mardi 20 avril 2021 | 220 visiteurs (dont 2 membres) connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › S › Sixteen Horsepower › Sackcloth'n'ashes
Ardent Studios, Memphis, USA.
David Eugene Edwards (chant, banjo, guitare, bandonéon, lap steel), Gordon Gano (violon), Jean-Yves Tola (batterie, chœurs), Keven Soll (contrebasse, violoncelle, basse acoustique, chœurs)
David Eugene Edwards fait partie de ces personnages hors norme de l'histoire du rock sombre à l'instar de Nick Cave, Jeffrey Lee Pierce... figure charismatique, mystique...sauf que ses racines à lui ne puisent nullement dans le post punk et qu'il a déjà trouvé Dieu...Orphelin de père très tôt, il sera élevé par sa mère et son oncle, prêcheur itinérant. Le background musical du jeune David sera donc avant tout constitué d'orgue d'église, de blues, de folk...De cette jeunesse particulière, il héritera, outre le goût de la musique, un mysticisme chrétien associé à l'image de l'Amérique redneck, un univers de cabanes en planches, de plaines désolées, de fermes isolées, d'espace infini, de cimetières aux croix bancales, de poussière, où l'homme se débat entre l'enfer et le paradis, entre Dieu et le diable. S'il n'a jamais dissimulé sa foi, David n'a rien d'un intégriste et il sait la lutte pénible, lutte qu'il décrit au travers d'images à la fois belles et fortes mais également sombres et à la limite du macabre. C'est ce qui fait l'originalité de la musique de Sixteen Horsepower; bien que puisant ses racines dans le blues, le rock, le folklore américain traditionnel, elle dégage un sentiment de spleen écorché et déséspéré dû tant au chant déchirant et passionné de David que des arrangements à base de banjo, violon, accordéon, contrebasse, sans oublier les traditionnelles guitares et batterie...Que l'on écoute donc les valses cabaret de 'Harm's way' ou 'Neck on the new blade' et leurs accordéons funèbres, 'Black soul choir' mêlant banjo, rythmique punkoide, feeling déséspéré ou le blues dépressif (dans le sens quasi gothique du mot) de 'I seen what I saw' ou 'Black bush'...Sixteen Horsepower est à l'image de son artwork, un groupe mystique et authentique que l'on imagine issu d'une terre où la modernité n'a pas encore porté son lot, une photo usée en noir et blanc que l'on regarde fasciné, le coeur serré, une main crispée sur le cuir usée d'une vieille bible noire...Pourrait-on parler de Joy Division redneck ? De Gun club country ? Ce n'est pas un hasard si le groupe reprendra ces deux formations en concert. Pour l'heure, ce premier album n'est rien d'autre qu'un chef-d'oeuvre de spleen qui enverrait au tapis nombre de formations dites gothiques. Mêlant adroitement influences traditionnelles et rock en des climats vénéneux et tristes, le trio tisse des structures d'une profondeur bouleversante baignées de l'ambiance mystique crée par la poésie torturée, quasi biblique de David qui, tel un prêcheur à la voix de larmes, émeut au delà de toute limite. Du coup, des titres plus authentiquement bluegrass comme 'Red neck reel' apparaissent presque comme des répits obligatoires au sein de cette beauté terrifiante où la jute et la cendre se disputent le salut de l'homme. Une merveille !
note Publiée le mardi 19 septembre 2006
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Sackcloth'n'ashes".
Note moyenne 30 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Sackcloth'n'ashes".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Sackcloth'n'ashes".
Tiens je n'avais pas encore laissé ici mon avis - qui ne me concerne que moi-même personnellement donc ;-) Un de mes groupes favoris, et cet album-ci, Seigneur, quel chef-d'oeuvre absolu !
oh purée, bien vu ^^
Black soil choir, joli lapsus Twilight
Même constat.
Ce groupe a vraiment été touché par la grâce...