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Sutcliffe Jügend › Death Mask
- 1995 • Freek Records FRR 019 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Solvant | samedi 25 décembre 2010 - 23:15 | |
taliesin | lundi 20 décembre 2010 - 08:47 |
cd • 16 titres • 70:09 min
- 1Metal Device3:22
- 2I Never Met A Woman Who Didn't Deserve To Die4:27
- 3With This Cock7:05
- 4Death Mask7:19
- 5The Best Room3:43
- 6Born Victim3:04
- 7The Killing Of Heather8:16
- 8New Year's Day4:43
- 9Untitled (Blank Track)0:29
- 10Untitled (Blank Track)1:00
- 11Whore's Death1:45
- 12Campaign3:41
- 13Male Supremacy4:17
- 14PHL4:13
- 15Torture V2:38
- 16King Ian10:09
extraits vidéo
informations
line up
Kevin Tomkins, paul taylor
chronique
«I never met a woman who didn't deserve to die». Putain, ouais. Ma copine, c'était une conne, une vraie. Le jour, elle imprimait les marques de son cul osseux sur les bancs du cours Florent. La nuit, elle me gonflait avec sa frigidité. Elle me refusait la fellation, par «hygiène», disait-elle, et par «respect pour toutes ces femmes qui se battent pour leur liberté», affirmait-elle encore avec des tremolos dans la voix. Je me retenais à chaque fois pour ne pas la frapper. Le soir, elle croyait bon d'organiser des soirées entre amis, ils débarquaient tous ensemble, les bras chargés d’équipement intrasocial: alcool, disques, vêtements à la mode, attitude cool, sourire, rire, amitié, chaleur, anecdotes, discussion engagée, tout l’attirail du parfait groupe d’amis. Un conglomérat de potes, l’amitié en rut, le derrière moucheté de merde relationnelle, tout cela la faisait bien rire. Il me semble encore entendre ce rire gras et contagieux se propager dans tout l’appartement, s’immiscer entre les notes acides de la musique syncopée et les conversations gluantes de banalité. Il me semble encore humer l’odeur âcre des neurones laissés sur le palier, autant que la puanteur rectale de leurs propos futiles et insouciants. Ils jouaient tous la comédie sociale, à grands coups de musique abrutissante, d’alcool mal digéré, à grands renforts de débats stériles, de relations en trompe l’œil, ils connaissaient leur rôle par coeur, le mensonge était là pour leur souffler les répliques, bien entendu la pièce était immanquablement un triomphe, cela ils le savaient, ils étaient leurs propres spectateurs. «I never met a woman who didn't deserve to die». La sacro-sainte soirée entre amis, le seul appareil social conçu afin qu'elle puisse humer délicieusement et en toute quiétude sa façon de parler, de faire rire, d’exprimer son idéologie de comptoir, de faire la pute neuronale, de renifler sa propre merde comme un chien, de se torcher l’anus-mental avec la langue. Elle aimait ça, en redemandait, les autres également, ils se donnaient rendez-vous dans un bar branché où elle faisait connaissance avec d'autres sous-êtres, élargissant encore plus son cercle d’amis, le cercle de son trou, mais elle le savait bien, tout a un prix et sa connerie ne resterait pas impunie, un jour il fallait bien reboucher tout ça. Reboucher son intestin puant avec toute la chiasse relationnelle qu'elle giclait en permanence. A force de trop faire la pute, de collectionner les Maladies Socialement Transmissibles, elle le savait bien, il y aurait la mort au bout de la route et aucune trithérapie ne viendrait la sauver. Elle était perdue. Elle était la mort. «I never met a woman who didn't deserve to die». Ouais. Surtout elle. La victime parfaite. Bon sang, elle m'avait tant impressionné le dernier soir, elle était vraiment la meilleure, je ne la quittais pas des yeux, goûtais le flot de ses paroles à même ses lèvres humides, me pâmais de son médiocre coït social, m’abandonnais, me donnais à ses mensonges enfantins. Bon sang, elle était faite pour crever. La victime parfaite. Diablement belle, drôle, intelligente, cultivée, oh oui, tellement cultivée, je pouvais l’écouter parler des heures de sa culture cinématographique, de son goût immodéré pour la photographie et tous les arts en général, en tout cas ceux qui ne réclament pas de réfléchir mais seulement de bien savoir en parler. Et bon sang, qu’est-ce qu’elle pouvait bien parler, la salope, je pouvais regarder bouger ses lèvres des heures durant, elle qui, le dernier soir, a lancé ce si passionnant débat sur la régularisation des sans-papiers, puis sur l’accès de la culture à tous. La victime parfaite. Bon sang, elle était tellement offerte, je l'ai saignée comme une truie. Je l'ai libérée. «I never met a woman who didn't deserve to die». Ouais.
note Publiée le dimanche 19 décembre 2010
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- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
Y'a des chroniques qui marquent..
- Solvant › Envoyez un message privé àSolvant
Oui mais pas l'album auquel je préfère Pigdaddy.
- Note donnée au disque :
- blub › Envoyez un message privé àblub
je plussoit... cette chro bute!
- Angry Machine › Envoyez un message privé àAngry Machine
Superbe chronique.
- Dun23 › Envoyez un message privé àDun23
Je suppose que ça respire la joie de vivre, cette affaire!