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Kat Onoma › Cupid

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Fabb74      mardi 7 février 2017 - 09:49
no      jeudi 1 juin 2017 - 23:01
kaplan      mardi 15 août 2017 - 20:25

cd • 14 titres • 55:29 min

  • 1Cupid4:59
  • 2The Ditty of the Drowned Father4:54
  • 3Take a Message to Mary3:12 [adaptation d'un traditionnel]
  • 4From Pompei3:00
  • 5Wild Things4:03 [reprise de The Troggs]
  • 6Aphrodite's Lizard5:02
  • 7Electric Cant4:53
  • 8Full Moon, Full Jail3:42
  • 9Liar3:36
  • 10Cupid (remix)3:55
  • 11Beggar's Law3:04
  • 12Mary P.3:47
  • 13A Nice Mess3:20
  • 14Sam Song3:52

informations

Enregistré et mixé à Studio Pyramide, Bruxelles, EP "Beggar's Law" (11-14)- en Avril 1986, "Cupid" enregistré et mixé à Studio Pyramide, Bruxelles, Noël 1987.

line up

Pascal Benoit (batterie, chant), Guy Bix Bickel (trompette, chant), Rodolphe Burger (chant, guitares), Pierre Keyline (basse), Philippe Poirier (saxophone), Ariane (murmure)

Musiciens additionnels : Michel Jehen (guitare 11 - 14)

chronique

Faites défiler le pedigree. Un nom en grec, qui signifie « Comme son nom l’indique ». Un chanteur-guitariste ancien prof de philosophie. Un duo de cuivres saxo/trompette qui officiait dans la musique improvisée sous le nom Musik Aufhebung. Des textes empruntés à Shakespeare ou Samuel Beckett dont « La dernière bande » avait déjà donné son nom à la première mouture du groupe et bientôt au label de Rodolphe Burger. Des textes originaux signés pour la plupart Pierre Alféri/Thomas Lago, écrivain, poète et accessoirement fils du philosophe Jacques Derrida. Des influences musicales revendiquées aussi bien du côté du Velvet Underground que de Ornette Coleman et son guitariste James Blood Ulmer. Tout ça chanté majoritairement en anglais. Dans la France synthétique, plastique et pop des années quatre-vingt. Tu le vois venir le groupe culte dont personne n’achète les albums et que seule la critique la plus pointue porte aux nues ? Kat Onoma, l’OVNI absolu, à contre-courant d’à peu près tous les clichés imaginables sur le « rock », cette chose iconique qui n’aura jamais vraiment pris ses racines dans l’Hexagone. D’ailleurs ces cinq-là sont alsaciens, du côté de Strasbourg. A peine la France, quoi, là où on se fait une culture en écoutant les imports allemands. Un premier EP passé complètement inaperçu avec les moyens du bord et déjà l’excellent « Beggar’s Law » où la guitare anguleuse de Burger fait impression, comme sa voix grave et chaude, avec un accent français prononcé alors qu’il chante un peu comme Lou Reed. Nul ne chasse ses ombres tutélaires dès le début. C’est sur l’improbable « A Nice Mess », excentricité du batteur Pascal Benoit, qu’on entend pour la première fois des échos free-jazz accolés à une séance de guitar-tapping (par un musicien de studio bruxellois), parce que Kat Onoma n’a jamais été un groupe pompeux ni dénué d’humour. Les tons de velours du duo trompette/saxo caressent la balade Velvetienne et donc Becketienne « Sam Song », complètement inusité dans le paysage de la musique rock française. C’est cette veine que creuse « Cupid » dont le morceau éponyme au sombre crescendo deviendra un classique du groupe, repris dans une version épurée et bilingue à la fin de l’album, faisant ressortir encore plus la beauté des mots empoisonnés d’Alferi. Dès le début, la singularité de Kat Onoma est manifeste. Le jeu de guitare de Burger et l’entremêlement des cuivres de Phillipe Lamiral Poirier et Guy Bix Bickel donnent un son immédiatement reconnaissable, oscillant entre le pôle expérimental baigné d’influences New-Yorkaises, cérébral et littéraire, et le blues originel dont ils réadaptent le traditionnel « Take a Message to Mary » ou les figures tutélaires du rock’n’roll comme The Troggs, avec une version surprenante, dépouillée de « Wild Things » qui ne s’excite que par le biais des cuivres, toujours eux, comme d’intenables farfadets. Jamais une musique froide ou distante, le timbre de Burger assurant toujours une approche sensuelle, parfois doublé de choeurs féminins comme des murmures sur le bluesy « From Pompeii » aux accord cristallins. Souffle hendrixiens dans les riffs d’ « Electric Cant », sens de la montée en puissance par la bande de « Full Moon, Full Jail », suivant les détours rythmiques non-fléchés de Pascal Benoit, dont la voix sonore résonne parfois en échos de celle de Burger. Inutile de dire que cette étrange alchimie, la vieille France friande de clichés n’y était pas prête. Kat Onoma restera alors encore longtemps un secret bien gardé. Dans l’ombre, à se forger une place unique en son genre, loin de tous les cupid du music business.

note       Publiée le lundi 6 février 2017

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    Fabb74 Envoyez un message privé àFabb74

    ...et Stock Phrases, et Billy The Kid, bien sur Far From The Pictures et Kat Onoma le dernier album...

    Note donnée au disque :       
    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    bon; mais il va falloir faire Far from the pictures.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Oui oui... Je le comprenais plutôt comme ça, façon de parler, eh eh.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Ca cache rien sinon que l'album est bon, avec pas mal de morceaux que j'aime beaucoup (Cupid, The Ditty of Drowned Father, From Pompei, Electric Cant, Full Moon Full Jail, Beggar's Law) mais qu'il faut en garder sous la pédale pour la suite. Et que je saque plus que certains chroniqueurs (mais bien moins que bien d'autres) aussi.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Ouep, c'est la garantie d'une surboum réussie... Et oui, tu as probablement raison sur les raisons (tout ou partie) du Loulou. Clair qu'il était leur maître à tous dans la catégorie "si tu m'aimes je te pourrie (et je dis et fais tout le contraire de ce que tu déblatères)"... Il en a sans doute usé le plus souvent avec moins de "comédie du grand sérieux" que Gira tiens, par exemple, certes, puisque tu en parles - et peut-être avec moins de rouerie douteusement marketing, comme disait à peu près Dariev un coup ou l'autre, proclamation de hugs + t-shirt you fucking people make me sick etc. ... 'Fin bon, il a également réussi à faire croire et encore jusqu'à ce jour qu'un truc comme Rock'n'roll Animal serait un bon disque live, hein, d'un autre côté...). Ah oui, Kat Onoma, hum, recadrons ! Ben pas de note pour l'instant pour ma part, mais après lecture de la chro puis écoute j'espère que ce "seulement 4 boules" du chroniqueur nous cache en effet quelque chose, dites voir.