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Edip Akbayram (chant), Mithat Danışan (basse 1, 4, 7), Ayzer Danga (batterie 1, 3-7), Murat Ses (orgue, harpsichord, arrangements 2), Özkan Uğur (basse 2), Galip Kayıhan (guitares, synthétiseurs 1-4, 7), Cudi Koyuncu (bağlama, divan sazı, tef 1-4, 7), Nadir Uygun (batterie 2), Mete Akkuş (bağlama, divan sazı 5, 6), Cengiz Öztunç (basse 5, 6), İlhan İşerli (guitare 5, 6), Vecdi Ören (basse, arrangements 3)
Pour ceux qui en ont quelque chose à foutre, la note reflète aussi la démarche de refourguer 26mn de musique au prix d'un album. Sinon ça vaut 5 bouboules.
Parmi la cohorte des labels lancés dans la ruée vers l’or (relatif) des rééditions de musiques non européennes des décennies glorieuses, on ne peut pas vraiment se plaindre du travail de Guerssen et sa division Pharaway. Les espagnols font du bon boulot, ressortent à tour de bras des choses jusque là introuvables (y compris dans les pays d’origine), avec un son de qualité et des notes fouillées sans en rajouter dans la hype surexcitée (comme ces margoulins de Finders Keepers et leur « Anatolian Invasion » qui racole le hipster vinylique à coup d’emphase souvent embarrassante). Notes qu’ils recyclent un peu d’une sortie sur l’autre, mais à l’impossible nul n’est tenu. Mais sur ce coup là , ils tirent un peu sur la corde. En tant que tel, c’est bien précieux de ressortir tous ces titres uniquement sortis sur singles, mais fourguer à peine trente minute de musique au prix d’un album, y a de l’abus. D’autant que des rééditions précédentes des albums d’Edip Akbayram comptaient la plupart de ces titres en bonus track. Donc voilà , la démarche est un chouia limite sur le tarif. Pour ce qui est du contenu, rien à dire. Enfin rien à dire de négatif. Ce sont les singles d’Edip Akbayram, le chanteur polio et néanmoins totalement habité, et de son groupe Dostlar sortis au milieu des années-soixante dix, après une première compilation « solo » (mais dont la moitié était déjà crédité au groupe). Une édition bien dans l’esprit des compilations de l’époque, la plupart des artistes d’alors voyaient souvent leurs premières galettes composées de 45t déjà sortis. Le repertoire d’Akbayram consiste alors surtout en interprétations de chansons folk, surtout piochées chez le grand Aşık Mahzuni Şerif, mises à la sauce la plus épicée qu’on puisse trouver dans la scène anadolu pop. Avec Ersen Dinleten et Barış Manço, Akbayram est de loin le plus excentrique dans ses goûts qu’il laisse le soin à sa formation Dostlar (« Les amis ») de mettre en forme. Dostlar, une vraie auberge espagnole, des changements de personnels incessants. Sur « Garip », tiré d’un single de 1974, on retrouve nul autre que Murat Ses, le « théoricien » de l’anatolian pop, qui se tape un petit délire à la Terry Riley avant d’emporter le morceau vers un prog-rock à claviers qui rappelle les meilleurs morceaux de son ancien groupe Moğollar. Cette curiosité mise à part (Ses mettant une nouvelle fois les voiles après cet unique single en compagnie d’Akbayram), c'est ailleurs le gros son typique de Dostlar, mélange d’instruments traditionnels acoustiques, de guitares psyché chargées comme des mules, de lignes de basses épaisses, un accompagnement qui se doit de rivaliser avec la puissance de la voix du chanteur, aussi bien physique qu’évocatrice. Oh, inutile de comprendre les paroles, les inflexions suffisent. Quand on a un répertoire comme celui de Mahzuni Şerif et qu’on le chante avec un tel sens de l’élégie, une telle puissance de complainte, ça déboite au fond des tripes, ça secoue l’âme. Et Dostlar de secouer les corps, allant chercher à l’Ouest des rythmiques funky, des gimmick progressifs, le tout saupoudrés de divan sazı et de bağlama. Le mélange prend dans sa formule la plus explosive sur le dernier single, suivant une refonte de la formation après la sortie de leur premier album « Nedir Ne Değildir? », avec une face B résultat d’une fusion entre Funkadelic et Jethro Tull (permettez-moi l’analogie abusée), le génial « Sen Yaçtın Yarayı », tout autant funk que prog-folk que psyché qu’anatolien. La face A est toute aussi brillante avec son intro tellement classique et un duo saz/piano qui laisse la place à une interprétation folk déchirante, juste accompagnée du bağlama, où la voix d’Akbayram fait des merveilles. Avant bien sûr que tout se mette en branle, sur ce texte du poète insoumis Sabahattin Ali, jadis condamné par le régime de Kemal Atatürk, déjà interprété la même année par le chanteur Kerem Güney. Une double interprétation à mettre direct au rang des meilleurs morceaux de l’anatolian pop des seventies. Chanteur bouleversant + groupe de cadors + arrangements qui tuent, c’est ça Edip Akbayram & Dostlar.
note Publiée le vendredi 25 novembre 2016
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