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Zafer Dilek › Zafer Dilek

vinyl33t • 10 titres • 33:09 min

  • 1Çiçek Dağı3:44
  • 2İntizar4:34
  • 3Köroğlu2:42
  • 4Hasret3:42 [reprise de Georges Moustaki]
  • 5Sevdikçe Yaşarım2:39
  • 6Yaşadım Mı Öldüm Mü4:17
  • 7Avuçlarımda Hala3:07
  • 8Bergama Zeybeği2:49
  • 9Bütün Meyhanelerini Dolaştım İstanbul'un3:05
  • 10Gördükçe Seni2:40

informations

line up

Zafer Dilek (guitares, arrangements)

chronique

  • anatolian pop exotica/library music

Et maintenant, pour quelque chose de complètement différent, un homme de l’ombre de l’Anatolian Pop. À travers les multiples rééditions de labels occidentaux portés sur la musique psyché « ethnique » (pouah, quel horrible mot qui suinte le temps béni des colonies), les grands noms de la scène turque des année soixante-dix sont devenus familiers d’au moins une frange curieuse d’amateurs de musique de ce côté-ci de la planète. Mais il reste quelques figures plus mystérieuses et pourtant bien présentes en filigrane à travers toute la décennie. Zafer Dilek est de celles-là. Son nom apparaît sur un single de Ersen Dinleten. C’est aussi lui qui assure une partie de la production du fameux premier album de Selda. Sa patte doit probablement se retrouver, non créditée, sur une myriade d’autres sorties de l’époque. Guitariste, arrangeur, silhouette de studio, il sortira quelques albums sous son propre nom, strictement instrumentaux, sur lesquels il est difficile d’établir qui l’accompagne, qui témoignent de son savoir-faire, de son art du tricotage sonore. Si les deux suivants vont toucher au genre alors en vogue de musique pour danse du ventre, qui mérite mieux que d’être reléguée au rayon strictement kitsch n’appelant qu’une appréciation narquoise, ce premier album reprend des traditionnels à la sauce Anatolian Pop la plus délayée et accessible : une ligne rythmique claire, beaucoup de percussions et des couches de guitares, aussi bien acoustiques qu’électriques. Ça coule tout seul au risque même de se vautrer dans l’easy listening ou la musique d’illustration, mais ce serait ne prêter qu’une attention distraite à la chiade des arrangements et au jeu de guitare de Dilek. Bien sûr, l’atmosphère estivale et méditerranéenne qui se dégage de certains morceaux évoque parfois un peu trop une soirée cocktail sur une terrasse de Bodrum. Mais enfin, la musique est aussi faite pour les tavernes, alors pourquoi pas une louchée de proto-lounge (ça sonne de suite plus sex comme ça, non ?). Destinés uniquement au marché turc, l’effet exotica de certains morceaux fonctionne d’ailleurs presque à l’envers, il ne s’entend qu’au travers du filtre occidental, même si la version du Métèque de Moustaki dépasse les bornes du « Encore un verre de rakı avant d’aller baiser sous la tente ? ». À côté de ces moments un petit peu trop, comment dire, « Le corniaud » sur les bords, la guitare suavement surf de Dilek fait des merveilles d’évocation, parfois accompagnée de piano ou d'orgues. Les plus belles réussites sont la reprise singulièrement percussive de « Çiçek Dağı », dont Erkin Koray avait déjà fait une version mémorable quelques années plus tôt, et les morceaux les plus mélancoliques voire sombres comme « Bütün Meyhanelerini Dolaştım İstanbul'un » ou «Avuçlarımda Hala Sıcaklığın Var » qui ne dépareraient pas sur la fin de « The Gift » de John Zorn. Avec son train-train lancinant, le languissant « İntizar » fleure bon un érotisme un peu dépressif où les couches de Hammond font office de tapis de spleen pour une mélodie qui ne cesse de tourner en boucle sur elle-même, différents effets se succédant sur les guitares de Dilek, orfèvre en la matière (ici presque une pompe à la Brassens, là une rythmique quasiment funky). De loin le plus beau, « Yaşadım Mı Öldüm Mü » à la mélodie douloureuse partagée entre cordes et guitares sur une ligne de basse là encore redoutablement accrocheuse qui rappelle les meilleurs morceaux strictement exotica de Haruomi Hosono. Quasiment une bande démo pour le producteur/guitariste, une carte de visite : « voyez tout ce que je peux faire ? » À bien picorer ses morceaux, il y a là-dedans de quoi goûter du subtil et boire au frais.

note       Publiée le mercredi 16 mars 2016

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Celle-ci trahit aussi pas mal le contenu‚ de fait. Beau gosse‚ en attendant.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    oula, ca ce n'est pour moi. Les pochettes des suivants au moins trahissent (et racolent) mieux le contenu.