Meshuggah › None

Enfin ! Il a fallu attendre 3 longues années pour voir ce mini pointer le bout de son nez ! Heureusement, le jeu en valait largement la chandelle. On pourrait voir en cet EP une sorte de transition entre le premier album très jazz et les deux LP suivants quasi entièrement basés sur une rythmique à tout épreuve. Ici, les Suédois commencent donc leur orientation vers un Thrash des plus puissants, en mettant en place tout au long des cinq compos qui composent ce "None" un tempo bien plus rapide, la voix arrachée de Jens Kidman, les guitares saccadées dans la pure veine Fear Factory (tout du moins Demanufacture), la notion du rythme incontestable de Tomas Haake. Mais ce qui différencie le plus ce disque de ses successeurs, c'est qu'ici, les compos sont bien plus variées. On commence avec "Humiliative", carrément laborieuse, qui se met en place au fil des secondes, des minutes, pour ouvrir sur un break génial qui porte directement le titre à la place des meilleurs du groupe. Puis sickening, avec ses riffs atmosphériques surprenants, "Ritual", ou l'une des seules compos du groupe à utiliser des voix claires, "Gods of rapture", marquant le début d'une époque à venir, et enfin "Aztec two-step", que le groupe décrit comme la compo la plus violente qu'il ait écrite - ce n'est pas mon avis. Ça commence par un doux murmure : "Listen", nous chuchote Jens Kidman, puis tout s'emballe dans un fouillis inouï de guitares, de percus et de vocaux déchirés, un disque qui portera Meshuggah au rang des plus grands du Metal, tout simplement...