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Hüsker Dü › Metal Circus

lp/cd • 7 titres • 18:51 min

  • 1Real World2:27
  • 2Deadly Skies1:50
  • 3It’s Not Funny Anymore2:12
  • 4First of the Last Calls2:48
  • 5Lifeline2:19
  • 6Diane4:42
  • 7Out On a Limb2:39

informations

Enregistré et mixé en décembre 1982 et janvier 1983 par Spot, au studio Total Access, Redondo Beach, Californie. Produit par Hüsker Dü et Spot.

Pochette par Fake Name Graphx (Grant Hart).

line up

Grant Hart (batterie, voix), Bob Mould (guitare, voix), Greg Norton (basse, voix)

chronique

L’Écorché ! Hüsker Dü n’a pas lâché la violence du jeu, la vélocité dangereuse, le cramé du cri – Real World d’emblée, ça fait bien le taf de vous y faire entrer où de vous congédier direct. Seulement voilà… Dès là, aussi, on entend bien que les mecs ont appris – continuent ça – de travailler le détail. De caler des breaks au millimètre sans desserrer, relâcher la pression. D’insérer la dissonance, de plus en plus dans les… Chansons. De laisser fleurir même du quasi-bucolique entre les pavés auto propulsés dans nos tronches – enfin non… J’ai dit quasi, presque ! On n’en est pas encore à Girl Who Lives On Heaven Hill (plus tard, sur New Day Rising), à Standing by the Sea (bientôt… sur Zen Arcade – évidemment, on en reparlera). Mais voilà : It’s Not Funny Anymore, ça ne cache pas sa mélancolie. Ça ne l’étale pas, non-plus. Ça la balance avec le même sens de l’essentiel et de la justesse que le reste. Aussi crue, entière, directe. Je le disais à propos d’Everything Falls Apart : ça commençait à se voir que les types étaient sensibles, sensitifs – la contrariété commençait à sortir sous d’autres formes, quand ils ouvraient, que la décharge fâchée. Ça touchait – toutes acceptions incluses. Ici, ça s’étend encore, ça. Tout ensemble mêlé ou jouant le contraste, d’une plage à l’autre. Hart CHANTE (et là c’est encore seulement beau, dans son emportement). Mould braille toujours aussi tendu – et le son si dégueulasse de sa guitare, dégueulant, charrie comme tout le reste ici la colère, la tristesse… Mais la lumière, aussi, blanche, brûlante. Et puis boum, le coup tordu, histoire qu’on ne s’endorme pas : une espèce de ravissante ballade, un peu voilée, un peu morose mais nimbée, en même temps. Diane. Joli. Sauf que, prêtons l’oreille : ça parle, après avoir invitée la nymphe, de viol et de meurtre, de wagon, d’herbe fraîche, de vêtements pliés nets une fois l’affaire faite (au couteau… un grand romantique on vous dit, ce Grant Hart). Bon. Hüsker Dü aiment toujours les histoires sales de tueurs psychopathes, pointer ce qui se glisse de prédation, mis dans les mains mauvaises, aux interstices et aux défauts des milieux d’entre sois où l’on se congratule sans jamais se demander à quoi ça prête le flanc – c’était valable pour les hippies (remember Sunshine Superman ?) ; ils ne cessent pas de la poser, l’embarrassante, à ce milieu hardcore punk où ils avaient jailli, où ils n’entendaient pas s’engoncer à l’étroit. Celui, « indy », qui se profilait, s’organisait (mélange de tout ça – le punk et le néobabos ?). C’est peut-être de ça que ça parle, tiens, au fond, ce titre : le Metal Circus. Ils n’en seront pas les Messieurs Loyaux (… pardonnez le procédé) – fidèles plutôt à une éthique qu’ils ne veulent pas figer en dogme. Ne croyez pas qu’ils en deviendront les clowns. D’ailleurs… La devanture, sur la pochette, vous avez remarqué ? Vue de ce local tout dépouillé (le bureau de Refelx Records ? celui de SST ?) : elle s’affiche à l’envers, en mire vers l’extérieur. (Et le bouquet barbelé de la guitare, sur Out On a Limb, ne déboule surtout pas, là, pour redresser l’image).

note       Publiée le mardi 17 mars 2020

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