et les livres des morts. En plus, il explique ses paroles dans les livrets. Mais comme j'ai la chance de fréquenter régulièrement l'Egypte et les Egyptiens, je souffre parfois de dissonance cognitive quand il ficèle des liens scabreux entre l'Egypte ancienne et actuelle, la plupart du temps sous un angle très binaire et caricatural. Je préfère quand il s'en tient à la XVIIIe dynastie sans tirer de leçons géopolitiques et parfois sociales sans queue ni tête. Dans le genre exploitation caricaturale de l'histoire, le gouvernement égyptien se débrouille très bien tout seul.

Note donnée au disque :       
nicola Envoyez un message privé ànicola

Tu crois vraiment qu’il fantasme l’Égypte antique ?