Burning Gates › New moon

Positif, ce hiatus. J’ignore les raisons pour lesquelles il a été si long mais Burning Gates ont stoppé au moment où ils commençaient à ‘décliner’; quatorze ans plus tard, l’idée même de pâle début de ‘perte de qualité’ n’est plus qu’une vue de l’esprit. Burning Gates, le retour (avec le même line-up) ! C’est confirmé dès les premiers accords de ‘Whatever’s left of me’, les Italiens n’ont pas perdu une once de combattivité, mieux, ils sont revenus aux influences post punk goth du début. Certes Fields of the Nephilim demeurent une inspiration majeure mais sans jouer le jeu du sosie. ‘New Moon’ est un disque noble et fougueux aux mélodies percutantes, aux atmosphères profondes et obscures, dans leurs déclinaisons les plus énergiques comme plus recueillies (le noir final ‘Eyes’). L’âge poussant au calme est une vue de l’esprit, il faudra bien l’admettre. Devient-on plus sage ? Probablement mais qui a dit que la sagesse poussait à la tranquillité ? Comment une personne sincère pourrait-elle voir les valeurs défendues trente ans auparavant bafouées de la même manière ? Comment admettre que les combats menés n’auront amené aucun changement ? Lorsque l’on reprend les armes…heu…les instruments, c’est donc avec passion et plus encore de fuel obscur dans le coeur. Burning Gates ne se sont pas reformés, ils ont continué là où ils s’étaient arrêtés, forts d’une pause régénérante et d’une bouteille qui n’a nullement altéré la passion, la puissance des guitares, le plomb de la basse, la cogne de la batterie en sont témoins. Michele Piccolo est au top comme jamais, pas la moindre fatigue dans son timbre. Il y a bien le mot ‘new’ dans le titre mais ce qui est certain est que voilà un grand disque de goth rock avec des chansons comptant parmi les meilleures signées par les musiciens (même la bouillonnante reprise de Bowie est méconnaissable, plus réussie que l'original); des pièces telles que ‘Whatever’s left of me’, ‘New moon’, ‘Fields of rape’ ou ‘Abandonment’ s’intègrent déjà dans le répertoire de classiques de Burning Gates. Un nouvel album sur le point de sortir démontre pour notre plaisir que cette tuerie n’était pas un ‘one shot’.