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Anita Lane › Dirty Pearl

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Milo      vendredi 22 avril 2022 - 14:19
Raven      vendredi 20 décembre 2019 - 03:11
born to gulo      vendredi 20 décembre 2019 - 07:21

cd • 14 titres • 54:26 min

  • 1Jesus Almost Got Me
  • 2The Groovy Guru
  • 3Sexual Healing [reprise de Marvin Gaye]
  • 4Blume [Einstürzende Neubauten]
  • 5Subterranean World (How Long…?) [Die Haut]
  • 6Picture Of Mary
  • 7The World's A Girl
  • 8Stories Of Your Dreams
  • 9A Prison In The Desert [Blixa Bargeld / Nick Cave / Mick Harvey]
  • 10If I Should Die
  • 11I'm A Believer
  • 12Lost In Music [reprise de Sister Sledge]
  • 13Sugar In A Hurricane
  • 14The Fullness Of His Coming [The Birthday Party]

informations

Officiellement un album mais en réalité une compilation de morceaux enregistrés entre 1982 et 1993. Certains des titres sont issus d'autres projets, dans lesquels participait Anita (cf. mentions à droite de la tracklist)

La tracklist est dans l'ordre déchronologique.

line up

Bronwyn Adams (violon), Barry Adamson (basse, vibraphone), Blixa Bargeld (chant, guitare), The Birthday Party ("The Fullness Of His Coming"), Nick Cave (chant, orgue), Einstürzende Neubauten ("Blume"), Chrislo Haas, Alexander Hacke (guitare), Anita Lane (chant), Johannes Beck (percussions), Moritz Wolpert (percussions), Evil Gragham Lee (guitare "pedal steel"), Die Haut ("Subterranean World")

chronique

Vous en voulez, de la chanteuse humide ? J'vais vous en donner, de la chanteuse humide. Avec une voix de nymphe ensuquée (que certains peine-à-ouïr jugeront trop aguicheuse voire putassière et tant pis pour eux), une voix qui vous toise de ses salières de Vénus abominablement bien creusées, qui fait tomber toutes vos résistances sans jamais se relever de ses draps. Chapeautée par des gentilshommes sans qui elle n'aurait pas fait ce chemin jusqu'à nous, mais qui à la lueur de ce recueil semblent n'avoir jamais été plus que ses dévoués serviteurs. Vous allez en bouffer, de la musique qui tape au ventre et vous ensorcelle en deux-deux - plus que la majorité des minauderies de fifilles contrariées qu'on vous a vendues comme femmes fatales. Non, pas de noms, Anita mérite autre chose qu'un énième chapelet de comparaisons ; plutôt un hommage, même s'il est maladroit, et voué à rester abandonné au fond cet antre de pixels archaïque auquel je reste attaché à la vie à la mort. Vous êtes trop nombreux encore à ignorer Satan Owes Us Money ; et notre chroniqueur ès schneck-musik, trop occupé à faire rimer érotomanie et ottomanie, n'a pas fait cas de la miss... Alors faut se dévouer pour Anita. Et même si cet énième racolage de ma plume vous laisse dubitatifs : écoutez-moi juste, un peu, ce beau ballotin de chansons, glanées sur une décennie à rôder au milieu de musiciens sérieux. Laissez la mutine Anita vous envoûter avec son premier LP, encore bien caché dans l'ombre d'une autre discographie, celle de ses comparses Bad Seeds et de leur envahissant démiurge. Anita mérite bien mieux que le statut d'ex de Nick Cave qui lui colle à la peau, bien mieux que de finir écrite en tout petit dans un livret ou sur la pochette d'un album de reprises. Elle nous offre un assortiment amoureusement confectionné, un chouia dépareillé mais uniformément hanté : que ce soit du côté "americana version érotique onirique" (son morceau culte en intro) ou "ballade triste au piano", évanescente "dream pop" ou ce slow des plus troubles estampillé Neubauten, dans lequel elle incarne une femme-enfant qui susurre des noms de fleurs, coincée au cœur d'une boîte à musique géante ; que ce soit dans l'univers baroque des Bad Seeds (sublime "The World's A Girl"), ou le pur gothique sur "A Prison In The Desert", semblant en effet provenir d'un cachot, ou de quelque crypte abritant des goules aux dents grinçantes... Anita passe du sexuel au sinistre, de façon fluide, évidente, conséquente. Elle mange l'auditeur tout cru au gré de cette palette d'ambiances en arc-en-ciel d'alcôves, armée de son authentique timbre à pipe (rien à voir avec Brassens) peut-être pas étranger à sa dentition de croqueuse d'hommes. Tour à tour suave et rauque, princesse ou putain, rongée par d'insatiables envies de stupre... Oula oula, je m'emballe un peu moi, dites-donc, on dirait un fan de PJ Harvey ! Mais comment résister, par exemple, lorsqu'Anita lâche sans prévenir cette reprise fatalissime de Sister Sledge ? Ce n'est même pas une reprise, c'est un miracle. À ce moment précis elle me happe à chaque fois, comme si j'avais oublié - comme un con. Faut l'entendre miauler, la souris ; faut les entendre, elle et Mick, jeter une lumière tragique sur ce classique des boules à facettes, en le transcendant (plus encore que ce tube de Marvin Gaye qu'ils rendent outre-moite ce qui est peu dire), et nous faire rien de moins que du Glass Candy en plein cœur des années 80. Magnifique et d'une classe folle, ce hold-up certifié 24 carats dans les esgourdes nous rappelle qu'il existe un lien ténu entre disco et gothique - cela remonte à Joy Division, je crois - lien somme toute naturel entre ces deux musiques de la nuit si propices à l'emphatique. "Lost in Music" en revêt même un sens profondément tragique, qu'il n'est pas interdit de prendre pour soi. Ô, cruelle, ô magique Anita...

note       Publiée le vendredi 20 décembre 2019

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Oui mais surtout : le disque au-dessus, sans vouloir prêcher pour ma paroisse en ce triste jour. Pas des miettes.

Note donnée au disque :       
Marco Envoyez un message privé àMarco
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Ouais, Birthday Party...et puis "From Her To Eternity" merde ! :(

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Lost in music... Pensais pas qu'elle pourrait être encore plus émouvante... Ça attendra du coup, un petit moment :(

Note donnée au disque :       
Nicko Envoyez un message privé àNicko
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RIP

Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Eh ben, elle ne laisse pas trop de doute quant à la nature chtonienne de celui qu'elle annonce à la fin l'Amanita! Surpris de m'être fait michetonner à ce point, ce n'est pourtant pas trop ma came ce genre de suc tout en soupir et couinement... Dediou quelle ambiance!