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Hüsker Dü › Everything Falls Apart

lp/cd • 12 titres • 19:28 min

  • 1From the Gut1:36
  • 2Blah, Blah, Blah2:09
  • 3Punch Drunk0:29
  • 4Bricklayer0:31
  • 5Afraid of Being Wrong1:21
  • 6Sunshine Superman1:56 [reprise de Donovan]
  • 7Signals from Above1:38
  • 8Everything Falls Apart2:15
  • 9Wheels2:08
  • 10Target1:45
  • 11Obnoxious0:53
  • 12Gravity2:37

informations

Enregistré et mixé en juin et juillet 1982 par Spot, au studio Total Access, Redondo Beach, Californie. Produit par Hüsker Dü et Spot.

Pochette par Fake Name Graphx (Grant Hart). L’édition CD Rhino de 1993 est en fait la compilation Everything Falls Apart and More, incluant l’album en entier, suivi de plages tirées de singles, démos et enregistrement live, pour certains inédits.

line up

Grant Hart (batterie, voix), Bob Mould (guitare, voix), Greg Norton (basse, voix)

chronique

« Vous voyez quoi ? » – le fameux test (Rorschach), repris par Grant Hart (Fake Name Graphx, oui, c’est lui – DIY on vous dit) sur la pochette. J’entends bien, en tout cas, qu’ils ne se sont pas calmés. Le son est plus clair, d’accord (encore heureux ?) que sur le live Land Speed Record – et plus trapu, ramassé, que sur le single initial du groupe (Statues). Le riff d'ouverture rappelle – malicieusement ? – celui d’Autonomy des Buzzcocks. Eux aussi y sont déjà – en terme d’écriture, de jeu. Sûrs de ce qu’ils veulent – c’est-à-dire aussi, surtout pas de se fixer sur de quelconques acquis. « Tout Fout le Camp », en titre – mais ne soyons pas dupes ! Les mecs ne lâchent pas l’affaire – et pas question de regretter quelque bon vieux temps que ce soit. Plutôt saoulés de voir que ça tourne déjà en rond, cette scène – hardcore (jusqu’à la… euh, sénilité précoce ?).

Alors voilà : une petite salve pour en finir en quelque sorte avec ça, le tempo tout aussi démentiel que sur le live sus-cité, la production brute mais qui découpe cette fois bien tout ce qui se passe, là. Qu’on entende comme les lignes de basse de Norton sont au vrai impensables (et foutrement bien pensées pour que ça fasse tourner tout ça, avec le reste). Comme la batterie de Hart déjoue le carré de la battue, trompe le rectiligne alors que ouais, eh, encore une fois ça file. Comme Mould en fout, de la rage, dans sa gratte – ce son cassant, strident, à la fois dégoulinant et net (saignant, allez) désormais bien au point. Dans sa voix aussi – et le parfait contrepoint des deux, la sienne et celle de Hart (oui oui, non, je sais : pas un scoop, ça ; comme cette histoire d’écriture, encore, le beau contraste en train de se dessiner entre les leurs respectives ; pour ça aussi qu’on ne s’ennuiera pas de sitôt). Avec ça : quelques bons coups de poignards au contrat-type en train de s’imprimer à la chaîne, d’ors et déjà, dans le milieu. (« Faggots… » et autres amabilités du tonneaux, entendues en voix goguenardes à la fin de Blah, Blah, Blah – et eh, au fait ! Mould ne s’en cachait déjà pas – d’en être, de l’être, gay, que ça porte bien ou non dans les salles où on venait brasser, à leurs concerts ; et Hart confessait volontiers que voile ou vapeur, il prenait, si l’envie y était ; tout ça sans en faire non-plus une ligne d’un autre parti…). Puis là, allez : DONOVAN ! Sunshine Superman, au milieu de la pluie d’horions – les sixties enchantés etc. Rien à foutre si ça ne plaît pas aux casseurs (symboliquement ou pas) de hippies de « la scène » – encore elle. Ce mec écrivait des CHANSONS. Eux sont bien déterminés à ça aussi, depuis les débuts – sans perdre de vue qu’une chanson, ça peut très bien aussi, par exemple, entre tant d’exemples, relever de l’art et de la manière d’asséner sans défaut le coup de brique bien placé. De toute façon, les trois types n’ont depuis le départ pas de comptes à rendre à qui que ce soit. Alors ça commence par balancer « Ça vient des tripes » en début de disque, pour conclure par « la gravité » (n’oubliez pas… le sol, l’impact : bougez ou crashez). Avec au milieu quelques salutaires rappels – Afraid of Being Wrong, ou le conformisme rebelle cinglé pleine-face. Des compositions directes, des tracés mélodiques confondants. « Tout fout le camp » mais alors ce sera sans eux – autre chose à faire encore, toujours rien d’essoufflé. Et puis, au fait, cette histoire de Hippie, de Donovan, tiens – ça ne causait pas déjà de ne pas s’y fier, par hasard, de la lobotomie à quoi ça vous mènerait, de vouloir absolument s’y joindre au Petit Cercle des Nouveaux Justes quels qu’ils soient, de toute façon c’est eux qui le disent (manip' pas jolies-jolies comprises sur la chair fraîche et le consentement… ben tiens, ça rejoint pas mal le propos plus tôt évoqué, Afraid of Being Wrong, la passivité et le biais que ça ouvre à d’autres exploitations etc.). Bref, pour résumer : « Dirt cheap love is a thing of the past/I feel hate cause I move fast/You think the whole world is incense, peace and love/You can't escape the signals from above…». Et si ça ne causait pas que de chevelus d’antan ?

Et si ces trois brut(e)s-là étaient des mecs sensés – et sensibles et pas bégueules, et qui allaient bientôt le montrer, encore autrement. (Et si dix-neuf minutes trente et même pas, c’était taillé, déjà, pour vous en faire, des jours ?).

note       Publiée le lundi 16 mars 2020

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