Ce maxi est le seul du groupe que je puisse recommander sans réserve à tout le monde. La pochette, tout comme le crâne au verso, ne prétend autre que de servir les pérégrinations métaphysiques du Temple Of Psychick Youth tout en lui assurant une place pérenne dans l'histoire de la musique électronique. Comme ils le disent eux-même, ce qui les intéressent vraiment dans ce mysticisme, c'est d'observer l'empreinte de la conscience humaine à un point donné dans le temps. Vingt minutes d'immersion dans un grand territoire où l'ami Timothy Leary nous susurre ses Prières Psychédéliques tandis que les rythmes très lentement s'assemblent autour de nous. Un riff de basse fait office de pulsation tout du long. La progression se fait toute en douceur, d'abord ambient, puis electro-ambient hypnotisante pour finalement nous embarquer sur les dernières minutes dans un rythme plus soutenu, sorte d'appel au pied pour les DJs à se servir de cette piste pour ouvrir leurs sets, quel qu'en soit le genre. Des chœurs synthétiques, discrets mais définitivement audibles, accompagnent les congas et amènent une dimension surnaturelle à la Coil ou T.A.G.C. au mix. Mâtin, quel trip ! 'Patience (First Step)' propose un titre mid-tempo plus direct à la 'Maenad' sorti l'année précédente, avec suffisamment de décalages dans chaque percussion pour vous donner le tournis malgré son apparente stabilité. Plus rapide et maintenu par une basse modulée en réponse à des hi-hats sautillants, 'Challenge (Kala Mix)' combine le meilleur des deux facettes de PWOG - immersion et rigueur - dans un titre à la fois dépouillé et intense. Nul étonnement à ce qu'ils se retrouvent à remixer Orbital l'année suivante, tant ces derniers naviguaient alors les mêmes territoires rythmiques.