Sweet William › Organic shades

Oliver Heuer, c’est le mec aussi à l’aise au milieu d’un déluge de wah-wahs grinçantes qu’avec une guitare sèche; pas mal pour un autodidacte. Alors, une fois, en 2016, il s’installe seul dans son studio avec sa gratte, une boîte, un clavier et il nous propose un disque de reprises entremêlé de ses propres compositions. Les reprises peuvent surprendre, Whitesnake, Joy Division (ça, moins), Nine Inch Nails, Electric Light Orchestra…Le choix de l’instrumentation dépouillée permet de transformer un panorama bigarré en un tout cohérent, mélancolique, introspectif. Personnel aussi car ces interprétations sont surprenantes, ‘New Dawn fades’ littéralement transfiguré mais auréolé de la même tristesse que chez Joy Division. Whitesnake, c’est sympa mais ça ressemble davantage à un groupe qui joue ses compos en acoustique. ‘Hurt’ ayant été repris par Johnny Cash surprend moins même si c’est bon. E.L.O. version dénudée, triste, c’est beau, un peu bateau dans la trame principale mais rendu pluvieux par Heuer. C’est tout l’intérêt du jeu des reprises. Les chansons de la plume de Heuer sont magnifiques, ce n’est pas réellement une surprise, il nous avait proposé quelques tentatives dans cette direction sur ‘Ocean’ notamment. Une belle première marche préparant le magnifique ‘Laughter filled with pain’.