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The Cars › Heartbeat City

  • 2016 • Elektra 7559-60296-2 9 60296-2 • 1 CD

cd • 10 titres

  • 1Hello again
  • 2Looking for love
  • 3Magic
  • 4Drive
  • 5Stranger eyes
  • 6You might think
  • 7It's not the night
  • 8Why can't I have you
  • 9I refuse
  • 10Heartbeat city

extraits vidéo

informations

Battery Studios, Londres, Angleterre.

line up

Ric Ocasek (chant, guitare), Ben Orr (chant, basse), David Robinson (batterie, percussions), Eliot Easton (guitare, choeurs), Greg Hawkes (claviers, choeurs)

chronique

  • pop art pas si fun...

Oui, bon, hein, vous l’aviez vu venir avec une telle pochette, non ? Alors, c’est clair, si vous n’aimez pas l’esthétisme, passez votre chemin, parce que cet album, ne sent pas les 80’s, il les pue. The Cars est à la new wave ce que le hard fm est au hard rock, du moins pour le public non averti parce que comme le millefeuille, la musique de ces Américains a plusieurs niveaux de lecture et de dégustation. Souvenez-vous, che(è)r(e)s petit(e)s ami(e)s que les années 80 ont bercé notre jeunesse de cet étrange paradoxe entre pessimisme gris, hédonisme fluo, grandes causes et égoïsme, argent et défonce. Je vous fait un historique du groupe ? Une autre fois, j’aime trop cet album et je brûle de vous en parler. Première remarque pour poser le cadre, le clip de ‘Hello again’ (avec son thème de clavier sexy as fuck, c’est la version new wave du ‘Separate ways’ de Journey) qui résume tout par la présence de Andy Warhol dans le rôle du barman. Pas un hasard. ‘Heartbeat city’ est une version pop art des 80’s fantasmés, personne n’est dupe des yeux de chien battu de cet échalas de Ric Ocasek avec sa coupe balais de chiotte, ses épaulettes, on sent que le mordant Lynchéen n’est pas loin derrière. Avant de tout politiser, dégustez cet excellent tube new wave. ‘Looking for love’, c’est comme si Lou Reed essayait d’interpréter une chanson écrite par Bryan Ferry (discrètement piratée par les producteurs d’Indochine), voulu ou non, ça sonne comme un pastiche de tout ce qu’il ne faut pas faire, entre l’intro sensuelle foirée, le couplet dansant, le refrain sans saveur. Parfait pour servir les philosophies de Patrick Bateman sur la vie. Voilà, voilà, on va se chercher un monaco au bar, c’est sans danger, confirmé par l’espèce de hard rock new wave de ‘Magic’ (il est quand même chelou, non, le clip avec son ambiance d’asile réuni autour d’Ocasek messie hollywoodien marchant sur les eaux… d’une piscine ?). Crac, sans crier gare, déboule le bouleversant ‘Drive’ interprété par le bassiste Benjamin Orr (second pilier des Cars avec Ocasek) traitant du problème de la bipolarité… Merveilleuses 80’s où l’on pouvait cartonner dans les hits en traitant de manière pas neuneu de vrais problèmes dérangeants (‘Smalltown boy’, ‘Marcia Baila’, 'Jeanny'…). Inconsciemment (ou non), ce morceau marque un tournant dans le disque, ‘Stranger eyes’ dégage l’inquiétude froide et perfusée au néon des films d’horreur de série B, le monaco a soudain un goût amer, la grenadine dedans a tourné. Oui, ‘You might think’, détend un peu l’atmosphère par son apparente déconne mais l’ambiance est cassée, c’est le moment de sortir du bar, de remonter le boulevard en réalisant qu’on est très seul(e) finalement… ‘It’s not the night’, même les riffs lourdauds du refrain ne dissipent pas cette tristesse diffuse et puis, ces dégoulinements de clavier post-Japan, le timbre d’Ocasek, c’est pas jojo l’ambiance. ‘Why can’t I have you’ ne va pas diluer le malaise (p….. de clavier encore), les ficelles sont certes grosses, pas question de la subtilité nocturne de Japan par exemple et c’est normal, parce que là, on est simplement dans la réalité, les publicités n’y changent rien, une réalité ni moche ni belle, parfois quand même un peu amère quand on recherche l’amour… Mais les 80’s, c’est aussi l’époque des beats binaires qui claquent, de l’espoir non du lendemain mais de faire la fête à mort ce soir, alors on se secoue au rythme de ‘I refuse’ car ça fait du bien. Nécessaire pour rentrer chez soi à l’aube (‘Heartbeat City’) à pied forcément, avec un vague à l’âme indéfinissable. ‘And happy days count on thumbs’, aïe la gorge se serre, putain de Ric avec sa voix… Et ces drôles de paroles… On parle de quoi, là ? D’un suicide ? D’une fille partie trop longtemps ? De rêves brisés ? D’un lendemain possible ? Le côté noir du pop art ou quand les soupes Campbell ont dépassé la date limite…

note       Publiée le mardi 18 avril 2023

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

J'ai essayé deux fois, c'est super cheesy pour moi, mais bon je dois avoir mes trucs dans le genre qui font le même effet a d'autres.

Message édité le 31-12-2023 à 05:36 par Progpsychindus

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Cœur d'artichaut, peut-être, mais "Stranger Eyes" fut mon premier coup de foudre pour celui-ci, imparable. Et je crois que je la trouve plus powerpop/hard FM - obédience Sniff 'n' the Tears et JJ Goldman - que curesque... Même si avec ce genre de titre on est au-delà des comparaisons, c'est du suprême. Accessoirement bande-annonce de Top Gun, pas retenu au casting de la BO (à tort). Ensuite vinrent "Hello Again" (très très cool mais un peu casse-bonbon au bout d'un moment), "Drive" pour de la pure smooth wave façon Avalon, et le morceau épo qui est une merveille absolue d'ambiance 80's à vous transformer en Marty McFly éternel. J'ai entendu cette dernière récemment dans un bistrot local, au moment de tremper mon croissant dans le café, c'était magique.

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

T'es un coeur d'artichaut dans le fond, Corbeau! La guitare de Stranger Eyes a un coté The Cure joyeusement malsain au milieu de tout ce skaï à manches retroussées.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Pfff, l'enchaînement "It's not the night / Why can't I have you", cette dernière avec ses subtils relents de BO de Thief et cette mélancolie qui vous colle à jamais... Chef-d'œuvre !

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Le suivant (Doot to door) n’est pas dégueu non plus, malgré quelques rares morceaux bien nazes.

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