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Wolfram Der Spyra › 0B41H

cd • 8 titres • 59:58 min

  • 1Maurice Theme 2:24
  • 2Consciousless 16:30
  • 3Treysa II 11:35
  • 4Wale Im Bergwerk 2:13
  • 5Orange Toad 6:17
  • 6Eric Theme 5:22
  • 7Helium Soft 2:30
  • 8Die Blinden 13:09

informations

Composé entre 1993 et 1999 et Remasterisé en 2010

Pour en apprendre un peu plus sur Spyra, visitez son site web: http://www.derspyra.de/

line up

Wolfram Der Spyra (Synthétiseur Kurzwell K2500, Roland JD-800, Clavia Nordlead et Modulaire, Yamaha VL70, Korg Prophecy, Ableton Live, Apple Logic Pro)

Musiciens additionnels : Eric George (Clarinette sur Eric Theme)

chronique

Toujours aussi imprévisible Spyra nous offre une œuvre planante où de tendres couches de synthé romanesques fusionnent à des strates plus éclectiques, caustiques et métalliques dans un univers musical hybride. Un univers façonné de multiples couches d’un synthé qui se vêt de sonorités de violons, violoncelles et flûtes dans de structures musicales absents de rythmes et séquences mais muent par de subtiles pulsations et oscillations tout autant mélancolique que colérique. 0B41H (Zero Beat for an Hour) est un montage de titres ambiants composés entre 1993 et 1999 et que Spyra a remixé pour en faire une longue pièce en 8 volets où les envolées synthétisées sont, tantôt moulées dans des axes symphoniques et/ou cosmiques. Je pense que c’est un bel album aussi envoûtant que dérangeant où Spyra étale toute sa bipolarité conceptuelle et qui s’écoute comme on respire la fraîcheur nocturne. Mais, comme bien des œuvres de Ricochet Dream, 0B41H est offert en édition limitée de 300 copies dans un beau format digipak.
Maurice Theme débute cette œuvre aux paradoxes bien sentis avec une approche très orchestrale. Des violons flottent et s’enlacent avec une fragile émotivité pour valser lentement dans un cosmos sombre. Un roulement de tambour symphonique en brise la douceur, comme une lourde vague cosmique qui frappe le récif d’une planète écorchée, projetant les douces lames synthétisées de Maurice Theme dans l’intro du très clastique Consciousless qui présente un départ parsemé de sonorités éclectiques aiguës et d’impulsions galactiques. On y perçoit les rouages et bruits d’un moteur de vaisseau spatial parmi un tintamarre de sonorités caustiques et métalliques qui déchirent le silence des astres. Une intro riche en sonorités bigarrées qui finit par s’assagir pour offrir une quiétude atmosphérique comme dans une forme d’inconscience sonore où de délicates strates retrouvent une douceur tout en flottant à la dérive avec de doux souffles de synthé qui parfument l’ambiance de sonorités de saxophone, hautbois et violoncelle tout en croisant leurs accords chimérique sous les astres et étoiles et divers tintements. D’étranges tintements qui résonnent autant sous de douces strates que sur des éléments sonores disparates avant de finir leurs résonnances dans de langoureuses nappes philarmoniques. Treysa II poursuit cette ode cosmique avec de doux élans de synthé orchestraux qui embrassent les stridulements de criquet d’un autre univers et de fines frappes de xylophones qui résonnent sous les érosions des ondoyantes strates métalliques. Deux univers parallèles qui se chevauchent, l’un dans une délicate harmonie et l’autre dans un rustique univers glauque et grinchant où chants d’oiseaux et douceurs morphiques exploitent le paradoxe du mouvement qui se veut autant céleste qu’infernal. Un lent mouvement constamment tiraillé qui se termine dans le calme et s’étend jusqu’à Wale Im Bergwerk et ses lamentations de baleines qui chantent dans un univers de psychose et un environnement plus cosmique qu’halieutique truffé de délicieuses nappes de synthé qui croisent des tic-tacs hors du temps.
Ses tic-tacs hors mouvements se poursuivent dans l’intro d’Orange Toad, un peu comme si le temps retrouvait son importance dans une intro où pulsations croisent des voix tant enfantines qu’adultes qui chuchotent une psychose sur les mécanismes de l’horloger intemporel devenus plus accélérés. Mais une douce flûte recouvre cette course contre le temps où chuintements et chœurs discrets, mais sombres, délirent dans une douceur morphique animée d’une fine pulsation mais embellie d’une suave clarinette d’Eric George qui sillonne les chemins de l’isolement et de la solitude sur le très émouvant Eric Theme et son très beau solo de clarinette qui flotte dans un silence cosmique. Un silence qui perdure dans les souffles mécaniques et les couches d’un synthé morphique d’ Helium Soft qui ne parvient pas à étouffer les chuchotements de la démence d’une solitude asservie et qui s’enchaîne aux fascinants souffles éclectiques et métalliques de Die Blinden. Si l’intro est acrimonieuse avec tous ses effets sonores qui crissent et chantent tel du métal tordu, la suite est une douce ballade morphique toujours tapissée de sonorités hétéroclites. Mais des sons et des souffles qui moulent un mélange de tendresse et de colère où la beauté reste caustique mais d’une fascination qui n’a d’égale que la perception psycho psychédélique propre à l’univers paranormal et cosmique de Spyra.
Fascinant, étrange et dérangeant mais d’une beauté indéfinissable, 0B41H transcende les œuvres ponctuelles d’une musique ambiante et cosmique. Un étrange rendez-vous que l’audacieux Spyra lance à ses fans et à ceux qui cherchent un brin de folie et psychose dans une musique de chambre psychédélico-cosmique où seul l’imagination peut encadrer toutes frontières. Zero Beat for an Hour est un album audacieux et un fidèle reflet des profondeurs de l’art abstrait de Spyra.

note       Publiée le mardi 19 avril 2011

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