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Jucifer › L'Autrichienne

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Hallu      lundi 17 juin 2013 - 03:18
The Gloth      mardi 31 mai 2011 - 09:06
2364      dimanche 23 mai 2010 - 10:17
Eliphas      samedi 22 mai 2010 - 21:10
ericbaisons      samedi 24 avril 2010 - 13:28
empreznor      jeudi 24 juillet 2008 - 17:14
Dariev Stands      vendredi 18 juillet 2008 - 14:48
nicliot      jeudi 10 octobre 2013 - 21:37
Klarinetthor      vendredi 30 août 2013 - 21:38
cyprine      lundi 20 mai 2013 - 19:04
Solvant      vendredi 22 mai 2009 - 17:30
Dioneo      samedi 13 décembre 2008 - 15:50
gotulb      mercredi 23 juillet 2008 - 11:37
ribosome      mardi 15 juillet 2008 - 16:23
Powaviolenza      mardi 15 juillet 2008 - 13:42
Hutz      lundi 23 juin 2014 - 15:09

cd • 21 titres • 71:10 min

  • 1Blackpowder
  • 2Thermidor
  • 3To Earth
  • 4Deficit
  • 5Champ de Mars
  • 6Fall of the Bastille
  • 7To the End
  • 8Armada
  • 9L'Autrichienne
  • 10Behind Every Great Man
  • 11October
  • 12Birds of a Feather
  • 13Traitors
  • 14Law of Suspects
  • 15Noyade
  • 16Mountain
  • 17Window (Where the Sea Falls Forever)
  • 18Fleur de Lis
  • 19Procession a la Guillotine
  • 20Coma
  • 21The Assembly

informations

Enregistré par Andy Baker chez lui en Juillet (Thermidor) 2007.

line up

Amber Valentine (Guitares, basse, banjo, chant, timpani, piano, orgue Hammond, violon, violoncelle, mellotron, lame à aiguiser), Edgar Livengood (batterie, piano, trompette, trombone, flûte)

chronique

Qui oserait encore écrire un opera rock en 2007 ? Certainement pas Jucifer, ce duo shoegaze aux guitares embuées qui avait fait rêver bien des gens de goût à l’époque de ce « I Name You Destroyer » qui les avait fait découvrir. On les imaginait plutôt aller droit à l’essentiel, sans trop se soucier de l’enrobage, nos deux nomades américains. Erreur. Les voilà qui débarquent avec un opera rock, un vrai, et sur Relapse, avec ça ! Ajoutez le fait qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de la retranscription musicale des derniers jours de Marie-Antoinette sous la révolution française, et vous avez le tableau idéal du concept foireux. De ceux qui peuvent vous foutre en l’air un album, voire une carrière. Et pourtant, pourtant… Tommy n’a qu’à bien se tenir. L’autrichienne, en plus de nous transporter à l’intérieur du cerveau très (j’insiste) tourmenté de Marie-Antoinette (ou celui d’Amber Valentine ?) avec une acuité confondante, est un énorme chef d’œuvre, un disque qui mange de ton cortex au petit déjeuner. La fidélité avec les faits historiques est d’autant plus surprenante ici qu’on en demandait pas tant à ce disque. On a déjà fort a faire avec l’album en lui-même : rempli à ras bord de puissance tellurique (batteur au sommet de son art), de riffs d’anthologie, de mélodies Hallucinées, il faut encore se coltiner l’angoisse et les états d’âmes de cette reine si incertaine, si compliquée… L’immersion dégagée relève de la magie noire… Et si c’était ça la vraie pop ? Comme Marie-Antoinette, Amber n’en a jamais assez, et bouffe à tous les râteliers avec une luxure et une gourmandise délectable. Sleater-Kinney, PJ Harvey (Champ de Mars, putain, et ça repart dans ta gueule), rien n’est trop crade pour elle, et elle ramène tous ses trophées maculés de sang et de boue sur son lit de roses. Si vous voulez du décalage joli/crade, vous allez être servis. On est d’entrée propulsés au cœur de la hantise de la violence, avec Blackpowder, où la reine confesse sa peur et sa préciosité sur fond de tube grunge… Avant de basculer la seconde d’après dans un grindcore de 20 secondes où Amber s’arrache les poumons : « BLACK !!! MISERY !! ». C’est le point de vue de la plèbe, anonymes qui crèvent de faim et qui commencent à brûler de haine au-delà des remparts. Deux morceau plus loin, c’est du Cocteau Twins sur fond de sludge, et ça s’appelle Deficit. Les finances sont au plus bas, et on sent comme une menace ramper. Quand je vous disais que l’histoire avait été respectée… L’enchaînement qui suit est d’une audace folle : Fall of the Bastille est un autre déchaînement de rage paroxystique (à ce moment là, normalement, on commence à comprendre qu’elle Y CROIT, mais vraiment), débouchant sans transition aucune sur une folk-song en français approximatif quelque part entre Carla Bruni et Sheryl Crow… To The End. Et ça bute, c’est absolument beau à pleurer, le charme opère à 200%. Amber a foutu ses tripes sur la table, ses bottes sur ton pif, et se permet d’annôner fièrement « à la fin de la jour, j’aimewais voyager »… Comment expliquer que tout cela ne sombre pas une seule seconde dans le ridicule ? L’accent et le charme d’Amber… On débouche immédiatement sur Armada (et son armada de cuivres…), long retour a la réalité tortueux et sombre, pour retrouver à nouveau la douceur des rêves naïfs de L’autrichienne, tellement teenage et pourtant d’une telle maturité de composition. Et c’est ce va-et-vient constant entre la dure réalité de la révolution et l’univers illusoire de Marie-Antoinette, sur qui les événements vont se déchaîner, qui fait toute la force évocatrice de l’œuvre. Comme tout bon opéra rock, ça finit mal, sauf que le couperet final, passez moi l’expression, on le connaît tous déjà ! Plus dure sera la chute… Si l’intensité faiblit un peu, la variété des riffs et des ambiances reste incontournable jusqu’à la fin. Behind Every Great Man est tout en dentelles déchirées derrière des barricades de guitares/baïonnettes, The Law Of Suspects sonne la rencontre de chœurs spectraux à la Electrelane et d’une ballade de killer à la Radiohead, Window est une perle de power pop flamboyante… Seuls quelques moments plus faibles et égarés comme Noyade nous permettent de respirer au milieu d’un tel conglomérat de nuages lourds et de chant français incompréhensible, ce qui ne fait qu’ajouter au charme de cette voix divine… Surtout quand on sait de quels contrastes elle est capable, nous glaçant les sangs lorsque sa voix grind fait irruption sur Traitors, illustrant toute la fureur de la révolution. Au final, qu’est ce qui explique une telle réussite ? Le duo a changé sa formule, est passé du Pro-Tools au magnétophone classique, le son a gagné en épaisseur, en densité, en lourdeur aussi. L’Autrichienne n’est pas seulement une enfilade de perles comme le duo n’en avait encore jamais composé, c’est surtout un gouffre sans fond, une abîme vaseuse et baroque qui s’accapare vos oreilles pendant des jours et des jours. « And everything we knew dies with me ».... Reste plus qu’à trouver le groupe qui osera s’attaquer à Robespierre.

note       Publiée le mardi 15 juillet 2008

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+ Françoise Hardy = L'autrichienne

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Concert à Lyon le 2 sept, cf page d’accueil!

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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ah oui, quand Junior vire métalleux angoissé. Grand moment.

Fryer Envoyez un message privé àFryer

Ça ne peut pas battre Ulver dans les Sopranos dès 1999.

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Il y avait toute de meme une bonne petite hype a l'epoque de cet album, relapse avait bien fait son boulot; et puis sans doute qu'ils avaient un fan dans l'equipe.

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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ah oui, Californication, pas Jericho ! Merci, je m'en souviens maintenant, le poster se trouve dans la chambre du producteur de rock bidon qui se tape la "belle-fille" du Duchovny. Ça m'avait fait tiquer quand même, Jucifer c'est quand même pas le genre de groupe qu'on voit dans des séries, même en affiche.