Sleaford Mods › Key markets

Présenter un album des Sleaford Mods est facile, une basse, un rythme, la voix. Bonne soirée et à demain. Pourtant cette combinaison magique est comme un Rubik’s cube: des tonnes de possibilités pour arriver au même résultat, un regard lucide, cynique, mordant, critique, sur la société sous toutes ses facettes (chômage, culture, politique…). Punk as fuck dans un habillage post punk version moderne. Tout le reste, c’est du feeling, cette putain de rythmique minimale qui t’hypnotise, qu’elle soit rapide ou mid-tempo, et ce flow bouffé par l’accent de Nottingham qui ne s’arrête jamais comme si tu écoutais John Cooper Clark, John Lydon et Mark E. Smith en une fois. La poésie du prolétariat, c’est ça (le titre du disque est celui d’un supermarché de la ville de Grantham dans les 80’s, c’est dire si c’est romantique), Sleaford Mods, la voix des losers et des décalés de la société. Inutile donc de disserter pendant des heures, une telle musique, ça se ressent plus que ça ne s’explique, un peu comme le plaisir d’aller te biturer avec des potes alors que tu t’es réveillé avec la gueule de bois.