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Edip Akbayram › Edip Akbayram

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Klarinetthor      vendredi 25 mars 2016 - 16:40

cd • 10 titres • 36:53 min

  • 1Edip Akbayram & Dostlar - İnce İnce Bir Kar Yağar3:33 [reprise de Aşık Mahzuni Şerif]
  • 2Edip Akbayram & Dostlar - Değmen Benim Gamlı Yaslı Gönlüme4:55
  • 3Dumanlı Dumanlı Oy Bizim Eller2:57 [reprise de Aşık Mahzuni Şerif]
  • 4Anam Ağlar Baş Ucumda Oturur3:54 [reprise de Neşet Ertaş]
  • 5Boşu Boşuna2:55 [reprise de Aşık Mahzuni Şerif]
  • 6Edip Akbayram & Dostlar - Dağlar Dağladı Beni5:04 [reprise de Neşet Ertaş]
  • 7Edip Akbayram & Dostlar - Yakar İnceden İnceden3:48
  • 8Deniz Üstü Köpürür3:19
  • 9Sev Beni Beni2:19
  • 10Kükredi Çimenler4:09 [reprise de Aşık Veysel]

informations

line up

Edip Akbayram (chant), Zafer Dilek (arrangements 4, 9), Koral Sarıtaş (batterie, percussions 1, 2, 6, 7), Vecdi Ören (basse, arrangements 1, 2, 6, 7), Galip Kayıhan (guitare, synthétiseur 1, 2, 6, 7), Cudi Koyuncu (bağlama, tef, divan sazı, cura1, 2, 6, 7), Dönüşüm (3, 8), Norayr Demirci (arrangements 5, 10)

Musiciens additionnels : Dostlar

chronique

Une rythmique funk, y a pas d’autre mot, écoutez-moi cette guitare qui couine comme une couica. Puis vient le fameux riff de « Roundabout » de Yes ! Mais où on est-là ? Direct en Orient, dès le prochain virage. Détonne cette voix à l’expressivité au delà du sens, qui déclame les mots de Aşık Mahzuni Şerif « İnce ince bir kar yağar fakirlerin üstüne » (« les flocons de neiges tombent sur les pauvres »), une complainte, une protest-song dont la version la plus célèbre et explosive sera celle de Sedla Bağcan. Mais ici aussi, chez Edip Akbayram, au physique singulier marqué par la polio, le folk devient psychédélique, lancinant et douloureux. Un troubadour engagé qui provoque des émeutes quand ses reprises de grands maîtres, toujours contestataires, ne trouvent pas d’oreilles bienveillantes. Une figure et une voix. Et un groupe pour l’accompagner, Dostlar (Les amis), avec qui il fera la plus grande partie de sa route, présents ici sur quatre titres de cette première compilation regroupant les singles sortis dans la première moitié des années soixante-dix. Des reprises de traditionnels et de titres des grands Mahzuni Şerif, Âşık Veysel et Neşet Ertaş, ça rigole pas du tout, Akbayram va vous faire chialer et danser en même temps. Ce sera bien dans l’air du temps. Forcément, compilation oblige, il y a des différences notables de production entre les morceaux et comme par hasard, tous les ceux de Dostlar sont en ouverture des deux faces du vinyle original. Ailleurs, on retrouve des cadors de studio de l’époque comme Zafer Dilek ou le groupe Dönüşüm, pour des versions plus folk-rock que foncièrement psyché, avec aussi des incursions dans une pop lyrique à cordes dans laquelle le style volontiers suave de Akbayram se love avec aise, comme sur « Boşu Boşuna ». Sur « Kükredi Çimenler », des envolées de cuivres très soul et de claviers jazz-rock sur une rythmique effrénée dès passée une intro un peu chargée en sucre. Mais personne n’a jamais prétendu que la Turquie était un modèle de retenue, la pop comme les femmes aiment à s’y apprêter avec une certaine ostentation. En revanche, sa version de « Deniz Üstü Köpürür », aussi chanté par Cem Karaca, ponctue sa mélodie quasi extrême-orientale avec des riffs hard-blues et une basse ronflante à souhait pour un résultat sans gras superflu. Des ambiances nettement plus folk turc aussi où prédominent instruments à cordes et percussions, où la voix blessée de Abkayram fait des merveilles : douloureux « Anam Ağlar Baş Ucumda Oturur » de Neşet Ertaş avec la production en dentelle de Zafer Dilek et « Dumanlı Dumanlı Oy Bizim Eller » qui d’un passage a cappella voit surgir une ondulation acoustique envoutée invitant subrepticement à la danse. Autant dire que même avant d’avoir fondé son groupe à géométrie mouvante, le bonhomme en avait déjà dans son coffre cabossé. Mais c’est avec Dostlar qu’il va signer ses morceaux les plus marquants tel cette fameuse version de « İnce İnce » à l’intro carrément prog, suivie de « Değmen Benim Gamlı Yaslı Gönlüme » où le groupe fait preuve de toute sa puissance de feu, des riffs psychés acides, des lignes de basses aussi épaisses qu’agiles, des instruments traditionnels acoustiques qui viennent tapisser le tout en lignes croisées. Et la voix de Akbayram, suppliante, supplicante, qui harangue les foules de ces récits dramatiques du petit peuple, toujours invitant à une révolte. La deuxième face débutait par une intro vrombissante de clavier cosmique et guitare déjà en orbite avant que le morceau ne mute juste à temps pour recueillir l’hallucinante imprécation de Abkayram, peut-être le chanteur le plus impressionnant de la scène Anatolian Pop, pas aussi viril-lyrique que Karaca, pas aussi technique-crooner que Ersen, mais quelle force d’évocation, en cela il est sans doute le pendant masculin de Selda. Ah mais voilà d’autres riffs encore plus heavy-psych pour taner la couenne de l’auditoire, avec ce break rythmique improbable pour marquer le retour du chanteur abimé. Dostlar est sans doute la formation la plus sous-estimée de l’époque, peut-être parce que ses membres ne cessaient pas de changer d'où une identification difficile. Faut-il alors voir dans leur son la vision singulière de Edip Akbayram ? Question sans réponse, mais force est de constater que « Yakar İnceden İnceden » est une tuerie de plus, où une fois encore le morceau s’interrompt quasiment sur place pour laisser au chant de muezzin (analogie facile mais en ce cas pertinente) toute sa place, puis d’exploser à nouveau, et vas-y que je te rebalance des riffs astronomiques dans la tronche, gars, et puis ça part en complainte folk de nul part, puis ça redonne un coup de boutoir final. Autant dire que tout ça donne une sacrée soif et ça tombe bien, Edip Akbayram sortira quelques années plus tard un album entier avec son groupe fétiche. En d’autres termes, le meilleur reste à venir.

note       Publiée le mercredi 23 mars 2016

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je n'avais jamais entendu une version masculine d'Ince Ince, mais celle-ci est magnifique. La basse particulierement en avant sur les morceaux les plus heavy roxx bien (sur degmen et yakar incedem).

    Note donnée au disque :