Klinik › Face To Face + Fever

En 1989, Klinik n'a déjà plus besoin de faire ses preuves en matière de personnalité et d'innovation. Ce qui ne les empêche pas de pondre avec cet album une pièce maîtresse dans leur discographie. Aujourd'hui encore, 'Face to face' et 'Fever' résistent au temps : ingéniosité des rythmiques (démultipliées en percussions ou métronimiques), ambiances froides maintenues par de subtiles mélodies et nappes, effets de reverb' et de delay puissants, voix spectrale ou maligne, trompette dissonante en fond. Avec un cocktail pareil, on accroche ou pas mais on ne retse pas indifférent : atmosphères à couper le souffle (préparez la ventoline !) sur 'Ring of fire' (et là la trompette, je vous prie de croire que ça n'est pas Louis Armstrong), 'Quiet in the room' ou sur l'extraordinaire (l'émotion m'étreint) 'Lies', lourd, rampant, écrasant et méchant, bref du bonheur à l'état (pas très) pur. 'Cold as ice' porte son nom à merveille tant les rythmes, bien que mis en retrait par rapport à la voix et aux nappes, creusent profondément dans nos cervelles flétries une crevasse digne de la faille de San Andrea. L'album contient en outre le plus grand succès de Klinik, un morceau inimitable, dansant, hargneux et incontournable j'ai nommé 'Moving hands'. Bref, un peu comme pour Skinny Puppy, les mots font bien piètre figure quant il s'agit d'expliquer l'effet d'une telle musique. Envoûtante, originale, perturbante sans aucun doute...Mais jouissive au plus haut point !