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Ordo Rosarius Equilibrio › Songs 4 Hate & Devotion

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Membre Note Date
born to gulo      vendredi 3 janvier 2020 - 21:39
maouel      lundi 2 mai 2011 - 21:56
julius_manes      lundi 2 mai 2011 - 09:34

cd • 13 titres

  • 1Where I Stand On The Holy Mountain And Pray 4 The War 6:37
  • 2A World Not So Beautiful [A Song 4 The Emperor] 5:17
  • 3In My Little Black Dress 4:14
  • 4With Unspoken Pleasures [My Guardian Demon] 3:57
  • 5In Heaven, Only Abstinence Remains 4:07
  • 6Do Angels Never Cry, And Heaven Never Fall? 3:56
  • 7Lucifer In Love 5:02
  • 8Serpent · Dagger · Lion · Man 5:15
  • 9Long Knives, And Little Men 4:59
  • 104 1 4 1 4:26
  • 11I M B E C I L E, My Idiot Lover 4:38
  • 12If Christ Is The Answer, Then What Is The Question? 4:45
  • 13A Song 4 Hate & Devotion 4:31

informations

existe aussi en double CD et en vinyle.

line up

Tomas Pettersson, Rose-Marie Larsen

Musiciens additionnels : Fredrik Leijström, Ronnie Bäck, Kim Larsen (voix sur 4), Miho Nakashima (voix sur 8), Simone Salvatori (voix sur 9)

chronique

La longue dépression du pauvre Roger Karmanik aura eu le mérite de redistribuer les cartes du label. Lors d'une conversation avec lui il y a quelques années de cela, il avait même émis l'idée de balancer tout le stock de Cold Meat Industry par la fenêtre de sa maison pour aller émigrer au Canada – c'est dire l'amour qui lui reste vis-à-vis du projet qui l'a pourtant rendu incontournable dans la scène post-industrielle. Les conséquences furent rudes : la plupart des piliers du labels se sont fait la malle, excédés par l'entropie générale. Certains eurent la patience d'attendre – le dernier CD d'IRM a mis deux ans à sortir avant qu'ils ne déménagent vers Malignant Records ; d'autres, comme In Slaughter Natives ou Ordo Rosarius Equilibrio, ont préféré frapper fort en signant chez Out of Line, l'un des plus gros labels indépendants dans toute la scène gothique, dark et altermative. Jadis aux côtés de Brighter Death Now et Raison d'Être, ORE se retrouve ici voisin de palier avec Combichrist, Hocico et Blutengel. Des projets pour le moins mercantiles, aux qualités variables, donc le principal avantage est de souligner lourdement leurs gimmicks dans un savant équilibre entre "dark du tout venant" et "méchant mais pas trop". Mais pourquoi vous parle-je de tout cela ? Est-ce que cela a à voir avec ce Songs 4 Hate & Devotion ? Oui, justement, et j'y viens. ORE, nous le savons depuis Apocalips, a viré pop. Le problème étant de savoir ce que signifie pop, et surtout, où le groupe veut en venir. Par pop, genre apparemment super cool car décadent (?), il semblerait que Tomas veut signifier des mélodies plus affirmées. On en vient au second problème. Le groupe s'est forgé une identité forte en se positionnant sur le fameux "left-hand path", sur la glorification de la dualité du monde, l'exploration de l'Ego, à travers de nombreuses références culturelles et littéraires parfois subtiles. Et puis plus rien. Depuis Apocalips, puis Four, puis ONANI, et maintenant ce dernier opus, ORE tourne en rond, dans le vide. Refusant avec entêtement (et complaisance ?) la vacuité spirituelle qui consiste justement à transcender les antagonismes, ORE continue à égrener les contraires jusqu'à dépasser le stade de l'autoparodie. Les paroles deviennent vides, superficielles, jusqu'à atteindre un point de dénigrement de l'auditeur rarement atteint, comme sur le titre éponyme, je cite : "There is nothing in my heart, that is how I love you / There is nothing in my heart, that is how I hate you / There is nothing in my heart, that is why I hold you / There is nothing in my mind, that is what I think of you". Se sentant sans doute pas assez détestable, voilà qu'il dédie sa chanson "For all of you, who mean nothing to me". L'artiste, jouant de son personnage, tacle ses propres fans mals dans leur peaux qui se délecteront de son mépris. ONANI avait le mérite d'interagir plus positivement, avec cette idée de réunir les photos de masturbation que les fans ont envoyé au groupe. Pourtant, c'était bien la même formule, à savoir du vampirisme consentant et revendu sous forme de CD, vinyles, vinyles picture disc, etc. Mais il n'y a rien sur Songs 4 Hate & Devotion qui ne suscite le sourire. Outre sa nullité purement formelle et musicale - voilà vingt ans que le groupe existe et aucun membre n'est fichu de jouer un instrument correctement sans tout sauver artificiellement avec l'informatique ; sans parler du chant toujours aussi moyen, déjà pas gégène sur la puante collaboration avec Triarii, des sons électroniques bruts de fonderie du plus mauvais goût (voir 'With Unspoken Pleasures' ou 'In Heaven...') ou du promo shoot minable, ce dernier album transpire d'autosatisfaction et de pseudo-dandyisme pathétique qui ne laisse guère à l'auditeur que le choix de se pâmer devant la splendeur de sa sainteté Tomas P.. Criant parfois de clichés vus et revus (vous n'échapperez bien évidemment pas à la comparaison entre l'Europe et Rome) voire misogynes sans la moindre dose d'humour (“You are my imbecile, my idiot lover / I am the one you want, unlike the others”), on se demande parfois si le groupe se déteste plus qu'il ne déteste le monde, ou si tout simplement il n'éprouve plus aucune compassion envers quoi que ce soit, principalement envers l'intégrité. C'est qu'un concert d'ORE, ca coûte très cher aux organisateurs ! C'était même le best-seller chez Cold Meat. Jouissant d'un grand succès en Allemagne et dans les pays de l'Est, ils peuvent tourner tranquille et continuer à se foutre de la gueule de tout le monde : leurs revenus sont assurés. D'ailleurs, Tomas et Rose-Marie mènent une vie tout à fait normale, ont tous deux un boulot, un gamin et un confort certain. Mais ils continueront à vous chanter les mérites de la sensualité crépusculaire teintée de mysticisme au relents de billets de banque. Il n'y a plus rien à aimer dans ce groupe qui se voulait sulfureux, et qui s'est simplement rendu détestable en se vidant de toute substance pour n'offrir qu'une coquille vide, froide et illusoire aux malheureuses groupies aveugles.

note       Publiée le dimanche 1 mai 2011

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    julius_manes Envoyez un message privé àjulius_manes

    Bouais, concernant "Vision : Libertine", il a un léger retour vers de la musique "rituelle" sur le CD1, mais le CD2 tombe un peu à plat. Il est mieux que "Song 4 hate & devotion", mais loin de la qualité d'écriture de CL&SP, CCCP ou ONANI je dis. Même si j'en attendais pas grand chose, je suis légèrement déçu malgré tout... La recette ne fonctionne plus. Avec de l'indulgence, j'y mettrais un petit 4/6...

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Gros retour à la période Ordo Equilibrio sur le nouveau, je dis qu'il vaut l'écoute.

    Hazincourt Envoyez un message privé àHazincourt

    il use et ressasse la même recette depuis le début, cela en devient pathétique.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Je reviens pour dire que j'aime bien le premier titre, qui en aurai jeté s'il n'ouvrait pas ce festival de médiocrité. Et j'insiste, six personnes sur scène dont quatre qui ne font strictement rien, je n'appelle pas cela savoir jouer : http://www.youtube.com/watch?v=XRdRGa9ZD3I (sinon, Long Knives And Little Men, c'est carrément du Dernière Volonté qui se met au gospel)

    sourdicus Envoyez un message privé àsourdicus

    Rien a sauver non, mais ca on s'en serait douté un peu depuis Apocalips et Onani.