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Kan Mikami › Blue Flame on the Destruction
lp • 12 titres • 42:41 min
- 1Sekushii mashingan2:54
- 2Aomori2:53
- 3Kusari no toreta pendanto3:58
- 4Aitsu4:17
- 5Boku ga kimi ni naretara2:49
- 6Fuyu no hotaru5:11
- 7Sukuryū banpu4:09
- 8Jinsei nante2:58
- 9Kāsan2:23
- 10Shinjū dokuwa3:41
- 11Jiinzu burūsu3:37
- 12Kondo omae to au toki wa3:51
extraits audio
informations
chronique
Mikami ne fait pas que traîner avec des yakuzas. Il en incarne aussi sur le grand écran et dans les petites lucarnes à partir des années 1970, ajoutant à son arc la corde d’acteur au sang bouillant. On le voit notamment dans des films de Fukasaku et les films de gangsters ultra-violents, où il partage l’affiche avec Bunta Sugawara, Meiko Kaji ou Reiko Ike. En réalité, il préfère largement la compagnie des seconds couteaux, des petits rôles qui se font dézinguer à longueur de scénarios, qui se révèlent être des artistes complets et qui luttent, comme lui, pour une place au soleil couchant. Rock’n’roll attitude, la guitare dans le dos. C’est sans doute sa présente sur les affiches de cinéma qui lui ouvre les portes de Victor of Japan, en plus d’une ambition dévorante. Kan a goûté aux plaisirs de la célébrité et se rêve désormais plus en star de la pop qu’en poète contemporain. Blue Flame on the Destruction ne fait pas partie de son plan ; figure imposée, avec la clope au bec, les lunettes de soleil et les poses de tombeur. C’est l’heure de se la jouer crooner soul-funk, entre kayokyoku et New Music. Musicalement, tout ça est dans son jus. On entend les premiers couacs, dans la voix et les instrus : du pompage d’Otis Redding, des rengaines forcées dans le genre, des arrangements servis à la louche. Si dedans, on trouve bien une chanson avec des paroles de Shuji Terayama, on retiendra surtout de cette incursion dans la pop ambiancée une légère compromission. Après tout, une carrière, ça se gère. Pas si grave ? On l’entend clairement, jusque dans les éléments de langage : Mikami se cherche une nouvelle identité après BANG! et en oublie un vieil adage de son mentor, ne pas s’éloigner de la rue. C’est là qu’on trouve le vocabulaire le plus pertinent, celui qui touche à l’âpreté du quotidien. Et à force de côtoyer des managers et des arrangeurs, le chanteur folk « radical » risque fort de troquer ses crocs venimeux contre des quenottes saupoudrées de saccharine. Gare au retour brutal à la réalité. Pendant ce temps-là, le « vrai » folk underground avance sans lui, à coups de petits tirages privés (Ikki Suzuki, pour ne citer que lui). Mais il est encore trop tôt pour juger Kan, d’autant plus que ce disque n’est qu’un boulot alimentaire pris par-dessus la jambe. Derrière, il prépare pour la même maison un disque éminemment plus personnel, dans lequel il jouera son va-tout poétique.
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